L´étonnant sourire de Samuel Beckett


RÉSUMÉ

Interview de Jean Van der Hoeden, auteur d’un ouvrage sur Samuel Beckett

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Le parti de l’étranger. L’Image du «réfugié» dans la littérature néerlandophone d’aujourd’hui

[Traduit du néerlandais par Christian Marcipont.] Le sort du réfugié est devenu un thème de la littérature contemporaine, y compris des lettres de langue néerlandaise. quels sont les auteurs qui, dans les plats pays, ont eu le courage d’aborder le thème du réfugié, montrant chacun à leur manière que la littérature peut apporter une plus-value parce qu’elle sait observer ce sujet sensible sous une multitude d’angles différents? * De nos jours , il est un thème – avec le climat et le terrorisme – qui domine et détermine l’actualité: celui de la migration. C’est surtout depuis les années 1990, qui voient le déclenchement de la guerre civile en ex-Yougoslavie, que la question des « réfugiés » en Europe est devenue un sujet aux nombreuses implications éthiques, politiques et sociales, et que les brasiers en Syrie et au Moyen-Orient ont rendu plus prégnant encore. Il est devenu l’enjeu de campagnes électorales virulentes et est aujourd’hui instrumentalisé comme jamais auparavant par les politiques, et cela sur le dos de groupes de population qui ne se doutent pourtant de rien. C’est aussi une question qui attise la rhétorique belliqueuse des populistes européens. Que cette problématique ne soit pas sans influencer la culture et la littérature contemporaines, c’est là une quasi-évidence. La question s’est toutefois déjà posée à maintes reprises: le réfugié est-il devenu le cache-misère idéal pour l’artiste qui cherche à s’avancer armé de son engagement? Et, mutatis mutandis, cela vaut-il également pour le monde des lettres? S’agit-il d’un passage obligé, d’une thématique « prémâchée »? Toujours est-il qu’à l’heure actuelle les romans et récits dont les protagonistes sont des réfugiés s’accumulent. Nombre d’écrivains traitent dans leurs livres des motivations des migrants et plus particulièrement des réfugiés, des demandeurs d’asile et des sans-papiers. Ils racontent les obstacles à surmonter dans la quête d’une vie meilleure. Chose on ne peut plus logique si l’on considère que ce n’est pas d’hier que les écrivains observent les soubresauts du monde. Le sujet est au cœur de l’actualité et, de surcroît, ces dernières années les catastrophes se sont succédé sans relâche. Cependant, les écrivains ont parfaitement compris qu’il ne leur était pas permis de se jeter tête baissée dans la littérature pamphlétaire. Mieux vaut se tenir à quelque distance des versatilités de l’opinion. On ne peut sortir de son chapeau un « récit de réfugiés », sauf à espérer marquer un point par le biais du journalisme ou de l’essai. Il y a peu, par exemple, Valeria Luiselli a braqué les projecteurs sur les enfants mexicains qui traversent la frontière entre le Mexique et les États-Unis dans son livre de non-fiction Raconte-moi la fin, récit des expériences qu’elle a vécues comme interprète. Mais, récemment aussi, la même Valeria Luiselli leur a consacré un roman, Archives des enfants perdus, où elle raconte les vicissitudes d’une famille à la dérive, dans le contexte de la crise des réfugiés à la frontière du Mexique et des États-Unis. Or, les choses se présentent différemment dans un roman, qui est régi par d’autres règles: « Les récits qui trouvent leur origine dans la réalité nécessitent une plus longue période d’incubation s’ils veulent se transformer en fiction, beaucoup d’eau doit couler sous le pont avant que l’on atteigne la juste mesure », déclarait à ce propos l’auteur néerlandais Tommy Wieringa dans une interview accordée au quotidien flamand De Standaard. Si l’on considère la situation d’un point de vue international, on constate que les ouvrages dont les réfugiés occupent la première place suffiraient à remplir une bibliothèque entière. Dans le genre, Le