Pour un pacte démocratique : manifeste



À PROPOS DE L'AUTEUR
Éric Clémens
Auteur de Pour un pacte démocratique : manifeste
Je suis né en 1945, à Bruxelles. Marqué par la passion du langage, seconde énigme après le réel auquel il participe, je lis et j’écris de la littérature à la philosophie et de la philosophie à la littérature, en passant par l’art, surtout le jazz, jusqu’au free, et les multiples aventures de la peinture contemporaine. L’expérience littéraire et artistique me surprend toujours et ne me passionne que dans cette surprise : voilà pourquoi je reste exclusivement attaché aux risques, aux errances, à ce qui fait énigme dans mon existence arc-boutée aux langues et aux langages comme dans les œuvres que je rencontre… La recherche philosophique prend le relais, un relais que de façon rétrospective je peux qualifier de systématique, puisque j’ai enquêté et j’enquête sur le politique, le poétique et l’esthétique, le physique (au sens grec de la ‘phusis’, je dirais aujourd’hui du réel, tel que les scientifiques s’y heurtent) et bientôt l’éthique (depuis le corps – en question)… S’il faut épingler d’un mot (mais "un mot seul n’est jamais juste") la pensée qui se forme à travers mes actions - qui furent aussi politiques, d’où je garde la plus extrême vigilance face aux inégalités et aux servitudes, et bien sûr érotiques, mot qui est pris en vrille par la jouissance, la mort et la naissance enchevêtrés à l’enfant, la femme, l’homme - et mes activités poétiques et philosophiques, je retiens la ‘fiction’ dont la découverte signifie la part dite et maudite de façonnement symbolique qui constitue et destitue toutes nos relations aux réels…  


NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

La démocratie commence « contre l’Un » avec la reconnaissance non pas du peuple uni, mais des divisions du peuple, de ses divisions entre individus, entre sexes, entre classes ou groupes, entre pouvoir(s) et société civile, entre valeurs, fonctions et moyens, mais de façon telle que le conflit ne tourne pas en violence.

(…)

Car (…) le « dissensus » une fois reconnu, le « consensus » doit être recherché et mis en œuvre si le but de la politique reste bien de permettre de vivre ensemble dans un monde en commun ou au moins partageable.

Depuis trente d’ans, des livres d’Éric Clémens reviennent…


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Président de l’Union générale des étudiants (UG) de l’université de Liège,…

Cultures des lisières. Éloge des passeurs, contrebandiers et autres explorateurs

Cultures des lisières. Un beau titre, plein de promesses, au sous-titre excitant Éloge des passeurs, contrebandiers et autres explorateurs , pour le livre dans lequel Jean Hurstel, acteur passionné, engagé de la vie culturelle, particulièrement dans le domaine théâtral, retraverse son parcours avec autant de rigueur que de franchise et de sensibilité.De Strasbourg où il s’inscrit à seize ans à l’École supérieure d’Art dramatique, qui vise à former des acteurs pour aller au-devant des publics populaires, puis, étudiant en philosophie à l’Université, y créait le Théâtre universitaire, à Bruxelles où il préside depuis dix ans les Halles de Schaerbeek, c’est un itinéraire aux multiples étapes qu’il revit avec nous. Porté par l’ardente conviction que toute politique culturelle doit se fonder sur l’histoire de l’art, la création artistique, mais aussi sur la rencontre avec les populations trop souvent oubliées de la culture officielle, celles des zones industrielles désaffectées, des périphéries urbaines, des campagnes abandonnées. Tout juste sorti du Centre dramatique, il participe avec d’autres jeunes comédiens aux Tréteaux de l’Est qui partaient, à bord d’un autocar brinquebalant mais « dans la grande ferveur des commencements », convertir les populations villageoises de la plaine d’Alsace aux beautés de la culture par la grâce du théâtre. Mais ces militants enfiévrés du théâtre populaire ne trouvaient, au bout de leurs périples, qu’une maigre assistance de notables (sous-préfet, maître d’école, pharmacien…) et jamais le public populaire espéré.Impossible d’en rester là, de renoncer à ce rêve de porter la culture à ceux qui en sont éloignés.Jean Hurstel fait ses premières armes d’animateur culturel à Belfort (1969-1970), invité par le comité d’entreprise de l’usine Alsthom. Il propose aux ouvriers de mettre sur pied un atelier théâtral pour monter deux œuvres originales qui seront pleinement d’eux et à eux. La réponse sera magnifique. Nous suivons la construction collective d’une fiction à partir des récits-témoignages de chacun. Œuvre commune, transposée à la scène et jouée dans des cantines d’usines, sous une tente de cirque, dans les combles d’un collège… L’animateur novice n’oubliera jamais « l’énorme potentiel de créativité et d’énergie de ceux d’Alsthom ».Après Belfort-Alsthom, Montbéliard-Peugeot. 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