De lieux réels en lieux rêvés, la voix de ces poèmes est saisie par la transe du monde, pour se faire chant, cri ou murmure. L’aventure est ce désir d’aller toujours où douceur et souffrance ont leur part. Fille, adolescente, femme – le corps s’ébroue, cherchant d’un cycle à l’autre ses contours. À la fin, le flux du vivant l’emporte et la voix retourne à la mer comme les oiseaux au vol ample de saison en saison.
En prose et en vers, un geste se déploie dans ce mouvement : par la langue, rassembler les morceaux épars, rapiécer une peau qu’on puisse habiter, animale et plurielle.
Autrice de Par les baleines
Dans ce recueil poétique paru aux éditions Gallimard, Soline de Laveleye file la métaphore marine pour dire le corps métamorphique d’une femme et les lieux dans lesquels il s’inscrit – au point de s’y fondre. D’apparence plutôt classique, la langue de l’autrice se déploie au fil du recueil et emprunte d’étonnants détours.les gestes nous voulons leschoisirmille fois et pluset nos ventres pareilsnos ruades nos couperetsles lancer les tirerapprivoiser ces bêtes elles remuent dans nos jambes aucun plomb ne leste leurs élans les plus rauquesÀ travers quatre segments et une ronde, l’autrice convoque un imaginaire tout de textures et de sensations : un « pillage sensoriel »…
Jérôme Poloczek est un monsieur comme tout le monde. Jérôme Poloczek aime et s’endort,…
Fanny GARIN , Natures sans titre , Angle mort, 2020, 12 €, ISBN : ISBN 978-2-9602174-6-9 il reste du vert…