Grand Quoi de Dave Eggers représente incontestablement un jalon: l’auteur, à travers un roman, raconte l’histoire de Valentino Achak Deng, un enfant réfugié soudanais qui émigre aux États-Unis sous les auspices du Lost Boys of Sudan Program. Citons ensuite le très populaire Khaled Hosseini. Ce dernier a acquis une réputation planétaire grâce à son livre consacré aux atrocités vécues en Afghanistan sous le régime des talibans. En définitive, le protagoniste des Cerfs-volants de Kaboul, après un passage par le Pakistan, finira par débarquer aux États-Unis. Dans le roman qui lui fait suite, Mille soleils splendides, Hosseini évoque également les camps de réfugiés en Afghanistan. « Voilà plusieurs siècles que la littérature prend fait et cause pour l’étranger, l’« autre », le réfugié », observait Margot Dijkgraaf dans le quotidien néerlandais NRC, renvoyant explicitement à l’œuvre du Français Philippe Claudel, qui n’a jamais fait mystère de son indignation quant au sort réservé aux réfugiés. Amer, humain, allégorique, factuel, pamphlétaire ou moralisateur: les angles d’attaque ne manquent pas dès lors que des auteurs se penchent sur le sujet. À quoi il faut ajouter que la question ne divise pas seulement la société, mais les écrivains eux-mêmes. Tommy Wieringa, par exemple, s’est depuis peu rangé à l’idée qu’« une frontière extérieure européenne sûre est nécessaire », ce qui est un point de vue d’adoption récente. Pour ne rien dire ici de Thierry Baudet, chef de file du parti de droite populiste Forum voor Democratie, qui ne répugne pas à se présenter comme écrivain. Parmi les représentants de la littérature d’expression néerlandaise, Kader Abdolah, originaire d’Iran, fut l’un des premiers à coucher par écrit son vécu de réfugié, entre autres dans De adelaars (Les Aigles) et Le Voyage des bouteilles vides XX . Depuis lors, les textes en prose consacrés à l’immigration sont quasiment devenus un genre en soi. Pourtant, des années-lumière séparent Hôtel Problemski XX, Dimitri Verhulst s’immerge dans un centre pour demandeurs d’asile, et l’effrayant L’oiseau est malade XX d’Arnon Grunberg. Souvent, le réfugié offre matière à opter pour des thèmes plus vastes. C’est ce qu’a réussi à faire, par exemple, Joke van Leeuwen avec Hier (Ici), une parabole sur les frontières et sur les contours de la liberté. « Les frontières maintiennent une pensée de type nous / eux, ce qui ne ressortit pas exclusivement au passé. Au contraire, j’ai l’impression que ce type de pensée binaire s’est renforcé ces dernières années », déclare-t-elle à ce sujet. Jeroen Theunissen, de son côté, a introduit subrepticement le thème des réfugiés dans son roman Onschuld (Innoncence) XX , où l’on voit le photographe de guerre Manuel Horst se faire enlever et torturer par des djihadistes dans le guêpier syrien avant, la chance aidant, de parvenir à s’échapper. Il est très peu disert à propos de sa nouvelle liberté, assure qu’il n’a nul besoin d’un soutien posttraumatique et tombe amoureux de Nada, une réfugiée syrienne. Il rentre avec elle en Belgique, où il leur faut batailler pour se construire une nouvelle existence avec le jeune fils de Nada, Basil. Mentionnons également Rosita Steenbeek, auteure de Wie is mijn naaste? (Qui est mon prochain?), un ouvrage engagé non fictionnel s’apparentant au reportage et consacré à l’accueil des réfugiés à Lampedusa, en Sicile et au Liban. Présenter un miroir au lecteur Venons-en à trois œuvres néerlandaises en prose qui traitent du thème des réfugiés d’une manière beaucoup plus directe et qui, pour se baser sur un récit nettement personnel, n’en parviennent pas moins à donner à cette problématique une portée universelle. Elvis Peeters (° 1957) – qui écrit ses romans en collaboration avec son épouse Nicole Van Bael – est un de ces auteurs flamands qui abordent régulièrement ce thème avec maestria, quoique sans menacer quiconque d’un doigt moralisateur. Plus d’une fois on trouve chez lui un penchant…

