Soleil, devant

RÉSUMÉ

C’est l’histoire d’une solitude, un tour du monde inscrit sur les traces d’Ulysse. Course immense afin de remonter le soleil à sa source – au bout de l’Orient.

Allan, que la poésie a allumé, déserte l’armée et fuit et ne cesse de marcher. Il s’invente la fable d’un pèlerinage pour trouver son passage sur la terre. Dans sa quête d’absolu, il rencontre bien des souffrances et descend en enfer, dans une lente dépossession de lui-même. Clochard céleste à la Kerouac, guidé par les événements et les êtres, il finit par accomplir ce que depuis toujours il porte en lui, car le royaume d’Ithaque n’est pas ailleurs qu’au-dedans : Being rather than beans, lui dit le Sage.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Éric Brucher

Auteur de Soleil, devant

Éric Brucher vit entre Bruxelles et le Brabant wallon, il est romaniste de l’UCL, écrivain et animateur littéraire. Professeur, il enseigne la littérature, la philosophie et l’approche du phénomène religieux et des spiritualités. Auteur de plusieurs romans : Soleil, devant (Luce Wilquin 2009 - finaliste du Prix Première de la RTBF et du Prix Jean Muno en 2010) ; Colombe (Luce Wilquin 2011, réédition Sablon 2020 - prix Sander Pierron 2012 de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique et finaliste du Prix Horizon du 2ème roman 2014) ; La blancheur des étoiles (Luce Wilquin 2014). Auteur d’un recueil de nouvelles : Le jour est aussi une colère blanche (Luce Wilquin 2017 - finaliste du Prix Littér’Halles de Decize - France). Depuis 2019, il est directeur de collection aux récentes Éditions du Sablon (Bruxelles). Il est librettiste pour l’opéra triptyque de Jean-Luc Fafchamps Is this the End?, produit par La Monnaie, mis en scène Ingrid von Wantoch Rekowski. En septembre 2020 est donné le volet 1 Dead little Girl ; en avril 2022 le volet 2 Here’s the Woman! ; le volet 3 Cold man’s Song est prévu en février 2025. Il organise et anime des rencontres littéraires en collaboration avec le Centre culturel de Beauvechain (Brabant wallon) - Le Goût des lettres, alliant mets et mots. Il a en outre été pendant une dizaine d’années chroniqueur littéraire, notamment pour la radio.

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Soren disparu

«  Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu  », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ? Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt dissonent, elles livrent au lecteur une reconfiguration de ce mystérieux Soren, tentant de lui éclairer le mobile de son départ. Chacune y va de sa modulation. «  On dira Soren ceci, Soren cela.. on dit tant de choses, mais au fond, qu’est-ce qu’on sait ?  » Lire aussi : un extrait de  Soren disparu  La construction du roman joue sur un décalage entre temps de narration et temps de récit. Tandis que cette volatilisation du personnage principal orchestre les interventions des différents narrateurs – celui-là l’a appris par téléphone, l’autre en écoutant la radio, celui-ci l’annonce à son père, un autre encore y songe à partir d’une photo de chanteuse dans un magazine etc. –, les récits font appel à une mémoire narrative qui reconstruit, rend présente une antériorité qui parcourt la vie du disparu, de son enfance à cette nuit sur le pont. «  Un souvenir entraîne l’autre. Quand on commence, on n’en finirait plus…  »Cette temporalité se déploie dans une spatialité qui accroît le côté mémoriel des interventions. Le lecteur arpente un Bruxelles d’autrefois ; de l’auditoires de l’ULB au Monty, le piano-bar-cinéma d’Ixelles, près de Fernand Cocq, de la chaussée de Ninove au Mirano Continental, la capitale se fait le lieu de ce festival narratif. [L]es soirs où je glandais, on traînait ici ou là, au Styx, on attendait une heure du mat’, avant ça, rien de bien ne se passait nulle part. À pied la plupart du temps, on allait jusqu’à la Bourse, au Falstaff, à l’Archiduc…, on se faisait parfois refouler à l’entrée quand on était trop murgés ou trop nombreux, ou qu’un truc nous avait énervés, un film ou un bouquin, et que la discussion déraillait. On buvait du maitrank ou des half en half, ou rien, ça dépendait de qui payait la tournée, ensuite, on montait le nord, sous le viaduc, vers l’Ex, ou alors à la rue du Sel parfois.  Cent-douze récits rythment ce roman choral où la musique est omniprésente . Fitzgerald, Les Stranglers, Wire, Chet Baker, Branduardi, Kevin Ayers, Neil Young, … La compilation forme une constellation où luisent les traits saillants qui permettent d’appréhender, par fragments, le disparu, de retracer son parcours, avec, en fond, ces musiques qui résonnent et accompagnent la lecture.Le duo Biefnot-Dannemark, déjà connu pour La route des coquelicots (2015), Au tour de l’amour (2015), Kyrielle Blues (2016) et Place des ombres, après la brume (2017), offre un nouveau quatre mains avec Soren disparu . Un roman kaléidoscope où se font échos les témoins de la vie de Soren ; lesquels, dans l’exploration du pourquoi et du comment d’une perte, mettent en lumière le temps qui passe, la complexité de l’existence et sa fugacité.Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n'a eu de cesse d'arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins…

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