Quand il arrive en ville, le gang de Wolf (Lazlo, Parker, Hichie, Ginger, Markus, Zacharie) – corps mouvant des premières nouvelles du recueil et un des points de jonction avec La blancheur des étoiles, roman paru en 2014 – voudrait que les gens changent de trottoir. Que dégagent les bien-pensants, les moutons bêlant davantage qu’ils ne cogitent, les chiens qui vous cantonnent dans les cases établies ou tous ceux qui n’amènent pas leur graine de ras-le-bol à l’incandescence. Eux se muent en personnages (anti-) héroïques, chavirés – dans une langue tantôt extrêmement lyrique, tantôt cherchant à coller au plus près à leur bitume et à leurs saccades quasi fauves – et commettent leur lot d’incivilités et de graffitis rougeoyants pour faire frémir et réveiller…
On ne boudera pas ici un double plaisir.Celui de saluer la naissance d’une nouvelle maison d’édition de littérature belge de langue française. Les Éditions du Sablon, créées par Olivier Weyrich démontrent, si besoin en était, le dynamisme de celui qui compte à son actif plusieurs collections littéraires (Plumes du Coq, Noir corbeau, La traversée) et est dorénavant lauréat de deux des plus éminents prix littéraires de la Fédération Wallonie Bruxelles : le Rossel vient d’être attribué au roman de Catherine Barreau La confiture de morts et le prix Joseph Hanse à la collection La traversée.Celui de se féliciter de la réédition d’un des romans que la cessation des activités de Luce Wilquin avait rendus indisponibles : Colombe, paru initialement en 2011, lauréat,…
Avec Pardonne-nous nos offenses, Éric Brucher offre treize nouvelles qui mettent en saynètes beaucoup des (hyper)sensibilités actuelles, leurs travers légers mais aussi plus lourds. Il parvient, grâce à diverses situations, toutes attentivement réalistes, à générer de la nuance et de la réflexion dans ce monde nouveau, envahissant et se heurtant avec complaisance aux caricatures.D’emblée, le premier texte, Trac(t), donne la solution idéale pour y survivre : Victime, moi, ça m’plaît, j’ai pas trop les couilles pour jouer les héros. C’est cool d’être un peu lopette et geignard. Victime, t’es sûr d’être tranquille, ça te rend une innocence, ça t’absout de tout. Par la suite, douze cas particuliers sont exposés par l’auteur.Par exemple celui de Grâce au…