Rêves et vies d’Alphonse Brown, Mike Triso, Henri M et Diego Dora






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Le Carnet et les Instants

À dix reprises, Vincent Tholomé a rencontré des élèves de l’Institut Technique de Namur, recueilli leurs vies, leurs rêves, leurs pensées, leurs silences. Comme ces adolescents de 4 QIB (4ème qualification industrie du bois) et de 4 QTP (4ème qualification en travaux publics) assemblent des machines, des meubles, ici, avec Vincent Tholomé, ils assemblent des fragments de leurs vies, construisent un récit qui a la particularité d’être fondu en un seul texte collectif, scandé par les noms d’Alphonse Brown, Mike Triso, Henri M et Diego Dora. La circulation de la parole permet d’interroger les rapports à soi, aux autres, au monde. Vincent Tholomé place la démarche sous le signe de l’art japonais du kintsugi, l’art de recoller les restes, de rassembler les ruines, les…


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La foi, la connaissance et le souvenir – La fede, la conoscenza e il ricordo

Italien né à Nice et établi à Bruxelles en 1987, poète et animateur culturel, notamment fondateur du projet « multi-artistique et multimedia » MaelstrÖm, David Giannoni publie aujourd’hui un recueil de poèmes conçu au début des années 90, traduit  par lui-même et publié en édition juxta français-italien. (Précision intéressante,  selon l’heureuse tradition de la collection 4 1 4, l’ouvrage est livré en deux exemplaires jumelés, un pour l’acquéreur, l’autre pour être offert et ainsi partagé avec autrui.) L’auteur prévient d’entrée de jeu : Ce poème a été écrit entre 1991 et 1993 et n’a presque pas été retouché pendant toutes ces années. Il m’a donc accompagné pendant 22 ans avant que je ne trouve la force de le traduire en français. À présent, il peut commencer à vivre sa vie. Moi la mienne. Et c’est bien des instances d’une vie qu’il s’agit – soit à travers le temps, soit dans la concomitance ou la superposition des concepts proposés par le titre : La foi, la connaissance et le souvenir ( La fede, la conoscenza e il ricordo ). Exhumation sans doute, mais surtout bilan somme toute positif d’un face à face du poète au milieu de son âge avec le jeune homme qu’il fut. On y retrouve d’emblée toute la fougue d’une jeunesse en proie à ses doutes et ses contradictions, à sa faim de vérité et de sagesse face à la réalité d’un monde décevant qui les corrompt et nous piège comme le chant des sirènes : Vérité prostituée, /ceci est un mauvais rêve, /cette vile réalité est un mauvais rêve (…) Vérité stupide, / je rechercherai ailleurs / une plus authentique chaleur, / une chaleur qui réchauffe / et ne brûle pas, / et ailleurs je chercherai réponse /à mes pourquoi… Et à propos de cette « Vérité autre que la Vérité » qui s’oppose à la connaissance au sens philosophique : Sur l’île de la Raison / il y a place pour toi, / pas sur celle de la Connaissance / où pourtant tu tentes de pénétrer, / moissonneuse de duperie, / batteuse d’âmes en quête d’un peu d’eau / et qui, aveugles, ne réalisent pas / qu’elles sont sur le point de se noyer… Propos qui, à vingt-cinq ans d’ici stigmatise une aliénation dont les ravages tentaculaires paraissent s’étendre aujourd’hui en parallèle avec l’angoisse croissante qu’elle génère.Quant à la foi, elle s’exprime davantage par un De profundis adressé au dieu inconnu ou inconnaissable, entité mystérieuse où l’Homme et Dieu se confondent dans une même aspiration – une espérance peut-être – et le même sentiment douloureux de l’éloignement ou de l’abandon : Permets-moi de te dire, / Ô Dieu, Homme / que je t’aime. / Je ne sais qui tu es / ni où tu es / et pour combien de temps, / mais permets-moi / maintenant / juste un peu / de ne pas me sentir si seul… Tout au long du poème, le rythme des vers courts et leur intensité ainsi que leur violence intérieure, quasi biblique, éveillent des échos proches des impropères de l’Ecclésiaste ou des proférations lyriques et lucifériennes de Lautréamont. Mais, plus près de nous, le texte présente aussi les espèces cathartiques d’un slam qu’une lecture à voix haute et cadencée suggère presque fatalement.Et soudain, ce rythme porté par les vers libres se casse pour libérer une prose débridée : une orgie de sexe, de beuveries, de violences et de scènes énigmatiques, apparue alors que   Nous étions tous en ordre dispersé attablés devant des brocs d’alcools divers à humer des odeurs écœurantes d’encens étrangers. Il se révèle ensuite que les horreurs et les bacchanales décrites s’inspirent d’une évocation  « dantesque » – au  sens propre – lorsque l’observateur terrorisé par ces visions et par cette « messe extorquée » en vient à appréhender leur aboutissement. Puis une chose terrible se produisit : piqué et brûlé par le trident d’un diable des premiers girons un ange des derniers cercles jura…/ Ainsi l’enfer fut relevé d’un étage. Difficile de ne pas voir dans cette débauche, dans cette dégradation de l’humaine condition , l’effarement prophétique du jeune homme confronté à un monde de plus en plus assujetti aux faux-semblants, à la vulgarité d’idéaux corrompus et au diktat de la jouissance à tout prix. D’où l’avènement désespérant de ce nouveau cercle de l’enfer.On quitte cette prose d’une  comédie certes non-divine pour revenir – forme et contenu – au rythme poétique, au rêve intérieur,  au souvenir des êtres aimés, à l’aspiration à la vraie sagesse, à la foi, à l’amour véritable et à la soif d’absolu qui se conclut avec la mort dans une sorte de ballet cosmique où toute solitude s’efface, où tout se rassemble dans une cohérence suprême, dans l’absolu fraternel de l’éternité retrouvée. Ghislain Cotton Ce poème a été écrit entre 1991 et 1993 et n’a presque pas été retouché durant toutes ces années. Il m’a donc accompagné pendant 22 ans avant que je ne trouve la force de le traduire en français. À présent il peut…