1849-1889. Le comte Bonifacio Della Rocca fait la connaissance d’Asmodée Edern à Venise. Cette rencontre déclenche une série d’événements qui changeront à jamais le cours de sa vie. Alors qu’il tombe amoureux de la princesse Lætitia Malcessati, celle-ci prend la fuite avec son amant. Dévasté mais résolu, Bonifacio se consacre à l’embellissement de sa ville et à l’éducation d’un jeune orphelin.
1919-1943. Sous Mussolini, Agnese Della Rocca est contrainte de se marier à Salvatore Coniglio pour assurer la sauvegarde de la villa familiale. Mais les horreurs du régime brisent les liens familiaux.
1978. Deux générations plus tard, Lætitia découvre son passé en voyageant à Montechiarro, où elle est confrontée à ses racines et aux secrets familiaux. Guidée par les souvenirs du vieux photographe Sébastien Morgan, elle explore la villa Bosca dont elle exhume les mystères.
Retour à Montechiarro fait partie du cycle littéraire intitulé Le Monde d’Asmodée Edern, comprenant actuellement sept titres. Chaque livre propose une intrigue autonome, tout en étant connecté aux autres ouvrages du cycle.
Éditeur : Le livre de poche
Date : 2007 (réédition)
Format : Livre
Auteur de Retour à Montechiarro
’année dernière, Vincent Engel ajoutait Vous qui entrez à Montechiarro au « monde d’Asmodée Edern », composé de plusieurs romans dont il proposait une réédition. Cette année, Retour à Montechiarro fait son entrée dans la collection Espace Nord. Que l’on entre dans le village toscan imaginaire avant d’y revenir ou inversement, lire ces deux livres à quelques mois d’intervalle permet de réaliser à quel point ils sont imbriqués.
Chacun des deux ouvrages est composé de trois récits, à trois époques. Chacune de ces époques répond aux deux autres du même livre, ainsi qu’à sa correspondante dans l’autre roman. Retour à Montechiarro évoque la fin du 19e siècle à Venise…
Un endroit d’où partir (tome 2) : Une vierge et une cuillère en bois
Un vélo et un puma , premier tome de la trilogie Un endroit d’où partir , racontait les premières années de la vie de Juan Esperanza Mercedes de Santa Maria de los Siete Dolores, recueilli bébé dans un couvent qu’il quitte involontairement, pour arriver dans une hacienda qu’il abandonne aussi pour suivre un cirque. Et il finit par trouver refuge… dans un couvent. Une vierge et une cuillère en bois , le deuxième tome, le montre sculptant une statue de la Vierge avec laquelle il repart sur les traces de son passé, hanté par la question de son origine. Il retrouve certains éléments de son histoire, et une sorte de retour est d’ailleurs accompli. Mais il est amené à repartir (ou fuir !) encore. Il ne s’agit cependant pas d’une simple répétition ; le temps a passé, Juan est devenu un homme, les raisons de son départ se posent en des termes nouveaux. C’est la recherche par un adulte de son identité, au cœur de laquelle se pose la question du genre. Même si ses actions ne suivent pas toujours, Juan prend peu à peu conscience des petites violences qu’il impose aux femmes qu’il rencontre et des injustices commises de bonne foi, aussi bien à l’égard de sa mère adoptive que des femmes avec lesquelles il entretient une liaison amoureuse plus ou moins aboutie. La relation avec Monserrate le fait basculer de l’adolescence à l’âge adulte ; à une des questions de sa compagne, il avance soudainement, « arrivée d’ailleurs et le surprenant lui-même », une réponse lourde de sens (que nous ne dévoilerons pas ici). De départs en séparations, l’interrogation sur ses origines s’approfondit. Il s’agit toujours d’un roman de formation, non plus d’un enfant et d’un adolescent, mais d’un adulte qui pose de façon plus poussée que les autres personnages la question du sens de la vie. Et celle du poids du « destin forcé », des hasards qui décident et orientent. Ou encore de la liberté que l’on peut prendre par rapport à son passé.Aurelia Jane Lee reste dans le ton du premier volume. Les péripéties ont un aspect volontairement rocambolesque. Pourtant la constellation des personnages est subtilement construite ; et les caractéristiques des protagonistes et des situations se répondent, en miroir ou en contraste, surimposant ainsi une structure à l’aspect rocambolesque. L’agencement des chapitres est de ce point de vue significatif.Le ton témoigne d’une ironie caustique à l’égard des personnages, d’autant plus efficace que le style est élégant et joue d’une certaine emphase, instaurant une distance teintée d’humour face aux protagonistes et aux péripéties. Les interventions « moralisantes » du narrateur dans son récit, par des maximes ou des sentences, accentuent cette distanciation. Et comme pour le premier tome, l’auteure témoigne d’un sens aigu de la litote.Le troisième et dernier tome, Une lettre et un cheval , est attendu…
Thomas Noble, le narrateur, emmène sa femme Raya à Ostende. Une permission de cinq jours…