Il s’en passe des choses dans la nature. Des choses que l’on n’imagine pas, que l’on ne veut pas voir, ou que l’on nous cache parce qu’elles rendraient chèvre l’ordre établi. Celui, par exemple, de la différence entre les hommes et les femmes, cette fameuse différenciation sexuelle qui serait le dernier rempart contre la confusion identitaire, l’ultime argument pour défendre la famille traditionnelle. Que n’a-t-il pas fallu entendre, en France, au moment des débats pour le mariage pour tous – et toutes ! Quelles couleuvres n’a-t-il pas fallu avaler ! Même si, au fond, on peut être d’accord avec Juliette Gréco quand elle chante « La nature complique jamais inutilement / Y’a que les hommes pour s’épouser ». Mais la nature est plus égalitaire que la…
Pulsé en vingt-neuf textes, le recueil Scandale ! importe dans l’espace clos du livre les rythmes de la poésie performée. Translittération de l’oralité à l’écrit, slaloms dans une langue directe qui creuse des veines où vivre, où arracher un théâtre de la vérité, un théâtre de je, alter egos ou alter sans ego fixe, le recueil de Camille Pier, ponctué de dessins, livre ode, livre gode sans plus de God, livre oraison et scènes de combats intimes dans une langue écorchée, rapiécée, en équilibre sur le déséquilibre du réel intérieur et extérieur. Co-créateur avec la biologiste Leo Palmeira du spectacle-conférence La nature contre-nature (tout contre), performant de la poésie slam sous le nom de Nestor, expérimentant le cabaret sous le nom de Josie, intégrant…
Les mots claquent, jarretelles dans la tête, les phrases creusent la terre des affects, du corps, de l’enfance, de la naissance, de la renaissance, elles se dorent sous la lune, sous la colère, sous les dessins qui rythment les textes. Dans feu l’amour !, son troisième livre, un recueil de poèmes illustrés paraissant après La nature contre-nature (tout contre) et Scandale !, l’auteur, illustrateur, chanteur, musicien, artiste de cabaret Camille Pier décompose le vivre, l’écrire et travaille à recomposer leurs conditions de possibilité. Le temps et la fougue de l’oralité fouettent l’écrit ; le rituel poétique tient du rituel de survie. Le « je » mis en scène cavale dans les eaux de l’amour, de la rage, du morcellement, des sorcières, de la marionnette d’enfance,…