« Petit nuage, sais-tu où est passé le vent ? Il a disparu… Je ne peux plus atteindre la montagne. Petite girouette, sais-tu où est passé le vent ? Il a disparu… Je ne peux plus danser sur le toit. » Le nuage, la vague, le voilier, le cerf-volant, l’oiseau et d’autres encore se trouvent bien inertes et dépourvus le jour où le vent a disparu… Le petit lecteur part ici à sa recherche, interrogeant l’un après tous ceux qui ont besoin de lui pour voler, s’élancer, teinter, tourner, danser, flotter, jusqu’à un petit garçon qui, enfin, pourrait bien savoir où il se cache…
Avec sa petite couverture bleue, Où est passé le vent ? nous saute directement aux yeux. On a envie de se précipiter dans le nouvel album de Bernadette Gervais. Et, on aura bien raison. La petite couverture bleue annonce un moment de complicité en famille lors d’une lecture partagée. Mais...
Autrice et illustratrice de Où est passé le vent ?
Presque dix ans après Tout le monde fait caca , les deux acolytes remettent le couvert à partir d'une constatation tout aussi évidente. On retrouve même ici le fameux roi lion en cape rouge qui, sur son pot, faisait la couverture. Dans ce grand et solide cartonné, chaque page de droite répond à celle de gauche selon un schéma cocasse qui a fait ses preuves : A a peur de B mais B a peur de C. Parfois même A a peur de B et B a peur de A. Un exemple? Sur la couverture, la souris verte – qui déguste un cornet glacé – fait peur à l'éléphant à casquette. Mais, le temps de tourner la page, le rongeur au museau pointu abandonne son dessert sans demander son reste… par peur du chat gris. Ce même chat gris qui, à la vue du bain qui coule, va grimper au rideau! Quant à l'éléphant à casquette, on le retrouvera plus tard, semant l'inquiétude dans une colonie de fourmis… avant de faire grise mine à l'idée de se retrouver tout seul. Les "réactions en chaîne" sont menées tambour battant. Et la chute inattendue fera plaisir…
Chaque matin, à huit heures, Joseph se réveille et aperçoit l'oiseau sur une branche en face de sa fenêtre. Il descend à la cuisine lui chercher des graines. Mais un jour, l'oiseau ne picore pas... Chaque matin, Joseph se réveille à 8 heures. Là, sur une branche, face à la fenêtre, Joseph aperçoit l’oiseau. Comme chaque matin. Quatre à quatre, Joseph descend les escaliers pour aller chercher des graines dans la cuisine. Mais l’oiseau ne picore pas aujourd’hui. Il n’est pas comme d’habitude. Chaque jour, c'est le même rituel entre l'oiseau et un petit garçon prénommé Joseph. L'enfant ouvre les rideaux, salue son ami perché sur une branche, puis se précipite chercher de quoi le nourrir. Seulement aujourd'hui son ami est différent. Il ne picore pas, s'agite, s'envole, revient, repart. Il s'efforce de faire comprendre quelque chose au bambin... Dans son nid, trois oisillons ont vu le jour ! Joseph, émerveillé, les découvre en compagnie de son papa. Son coeur le chatouille, il se réjouit. Sa famille à lui aussi va bientôt s'agrandir. Cette tendre histoire d'Emile Jadoul, mise en images par Catherine Pineur, est à mettre absolument dans toutes les mains des enfants qui s'apprêtent à accueillir un petit frère ou une petite soeur. On applaudit ces deux artistes qui savent si bien s'adresser aux plus petits ! Stéphanie…