Les mots ont une résonance qui suscitent des images. De leurs enchevêtrements subsistent quelques phrases que j’entasse dans un coin. Les peintures d’accompagnement se sont accolées aux poèmes, comme prélevées hors du temps. Rapetissée à l’abri d’une poche, espérons que la raie des mots s’aligne sur la couleur des ondulations.
Le mouvement du monde « toujours à notre insu / malgré notre refus », la lourdeur d’une salle d’attente avec « cette porte idiote / qui ne s’ouvre pas », les voyages oniriques « probablement des restes de vies / qui viennent d’ailleurs », l’attitude d’un saint-thomas enthousiasmé chaque matin devant sa fenêtre, l’évolution intime du langage et les réajustements nécessaires face au réel, le refus des regrets complaisants alors que « chaque vague, chaque souffle du vent est unique », les fuites assumées qui permettent d’échapper ou d’éviter, la petite musique intérieure de nos corps « dans le calme de la nuit », l’étrangeté de l’autre que l’on pense pourtant connaître,…