L’œuvre de Georges Thinès est, intellectuellement, l’une des plus vastes et des plus originales à s’être développée à notre époque. Elle ne pouvait émaner que de cette personnalité singulière, nourrie de multiples cultures, scientifiques, artistiques et littéraires, alliage dont les exemples sont devenus rarissimes par nos temps d’hyperspécialisation et de segmentation du savoir qui menacent la survie d’un humanisme digne de ce nom.
L’analyse de Valérie Catelain est, sur ce plan et sur bien d’autres, à la fois tonique et opportune. Elle situe les essais, les poèmes et les fictions de Thinès à leur juste niveau, celui d’une synthèse hardie entre esprit de finesse et de géométrie. Ce savant-artiste s’entend en effet à favoriser la germination croisée entre la création, l’analyse expérimentale et la méthode scientifique. Cette rencontre souvent souhaitée fut-elle jamais aussi brillamment accomplie que par ce véritable aventurier de l’esprit ?
Auteur de Présence au monde : Essai sur la poétique de Georges Thinès
« Il importe de voir toujours plus haut, toujours plus loin, pour atteindre une vérité sans doute quasi inaccessible. »La première phrase donne le ton de l’essai que Valérie Catelain consacre à Georges Thinès, et qui paraît quelques semaines après la mort de celui-ci, le 25 octobre 2016, sous le beau titre Présence au monde.Une présence intense, portée par une curiosité et une exigence indéfectibles.Homme de sciences et écrivain, Georges Thinès nous laisse une œuvre multiple, foisonnante, qui allie l’art d’écrire et la passion de la connaissance.Quelques repères sur le chemin d’une vie : né à Liège en 1923, il a connu une enfance heureuse en Campine dont le paysage s’est fixé en lui. Marquée par l’empreinte…
Les influences anglo-saxonnes sur les lettres françaises de 1850 à 1880
À propos du livre Cette étude voudrait retracer l'action générale des influences anglo-saxonnes sur nos Lettres françaises de Belgique, de 1850 à 1880. L'Angleterre victorienne resplendit alors; les États-Unis conquièrent leur rang, imposent leur génie ; notre littérature, elle, malgré Van Hasselt, de Coster, Pirmez, semble marquer à peine sur la carte du Réalisme international. Il semble même que des temps ingrats soient revenus pour l'art, après ces années de 1815 à 1850, dont M. Gustave Chartier, dans Le Mouvement romantique en Belgique, a entrepris de révéler tout l'intérêt, montrant le dynamisme des influences étrangères et, parmi elles, des anglo-saxonnes. C'est le destin de ces dernières que nous suivons au cours des trois décades qui nous séparent encore de la Jeune-Belgique. Nous tenterons de dire leur sens dans sa plénitude, tel que nous le démêlons de l'écheveau cosmopolite et comme nous l'a livré l'analyse d'une vie intellectuelle, où littérature, philosophie et politique…