Par-dessus les toits

RÉSUMÉ

En ouvrant ce livre vous franchissez les portes de l’enfermement, vous libérez du silence qui les emprisonne et de l’indifférence qui les condamne, les exclus de Bruxelles. Cachés au coeur des murailles, tels les trois plaies de la ville, l’enfer des autres se trame en prison, en psychiatrie et dans les hospices. Le mal cohabite avec les citadins et la frontière est floue, intégrée à une proximité immédiate qui pourtant accentue la démarcation, les différences entre eux et nous. Une prison à Forest, une autre à Saint-Gilles: des homes pour personnes âgées et des instituts psychiatriques dans chaque quartier, mais cependant, rien ni personne ne songe à nous rapprocher de ces zones d’ombre.

Les photographies de Valérie Carro suggèrent plus qu’elles ne donnent à voir et offrent toute liberté d’interprétation et d’imagination à celui vers qui elles se tendent. Bruxelles émiettée, ébréchée, éparpillée au travers des barreaux d’une cellule, d’une fenêtre de l’hospice Pachéco ou d’une toile de ciel par-dessus la cour de l’Institut Titeca…

À PROPOS DE L'AUTEUR
Sophie Buyse

Auteur de Par-dessus les toits

Sophie Buyse est née à Bruxelles en 1964. Sa mère, d'origine italienne, est interprète et a effectué quelques travaux de traduction, notamment pour la télévision. Son père oeuvra jusqu'à cette année, sous le pseudonyme de Christian Bussy, comme journaliste culturel à la RTBF (Radio télévision belge francophone). Les livres font peu partie de l'univers enfantin de Sophie Buyse. Il y en a beaucoup à la maison, mais enfermés dans le bureau de papa, placé sous haute surveillance. Par contre, elle se passionne très tôt pour la correspondance et les journaux intimes. C'est pas ce biais qu'elle accède à l'écriture. Tout de même, Christian Bussy étant féru de surréalisme belge, de nombreux écrivains comme Mariën et Scutenaire fréquentent la famille. Sophie s'intéresse déjà aux arts plastiques et prend des cours à l'Académie. Elle pratique la peinture et la sculpture "en dilettante".Son cycle d'études secondaires s'achève avec un travail sur le crime passionnel et elle entame un graduat en psychologie à l'Institut libre Marie Haps de Bruxelles. Rédaction d'un mémoire sur les fantasmes féminins dans la peinture, puis inscription en faculté de sexologie à l'Université catholique de Louvain-la-Neuve. Cette fois encore, la cohérence profonde de la trajectoire de Sophie Buyse n'est pas démentie puisqu'elle consacre son mémoire de licence, L'Amour et la mort en toutes lettres, aux grands amoureux épistolaires tels que Kafka, Artaud ou Joyce. Parallèlement, elle fait une psychanalyse et témoigne d'une indifférence croissante vis-à-vis du qu'en dira-t-on.Sophie Buyse travaille depuis quelques années au sein de l'Association "Cancer et psychologie". Elle s'y occupe de l'accompagnement des personnes cancéreuses et du suivi de leur entourage familial. Elle est également à l'origine d'une structure ("Relais-Enfants-Parents") s'attachant à maintenir les liens des enfants avec leurs parents incarcérés. Elle y organise, entre autres, des groupes de parole pour les mères, y instaure des espaces de jeu et assure le trajet vers les crèches des petits nés en prison.On y retrouve évidemment la trace du métier de psychothérapeute dans l'écriture romanesque de Sophie Buyse. La Graphomane, écrit à Venise où sa mère possède un appartement (et qui est aussi un livre sur Venise), est marqué par les relations qu'elle a entretenues avec de jeunes psychotiques. L'Escarbilleuse, rédigé dans un quartier déshérité de Charleroi (à lire également comme un hymne d'amour mélancolique à La Docherie) vibre des liens qu'elle a tissés avec quelques malades en milieu hospitalier. En préparant un roman sur la musique (L'Organiste), elle s'est mise à étudier l'orgue et le solfège. Cet ouvrage ménagera sûrement une large place à sa rencontre avec le célèbre organiste de l'église Sainte-Eustache à Paris, Jean Guillou. Sophie Buyse a pour habitude de s'immerger complètement dans le sujet pour lequel elle se passionne. Sa vie s'organise autour de lui, le temps d'une exploration intime, comme une gigantesque chambre d'échos.Mais pour écrire, opérer le travail de transformation inhérent à l'oeuvre de fiction (l'écriture-témoignage ou la chronique ne l'intéressent guère), Sophie Buyse a besoin de préserver des îlots de paix et de maintenir des espaces de sublimation au sein de sa vie professionnelle trépidante. La création est ainsi réservée aux vacances, et n'est rendue possible qu'après une période de décantation plus ou moins longue, où les enseignements de l'existence font leur chemin.Outre ses deux romans, Sophie Buyse a publié, suite à un échange entre écrivains français et belges, une nouvelle intitulée Le Veilleur de nuit dans le recueil Résidences secondaires. Elle a composé, lors d'un nouvel échange entre écrivains belges et canadiens (à l'initiative de l'Atelier Sainte-Anne), une pièce de théâtre qui sera jouée prochainement à Montréal et qui n'a pas encore trouvé éditeur : Le mur du son.Articles consacrés à l'oeuvre de Sophie Buyse :
  • Pierre MAURY, "Le corps écrit. La Graphomane, premier roman de Sophie Buyse, pervertit la lettre d'amour", in Le Soir, Bruxelles, 5 avril 1995.
  • Ghislain COTTON, "Ces vices impunis. La lettre d'amour comme sujet de roman et le livre comme sujet de nouvelle. Double jeu de miroirs", in Le Vif / L'Express, Bruxelles, 9 juin 1995.
  • Françoise DELMEZ, "Telle est prise...", in Le Carnet et les instants, n° 88, Bimestriel des Lettres belges de langue française, Bruxelles, mai-juin 1995.
  • Françoise DELMEZ, "Ingénue Proserpine", in Le Carnet et les instants, n° 89, Bimestriel des Lettres belges de langue française, Bruxelles, septembre-octobre 1995.
  • Pierre MAURY, "Peinture au noir. Sophie Buyse entre la mort et la représentation de la vie", in Le Soir (supplément du MAD), Bruxelles, le 24 avril 1996.

