Belge, né en 1963, Premier Prix d’Art dramatique au Conservatoire de Bruxelles, Stanislas Cotton a travaillé durant une douzaine d’années comme comédien dans la mouvance des jeunes compagnies. Sa participation active au mouvement des « Etats généraux du Jeune Théâtre » a certainement nourri son écriture d’une dimension sociale et politique. Il a participé au sein de RépliQ – association d’auteurs qu’il présida en 1997 et 1998 – à plusieurs initiatives visant à promouvoir l’écriture contemporaine. Depuis le début des années 90, il se consacre entièrement à l’écriture dramatique. Il a obtenu, à Bruxelles, Le Prix du Théâtre 2001 du meilleur auteur pour Bureau national des Allogènes et, la même année, le Prix SACD de la création théâtrale. Il a également reçu pour ce texte une Bourse d'Encouragement de la DMDTS (France) en 2006. De nombreuses pièces de son répertoire ont été créées, notamment Le Sourire de Sagamore pour laquelle il a obtenu en 2003 le Prix André Praga de l’Académie de langue et de littérature françaises de Belgique, Les dents, Appoline Lonlère à Rome, La révolution et autres petits drames, Le rapport des enfants sur l’état du monde, L’humanité plage… Il a également participé à une résidence d’auteurs au Québec, en 2003, à l’invitation du Centre des auteurs dramatiques, ainsi qu’à une résidence à Beyrouth en novembre 2005 à l’invitation de l’association 'Ecritures vagabondes'. Il a présidé le jury du Prix d’écriture théâtrale de la ville de Guérande durant la saison 2007/2008 et il a été finaliste du Prix Sony Labou Tansi des lycéens 2008 avec Bureau national des Allogènes. Il a obtenu une bourse de création de la Promotion des lettres de la Communauté française de Belgique pour l’écriture de son second roman La moitié du jour il fait nuit (2007). Il est "l'auteur engagé" par le Théâtre de l'Est Parisien pour la saison 2008-2009. Plusieurs créations verront prochainement le jour tant en Belgique qu’à l’étranger, notamment, Le ventre de la baleine, Si j’avais su j’aurais fait des chiens (pour laquelle il a obtenu l’aide à la création du Centre National du Théâtre (France), La Dictée et Elles-alphabet… Son théâtre est publié aux éditions Lansman. Dernières parutions : Si j’avais su j’aurais fait des chiens (2005), Le Ministère des intérieurs (2006), Bureau national des Allogènes (réimpression 2007), Le ventre de la baleine (2008), Poum ! (2008). Son premier roman La compagnie de l’éphémère a été publié en avril 2006 chez Luce Wilquin.
« Comédien tombé dans le chaudron de l’écriture. Poètes aux poings serrés. Estomac noué des injustices. Regard glissant sur le fil acéré des horizons. Avec le verbe pour étendard. Ne cesse de se demander. À quoi sert le théâtre s’il ne bouleverse pas les gens. » Stanislas Cotton
Pièce en deux parties. Distribution : trois comédiens et des soldats romainricains .Théâtre de revendication…
Vous m’avez appelée, qu’est-ce-que je peux faire pour vous ? (Histoires de patients)
« Vous m’avez appelée ? Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? » Cette phrase, Florence Crick l’a répétée des centaines de fois. Infirmière volante dans un hôpital qui traite des personnes atteint·es de cancers, elle a voulu rendre hommage à ses patient·es et ses collègues en reprenant leurs histoires et leurs paroles. Les témoignages des un·es et des autres s’entrecroisent. Le récit est ponctué de phrases quotidiennes que peuvent dire les patient·es et les infirmier·es. L’ensemble est poignant, souvent déchirant. Impossible de ressortir indemne d’une telle lecture, que l’on ait ou pas déjà côtoyé le cancer, de près ou de loin. Certain·es patient·es gardent espoir et se battent jusqu’au bout. Certain·es s’en sortent. D’autres, las de souffrir, demandent l’euthanasie. Comment ne pas être bouleversé·e par cette dame qui écrit des lettres à ses petits-enfants qu’elle ne verra jamais grandir ? Par cette jeune fille qui avait fait promettre à sa mère de ne pas mourir, mais dont la mère n’aura pas pu tenir la promesse ? Par ce jeune garçon qui rêvait de voir Johnny en concert, mais qui s’en est allé bien avant son idole ? Par cette jeune mère en phase terminale qui perd son compagnon d’un accident de moto ? Comment ne pas être révolté·e de voir des jeunes, à peine âgé·es de trente ans, mourir si tôt ? L’autrice ne cache pas la part difficile du métier. Elle aussi doute, veut parfois tout arrêter tellement l’émotion est forte, s’insinue partout et paralyse. Mais il faut tenir bon et repartir. Elle ne cache pas non plus les côtés pénibles de la maladie, les odeurs, les blessures, les appareillages, les souffrances qu’un cancer implique. Et puis il y a aussi les proches. Celles et ceux qui veillent jusqu’au dernier souffle et repartent, le dos courbé, les yeux rougis.Florence Crick nous offre un récit au carrefour de ses deux métiers : actrice et infirmière. Elle peut à présent revendiquer à juste titre le métier d’autrice également. Les histoires relatées dans cet ouvrage sont inspirées de faits réels, de situations vécues par les patient·es dont elle s’occupe depuis vingt-cinq ans. Elle a pris soin de brouiller les pistes afin qu’ils et elles ne se reconnaissent pas. Ces bouts d’histoires, non édulcorées, parlent de souffrance, de résilience, de combat, de mort et surtout d’humanité. Ce récit, qui se prête autant à la lecture qu’à l’interprétation par une ou plusieurs voix, est un vibrant hommage à toutes ces personnes qui combattent la maladie, ainsi qu’à tou·tes les soignant·es qui les entourent. Oui, c’est un métier difficile, mais n’est-il pas aussi le plus beau métier du monde ? Celui qui touche au plus près l’âme humaine ? Je voudrais raconter nos responsabilités, notre connaissance technique et scientifique, nos compétences, nos difficultés, notre impuissance, nos impatiences, nos découragements, nos heures passées à laver, veiller, écouter, donner, je voudrais raconter la maladie, l’envie d’en finir, la volonté de vivre, la peur de mourir, les désespoirs, les espoirs insensés. Florence Crick finit son texte par un appel à la résistance : l’hôpital ne doit pas devenir une entreprise où rentabilité, rapidité et argent dominent. L’humain, la qualité des soins, la relation à l’autre, le respect du/de la patient·e doivent rester les priorités. Ce sont d’ailleurs ces valeurs qui sont enseignées pendant les études de médecine. Il ne faut pas baisser les bras malgré le manque de temps, la pression, l’irrespect et le mépris des gouvernant·es. Il faut continuer à regarder les patient·es, se laisser toucher et émouvoir par elles…