os cuillère


RÉSUMÉ

« Voici un nouvel os dans la littérature, écrit Tristan Sautier à propos de ce premier recueil de poésie de Laurence Skivée. Il ne surgit pas pour l’esthétique. Un os, c’est pas spécialement décoratif, et rien n’est gratuit ici. Os qui ne nourrirait pas un chien, mais qui doit servir. Et il travaille, cet os ! Il est là pour râcler le réel, l’appréhender, le connaître. Enfance de l’art ou art de l’enfance, l’os creuse à travers les images afin de reconquérir une part d’être perdue ou effacée. Os chercheur d’un moi égaré. L’os mène celle qui l’écrit et s’écrit à travers lui vers un surplus d’être. Rien n’est gratuit ici, je le répète. L’os procurera un plus d’être à son auteure et, qui sait, peut-être aussi aux lecteurs. Telle est ma certitude. »

Et comme le précise encore Laurence Skivée à propos de son écriture : « J’écris parce qu’il m’arrive quelque chose, parce que ma vie bouge, parce que les autres me font bouger. Écrire un poème, c’est reprendre sa respiration contre ce qui nous l’a enlevée. Ensuite, c’est du travail. Enfin et au mieux, c’est retrouver l’autre. La poésie est un exercice de lucidité. Écrire est une posture, un acte politique, un don. J’utilise l’écriture comme une arme. Je taille, coupe et tranche dans la chair de ma propre vie. Les mots ont une âme. »





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Le Carnet et les Instants

Incarner le désincarné, laisser la présence en pointillé, sur la pointe de la venue et de la partance, tracer des mots qui interrogent le lien entre un « je » et un « tu » abandonnés à leur indéfinition… dans os cuillère, son dernier recueil poétique préfacé par Tristan Sautier, la poétesse et plasticienne Laurence Skivée s’aventure sous la ligne des vocables, là où le plein de l’os et le creux de la cuillère offrent l’image d’une rencontre possible entre soi et l’autre, soi et soi. La disposition graphique des vers matérialise l’impossible rêve de toucher l’autre et l’amorce d’un dialogue par-delà les solitudes.Tuyau de solitudecomme si nous n’avionspas besoinde parler La…


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Extraction de la peur

Tout au long des cinq parties qui composent son dernier recueil, Véronique Daine se garde bien de reprendre son souffle. Ici, aucun signe de ponctuation permettant au lecteur de lever la tête. L’écriture cursive, parfois acérée, coule et se déverse telle une fugue de Bach jouée en staccato. Un débit verbal qui irrigue, comme le flux sanguin, tous les recoins du corps. C’est que les mots de l’auteure s’infiltrent justement dans ces zones d’ombre pour traquer nos angoisses les plus profondes. Celles tapies dans les replis d’une chair flétrie ou dans la pénombre d’une (veine) cave. Ces peurs viscérales qui nous rappellent que les tripes sont bien logées au cœur du ventre, quand la boule d’angoisse fait chavirer l’âme. Allitérative, métaphorique, souvent hallucinée, la langue est percutante, dit le monde et les êtres tels qu’ils sont, c’est-à-dire souvent terrifiants. Les images dès lors s’entrechoquent, font craquer le reste de vernis lyrique auquel on pensait pouvoir se raccrocher.   deux nuits de petite pluie pour emporter le merveilleux grand bel été sans fin d’une vie dans les zones     du corps sans exception deux pluies de petite nuit pour que la nigredo le règne nègre le craillement     aigre s’installe à cran d’arrêt dans le cloud des jardins cois deux nuits deux pluies petites petites petites  pour la peur prospère paradant comme toujours depuis l’os ancien accepté jusqu’à la veine cave et   retour à l’iliaque sans y croire plus que ça Consciente que le poème habite ce monde, Véronique Daine ne perd pas de vue la réalité qui s’offre nue au langage et que celui-ci se doit en quelque sorte de faire rendre gorge. Faits divers sordides par exemple que l’auteure épingle pour questionner, interpeller notre sournoise attirance vers la faille que le quotidien ne cesse de dévoiler. On le sait, l’histoire, la petite comme la grande, n’est pas avare de ces entreprises de dévastation des corps, corps brisés, anéantis par l’autre ou simplement par soi-même.Si le constat lucide semble plutôt sombre, une lueur subsiste néanmoins qui est peut-être à chercher dans l’acte créateur, dans sa capacité à renouveler sans cesse le questionnement métaphysique. Témoins les notes qu’égraine, en fin de volume, l’auteure renvoyant à ces références culturelles qui balisent le texte comme autant de moments d’échappement. Ce sont peut-être celles-là, un extrait de Bach, une image du film Tango libre de Frédéric Fonteyne, un poème de Darwich chanté par Bashung, qui remplacent en quelque sorte la ponctuation manquante – virgules d’espoir – et qui permettront à terme d’extirper du corps, cette peur ancestrale, cette arythmie séculaire. Quant aux peintures à l’encre ou à l’huile d’Alain Dulac qui épousent à merveille le texte, elles agissent comme les traits d’union entre les différentes parties du livre.Récitatif contre la peur, le recueil de Véronique Daine se lit d’une traite car pour devancer la peur aux trousses, il est préférable de ne pas s’arrêter! Rony DEMAESENEER…

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