Souvent elle le retrouvait endormi dans son lit. Quelle que soit l’heure. Un lit pour une personne et demie, installé dans le coin de la pièce qui servait à tout. Couché nu ou à peine vêtu. Et quand elle est entrée elle l’a de nouveau trouvé comme ça, habillé de son seul caleçon, étendu sur le côté, bras croisés sur la poitrine, tranquille comme s’il était mort, dans un état d’apaisement qui donnait envie d’être à sa place.
Ariane Le Fort explore, avec précision et ironie, les ressorts du désir amoureux, dont la force et la pérennité ne dépendent parfois que d’une brûlure sur un tapis.
Autrice de Quand les gens dorment
Ariane LE FORT, Quand les gens dorment, ONLIT, 2022, 186 p., 18 €, ISBN : 9782875601513On prend l’histoire en cours – l’histoire d’un amour. Janet retrouve Pierre chez lui, dans un immeuble bruxellois promis à la démolition – avec vue sur la cathédrale. Janet : 57 ans, « quelque chose de Barbara », travaille dans une clinique de la douleur, « avec pour mission de la réorganiser de A à Z ». Pierre : « Max von Sydow en plus chevelu », réalisateur en vue, jusqu’à ce que. Sa fille, renversée par un tram. Décédée. Lui, plus mort que vif, depuis. « Plus personne ne le reconnaissait, on ne le regardait plus, il n’avait pas fallu cinq ans ». Ils sont chacun d’un autre côté de la vie, de la mort,…
La rue Férou est une petite rue parisienne, d’une dizaine d’immeubles à peine. Elle va de la Place Saint-Sulpice…