«Sortir de la séduction ». Nouveaux regards sur Dominique Rolin

Francofonia  est une revue semestrielle consacrée aux littératures de langue française qui paraît grâce à la contribution du Département de Langues, Littératures et Cultures modernes de l’Université de Bologne et, pour ce numéro, de la Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La rédaction avait depuis quelque temps l’intention de consacrer un numéro de la revue à Dominique Rolin (1913-2012). Pour fêter le centenaire de sa naissance et, pourquoi pas ? célébrer son centième anniversaire. Elle est morte quelques jours avant son 99e anniversaire. Une disparition qu’elle-même avait négociée comme un compromis, ce que rappelle Maria Chiara Gnocchi, maître d’œuvre de ce volume, par une citation des Éclairs  : Le jour de ma disparition ne pourra jamais être considéré comme une prise de la mort sur moi mais une saisie de moi sur la mort. L’écrivaine a traversé le siècle et publié quelque quarante livres, sans compter les nouvelles, le théâtre, les entretiens et les conférences ; son dernier ouvrage, Lettre à Lise , est sorti en 2003. Le premier roman, Les Marais , est publié en 1942 à Paris, chez Denoël. Elle quitte alors la Belgique pour la France. Elle deviendra française à la suite de son mariage (le 2ème) avec le sculpteur Bernard Milleret. Elle obtient le prix Femina en 1952 pour Le Souffle . On lui reconnaît des thèmes constants : la famille, la filiation, le temps, la mort, l’amour (et l’aimé) et enfin l’écriture elle-même. Un style riche en référence physiques et autoréférentielles, mais aussi, de plus en plus, en réflexions métanarratives : elle observe son travail se faisant et le commente. Pour la connaissance, l’analyse et l’exégèse de son œuvre, on ne peut que se reporter aux nombreux articles de Frans de Haes et à ses deux publications majeures : Le Bonheur en projet . Hommage à Dominique Rolin (1993) et Les Pas de la voyageuse (2006).L’objet de ce numéro de Francofonia  qui est de rassembler de « Nouveaux regards sur Dominique Rolin » annonce d’emblée, dès les premiers mots du titre, une intention : « Sortir de la séduction ». Étonnant constat en même temps qu’une volonté toute catégorique de changement, que Maria Chiara Gnocchi développera dans son introduction : on aurait eu tendance jusqu’à présent à se laisser porter par un discours admiré et à le paraphraser plutôt que de le soumettre à un réel examen critique. Les études passées, plutôt rares, ont généralement considéré la biographie et l’œuvre en parallèle et eu le plus souvent recours à une lecture psychanalytique de ce qu’elles réduisaient à la seule écriture de soi.Comment les différents auteurs qui ont participé à l’entreprise présente ont-ils adopté la nouvelle ligne critique proposée par l’initiatrice du projet ?Les contributions qui ouvrent et referment le volume adoptent résolument une perspective « centrifuge ». La première, que signent Paul Aron et Cécile Vanderpeelen-Diagre, puise dans la matière familiale si dense dans l’œuvre de Rolin pour évoquer plus spécialement une figure peu présente, Judith Cladel, sa tante, fille de Léon Cladel, auteur naturaliste belge établi à Paris. Une authentique femme de lettres, indépendante, autonome, dont l’évocation nourrie des correspondances diverses, dont celle qu’elle a entretenue avec Edmond Picard, aide à retracer son parcours dans l’institution littéraire. Et partant, celui de Dominique Rolin qui s’en est inspirée dans plusieurs de ses romans familiaux. Plus inattendue, la deuxième (et dernière du cahier) invite à une lecture comparée de William Faulkner et Dominique Rolin, qu’entreprend Maria Chiara Gnocchi. À partir des préférences avouées de Rolin elle-même, dans la littérature anglophone moderniste, soient deux romans de Virginia Woolf, Les Vagues et La Chambre de Jacob , et Tandis que j’agonise de l’écrivain américain, elle va rapprocher de ce dernier La Maison, la Forêt. On sait que Rolin découvre Faulkner au début des années 30, lorsque paraissent les premières traductions. Mais l’époque du Nouveau Roman en France se signale par un renouveau d’intérêt pour le roman américain, et notamment Faulkner, remarquable par un traitement libre de la narration, des personnages et l’emploi systématique du monologue intérieur, pratique qu’adoptera souvent Rolin, sans appartenir pour autant à ce groupe du Nouveau Roman, s’il existe. Cette influence est signalée par la critique à propos du For intérieur . Notons que, l’année de la parution de La Maison, la Forêt , Rolin se fait évincer du Jury Femina où elle avait succédé à Judith Cladel.Entre ces textes liminaires, trois articles constituent le cœur de l’étude et abordent l’œuvre de Rolin selon une approche critique spécifique jamais pratiquée, alors qu’aucun des auteurs n’est spécialiste de Rolin. C’est donc avec un regard nouveau que Juline Hombourger, Jean-François Plamondon et Katia Michel lisent et commentent ses ouvrages. La première, auteure d’une thèse sur le travail du négatif, examine Dulle Griet sous cet angle et le deuxième, spécialiste de l’écriture du moi, applique à la Lettre au vieil homme une méthode de lecture originale. Quant à la troisième, elle traite plus précisément de la féminité  dans deux romans, Les Marais et Le Souffle .Puissent ces cinq approches carrément nouvelles de l’œuvre rolinienne ouvrir la voie à d’autres études. D’autant mieux que la matière ne manque pas. À l’œuvre abondante de l’auteure il faut ajouter le dépôt récent de la Fondation Roi Baudouin à la Bibliothèque Royale de la correspondance croisée (1958-2008) de Dominique Rolin et Philippe Sollers, le Jim incontournable des romans, ainsi que la totalité du journal intime de l’écrivaine (35 volumes), actuellement en cours de catalogage, transcription et numérisation.Enfin, on soulignera la publication dans ce numéro de Francofonia de la dernière interview de la romancière, accordée à Jean-Luc Outers,…

Noël en décembre

Le nouveau roman de Bernard Tirtiaux est un curieux mélange de tendresse et de cruauté ;…