  • AVIS D'UTILISATEURS

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    «  Chaque couche d’impression reflète une variation dans la texture, la couleur ou la profondeur, évoquant les modulations d’un son à travers le temps et l’espace. Cette approche crée une analogie visuelle et sensible entre l’invisible du son et sa transcription graphique tangible. Ainsi, je transforme les sons, habituellement perçus comme immatériels et fugaces, en éléments concrets et perceptibles, traduisant l’évolution et les nuances d’un paysage sonore par un travail d’impression et de gravure.  » Telle est la démarche adoptée par Éléonore Scardoni pour ses Fragments d’écoute offerts aux regards . Réalisées entre 2022 et 2024, les œuvres transcodent des perceptions auditives recueillies dans des jardins (celui d’Etterbeek, des éditions CotCotCot, de Camille Lemonnier), des parcs (de Forest, Léopold, Duden), du vallon du Meylemeersch, du marais Wiels, de l’avenue Wielemans Ceuppens et de la fenêtre de sa chambre. Ces lieux bruxellois en légère périphérie (Forest, Anderlecht, Uccle, Saint-Gilles, Etterbeek, Ixelles) recèlent une précieuse biodiversité, inspirante. Pluie qui tambourine, perruches veuves qui s’agitent, tourterelles turques et pigeons bisets qui dialoguent, mésange charbonnière qui salue le matin, grimpereaux des jardins qui cherchent leur nourriture, chardonnerets élégants qui s’enorgueillissent de leur beauté, ouettes d’Égypte qui se prélassent sur l’eau, corneilles qui battent le rythme des travaux du voisin, multitude d’oiseaux qui tiennent conférence, train qui passe. Autant d’atmosphères acoustiques d’écosystèmes urbains que Scardoni a sensiblement, consciencieusement, recensées dans des linogravures ondulantes et colorées, et deux dessins à la mine.Verlaine, dans son Art poétique , annonçait en incipit : «  De la musique avant toute chose.  » Carl Norac , incorporant cette affirmation, a pénétré les sonogrammes de Scardoni pour les accompagner de ses explorations poétiques. Sa composition suit une partition en moments : un début, sept entrées en musique, un milieu, sept entrées en paysage, une fin. Le mouvement s’esquisse linéairement dans sa progression (croissante puis décroissante), mais se dissout dans sa concrétisation : les temps marqués se distendent dans un non-espace-temps et apparaissent comme des touches couleur textuelle parfaisant les illustrations à l’honneur. Dans les notes de Norac, il est question, entre autres, de cellules, de vagues, de chemins, de nuages, d’élytres, de coton, de fleurs, de voiles, d’instruments, de danse, de cailloux, de lunes, de nénuphars, de flaques. De silence. D’horizons. Ce qui unit les deux artistes ici, c’est une manière d’être au monde. « Entrer dans », en conscience et humilité, en sensitivité et réceptivité ; s’affranchir des cadres attendus ; (s’) interroger, (se) rencontrer, (s’)absorber, (se) proposer. Avant toute chose . Samia Hammami Plus d’information a poésie, la gravure, deux pratiques artistiques se retrouvent dans ce carnet et creusent un sillon ensemble pour rejoindre la musique. Celle de L'Art poétique de Verlaine, celle des marais et des parcs, celle des oiseaux qui les habitent. Une exploration fascinante qui propose d’aborder l’existence par les sons et par les paysages qu’ils évoquent, en…