On ne coupe pas les ailes aux anges

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Bruxelles en fusion, l’asphalte nappe plus que mollement les pavés, à portée de poings d’esprits chauffés à blanc. Claude Donnay campe un été prophétique où les thèmes écologiques, économiques, politiques et sociaux envahissent la fiction pour se heurter à un grand chaos. Tout a fondu en une mélasse grise et puante. Soit une fable qui met aux tréfonds de notre bonne société un thermomètre rougi par une flambante actualité. Il y a peut-être un brin d’anticipation dans ce roman : et s’il nous racontait un prochain été en nos belles régions tempérées ?On a besoin de croire, de s’illusionner, de rêver, pour ne pas partir en vrille. On sait qu’il n’y pas d’issue, mais on fait comme si…Où personne ne supporte plus rien du tout, sinon à la petite et intime échelle : celle des échelons affectifs à deux, maximum trois âmes, toutes ballotées sans vergogne dans les vapeurs bouillantes du collectif en complète désesperrance. Le maquillage dégouline avec la sueur, la rage et les larmes transpirent des yeux, la peau craque, se fend et le sang suinte : la bête humaine se dénude lascivement pour s’extirper de ses oripeaux d’animal politique.On devrait inhumer les personnalités politiques dans des voitures de fonction, sarcophages modernes censés témoigner d’une époque où la bagnole symbolisait la réussite et l’anéantissement de la beauté à l’état naturel…Sans brise aucune, les ventilateurs manquent et les autos tournent pour leur climatisation. L’air est asséché de poussières en suspension. Les odeurs lourdes des poubelles crevées sont grevées de revendications multipliées par les blocages en tous genres. L’eau est rationnée en pleine méfiance d’une population méprisant, vomissant ses gouvernants. Sinon les plus haineux d’entre eux, les plus violents, les plus sourds et aveuglés par les gloires abrutissantes du soleil et de discours fangeux et racistes ; pendant aux fenêtres comme du linge sale à hauteur du vide.« Quel avenir ? » aurait dit Franz en se lançant dans une description apocalyptique du monde après la disparition du permafrost.Arno, Bastian, Mina, Nora, Bart, Lucia, Ettore, Annabelle, Jérome, Logan, Harley, les Vautours… incarnent toutes les tensions en réunion dans ce roman rapide. Les destins y rebondissent selon un zapping urgent et continu. Chacun y joue un rôle tranché à la ligne scintillante d’un cutter, entre des victimes, purs anges blancs de lumière, et d’absolues crapules, noirs démons dans l’ombre sombre de ténèbres étouffant.Le roman de l’été à venir ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Claude Donnay

Auteur de On ne coupe pas les ailes aux anges

Claude Donnay est né à Ciney en 1958, l'année de l'Exposition, mais il émigre très vite à Dinant dans la vallée mosane.   En 1990, il rencontre Mimy Kinet et c'est l'aventure de la revue RegART avec Antonello Palumbo et Hélène Dorion.  Mimy Kinet le pousse à envoyer son premier manuscrit à L'arbre à paroles.  Après la disparition soudaine de son amie, il fonde en 1999 la revue Bleu d'Encre, qui paraît deux fois l'an aux solstices, et en 2010 Bleu d'Encre Editions pour faire connaître les poètes qu'il aime. Le catalogue compte à ce jour une vingtaine de titres avec des poètes comme Philippe Leuckx, Catherine Baptiste, Florence Noël, Jacques Demaude, François Degrande, Aurélien Dony, Liliane Schraûwen, Iocasta Huppen, Anne-Marielle Wilwerth, Montaha Gharib, Patricia Ryckewaert… A ce jour Claude Donnay a publié 18 recueils de poésie et participé à plusieurs anthologies. Il écrit aussi des nouvelles dont certaines sont parues dans des revues comme Sol'Air, Nouvelle Donne ou RegART. Il a reçu le prix de prose Emma Martin pour la nouvelle Spartacus.
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