Odilon-Jean Périer

RÉSUMÉ

À propos du livre

C’est une périlleuse entreprise que de présenter un écrivain dont les contemporains vivent encore. Les précieux renseignements que l’on glane ont pour contrepartie la diversité des portraits de l’homme et la multiplicité des interprétations catégoriques de l’œuvre. Rapproche-t-on les souvenirs de tous ceux qui participèrent, aux côtés…

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On n'a jamais réédité Le Combat de la Neige et du Poète qu'Odilon-Jean Périer avait pourtant fait imprimer lui-même et distribué à ses amis. Au terme de sa vie, dans la Lettre Ouverte à propos d'un Homme et d'une Ville, il rappelle non sans complaisance ce premier poème, affirmation de sa première découverte. Il en reproduit l'épigraphe, en précise la portée, mais il ajoute : «on le comprit mal heureusement». C'est que la découverte était d'importance. Beaucoup ont lu le texte, qui sont demeurés perplexes devant son cubisme agressif. Quand elle consent à le signaler, la critique lui fait invariablement un sort rapide : avec raison si elle entend guider le lecteur sur la voie de l'admiration, à tort si elle veut apprendre à connaître celui qu'elle prétend expliquer.

C'est dans ce poème rébarbatif, maladroit, insolite, que se libère le classicisme d'O.-J. Périer.

Quelques mois auparavant, en mai et juin, Jean Périer avait publié trois longs textes : Ariane-des-Eaux, Orphée-des-Vignes, Hermès-des-Oliviers dans La Patrie Belge, journal dirigé par Joseph De Geynst, où collaboraient deux amis du poète : Max-H. Pierret et Robert De Geynst. C'est J.-M. Culot qui, les ayant retrouvés, a signalé ces poèmes à André Gascht, pour la notice bibliographique qui ouvre le numéro spécial du Thyrse (février 1948) consacré par ses soins, au souvenir d'O.-J. Périer.

Une quatrième pièce : Le Rire de Persée, de la même veine, et de la même époque, attardée dans les bureaux de la revue, qui avait accusé réception le 15-VII-19, ne paraîtra qu'en janvier 1921 au Mercure de France.
 Ces dialogues poétiques entre couples fabuleux, présentés, le plus souvent, dans le décor d'une plage, déguisent chaque fois, sous le travestissement mythologique (Hermès, Orphée, Dionysos), un poète orgueilleux et sûr de sa divinité, mais trop timide pour paraître sans masque.

Narratifs et descriptifs, les poèmes rapportent un épisode de la légende, parmi ses accessoires traditionnels complaisamment détaillés.

L'auteur, conduit par sa mère, faisait ses classes poétiques.

Aux esthétiques successives, il demandait des «recettes» prosodiques. Racine, Mallarmé, José-Maria de Hérédia lui prêtaient, pour animer son Olympe, des mètres et des rythmes, du vocabulaire et des tournures syntaxiques. En trois mois, tout y passe et la diversité des sources trahit l'insatisfaction de l'auteur. Les «bons noyés», les «poissons délicieux qui rôdent», le «cœur de soie», la «gigantesque fleur de la vie bleue et blonde», «l'espace aromal», «l'ombre musicienne», autant de reflets où miroitent toutes les tendances littéraires.

De temps à autre, telle expression :

Tu t'y amuseras de dangereuses fièvres

tel demi-vers :

Et je suis seul debout…

telle affirmation :

Ma chanson construira la beauté violente,…

troue le réseau des réminiscences et esquisse une discrète signature.

Une langue poétique cherche sa formule sans avoir de contenu précis. L'impatiente interrogation que Jean Périer adresse au passé ne lui procure que des solutions formelles : de Rimbaud, il n'a perçu que les audaces verbales, de Mallarmé, qu'une syntaxe expressive.

Cependant, un poète hautain est présent; sa tendresse pour les objets familiers s'ébauche, répondant peut-être à l'appel de sirène que lancent Les Nourritures Terrestres, mais, s'il éprouve la certitude d'une mission, il n'en distingue très bien ni les buts ni les limites. Sans la moindre peine, il s'insère dans une tradition, habile à chanter sur tous les registres. Il ignore encore quel est le sien.
Table des matières

Esquisse biographique

Première partie. Les Brouillons choisis
1. Le Combat de la Neige et du Poète
2. La Vertu par le Chant
3. Notre Mère la Ville

Deuxième partie. Des Brouillons à l'œuvre

Troisième partie. L'Œuvre
1. Le Citadin
2. Les Indifférents
3. Le Promeneur
4. Le Passage des Anges
5. À Tous Hasards
À Tous Hasards
Une Soirée au Théâtre de l'Étrille
Comme Vous et Moi
6. Examen de Conscience, janvier-mars 1926
Sans doute il fait trop beau
Le Corps fermé
Examen de Conscience
Vous êtes condamné à mort
La Visite
7. Les Bûcherons

Quatrième partie. Projets et promesses
1. Lettre ouverte à propos d'un Homme et d'une Ville
2. La Maison de Verre
3. Odilon-Jean Périer, journaliste, Les Livrets
4. Notes sur le dessin

Pour conclure

Cinquième partie. Textes retrouvés. — Inédits. — Bibliographies
1. Publications d'Odilon-Jean Périer
2. Études consacrées à Odilon-Jean Périer
A. Articles généraux
B. Articles concernant un ouvrage déterminé


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Plaisirs Suivi de Messages secrets : entretiens avec Patricia Boyer de Latour

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