Penser la guerre ?



À PROPOS DE L'AUTEUR
Éric Clémens
Auteur de Penser la guerre ?
Je suis né en 1945, à Bruxelles. Marqué par la passion du langage, seconde énigme après le réel auquel il participe, je lis et j’écris de la littérature à la philosophie et de la philosophie à la littérature, en passant par l’art, surtout le jazz, jusqu’au free, et les multiples aventures de la peinture contemporaine. L’expérience littéraire et artistique me surprend toujours et ne me passionne que dans cette surprise : voilà pourquoi je reste exclusivement attaché aux risques, aux errances, à ce qui fait énigme dans mon existence arc-boutée aux langues et aux langages comme dans les œuvres que je rencontre… La recherche philosophique prend le relais, un relais que de façon rétrospective je peux qualifier de systématique, puisque j’ai enquêté et j’enquête sur le politique, le poétique et l’esthétique, le physique (au sens grec de la ‘phusis’, je dirais aujourd’hui du réel, tel que les scientifiques s’y heurtent) et bientôt l’éthique (depuis le corps – en question)… S’il faut épingler d’un mot (mais "un mot seul n’est jamais juste") la pensée qui se forme à travers mes actions - qui furent aussi politiques, d’où je garde la plus extrême vigilance face aux inégalités et aux servitudes, et bien sûr érotiques, mot qui est pris en vrille par la jouissance, la mort et la naissance enchevêtrés à l’enfant, la femme, l’homme - et mes activités poétiques et philosophiques, je retiens la ‘fiction’ dont la découverte signifie la part dite et maudite de façonnement symbolique qui constitue et destitue toutes nos relations aux réels…  


NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

La guerre ? Voilà bien un « objet » dont on ne fera jamais le tour. Voilà bien une « question » qui alimente d’autant plus nos conversations que, ces temps-ci, on « baigne dedans », dirons-nous, tant, au quotidien, experts en géopolitique et stratégies diverses occupent les ondes médiatiques, nous serinant à tour de bras leur prêchi-prêcha angoissants ou, pour le moins, inquiétants.Bon.On peut toujours faire semblant de ne rien entendre. On peut toujours détourner la tête et, disons, regarder les petits oiseaux ou s’interroger sur le sens profond de l’existence, la « vérité vraie de la vie, de l’art, de la littérature, etc. ».On peut aussi prendre l’affaire à bras le corps. Se pencher dessus à la loupe. Pas pour vider la…


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Qui, après avoir lu le livre de Fernand Lisse sur le Père Léon Leloir, pourra encore soutenir que les ecclésiastiques sont des hommes sans biographie ? Bien sûr, les vœux qu’ils prononcent les engagent sur la voie d’un total sacrifice de soi, dans la mesure où, épousant le Christ, ils se donnent, corps, biens et âme, à Dieu et à l’Église. Mais, pour eux, le renoncement et l’abnégation ne représentent pas la «  perte de soi  » ; ils permettent au contraire la construction d’une destinée spirituelle qui demeure inscrite dans une temporalité séculière, donc inscrite dans ce temps des hommes qu’on appelle l’Histoire. En cela, leur existence individuelle n’est pas moins intéressante à retracer que celle d’un écrivain, d’un militaire, d’un ingénieur, d’un artisan ou de n’importe quel inconnu qui ne mérite jamais de le rester. Il faut néanmoins reconnaître au « cas Leloir » une plus-value d’intérêt, liée à divers aspects de sa vie aussi intense que brève. 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Leloir n’en néglige pas pour autant ses activités pédagogiques, puisqu’il développe un cours par correspondance pour de jeunes gens en carence de diplôme, en vue de leur préparation au Jury Central. Entre 1942 et 1944, sa route croise celle des maquisards, qu’il soutient activement. Insoucieux de toute prudence, Leloir est repéré, arrêté, et se retrouve incarcéré à la prison de Dinant avant d’échouer à Buchenwald, qu’il ne quittera qu’à la libération du camp le 18 avril 1945. Entre juin et juillet, c’est à Rome (où l’a invité l’ambassadeur près le Saint-Siège Jacques Maritain) qu’il témoignera de sa douloureuse expérience concentrationnaire. 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