Ce n’est pas uniquement tailler pour tailler, c’est répondre à une demande, un appel ; remettre en valeur tel arbre ou arbuste, faire passer la lumière, ou tout simplement revitaliser un jardin qui a été négligé.
C’est une taille en compréhension, de ce que je ressens du client, de l’arbre, de l’environnement.
Alors après la prise de points de repères, cela coule tout seul, la forme se dégage peu à peu intuitivement. En descendant, je sens que ce sera beau à voir.
Dans ces travaux de taille, il y a quelque chose qui m’a frappé ces mois-ci, c’est l’endroit, la branche par où j’ai commencé à travailler. Cela n’a pas été choisi au hasard, mais intuitivement. La perception du mouvement d’un arbre déséquilibré, dans le vent, une réitération sur les charpentières d’un vieux chêne foudroyé, l’ondulation, défaut de croissance d’un tronc de bouleau, la forme d’un genêt qui dévoile une petite haie de buis et de là toute l’architecture…
Marin est un petit garçon de six ans qui, à la veille de rentrer en CP, décide d’enfouir au fond de son jardin son doudou, sa tototte et un petit gland. Quand, quelques années plus tard, ses parents s’étonnent de la taille d’un arbre au fond de leur jardin qu’ils ne se souviennent pas avoir planté, Marin se dit que peut-être… le gland, le doudou, la tototte… Non, c’est impossible ! Pourtant, quand l’arbre lui dit qu’il est « son » arbre, un arbre à câlins qui s’est nourri de ses objets, et qu’il lui propose de faire une cabane, la vie de…