J’écris des lettres à des auteurs et des autrices pour évoquer le lien qui s’est tissé entre nous après la lecture de leurs ouvrages, celui d’une pensée intime, d’une émotion spéciale ou d’une expérience de vie. Qu’il soit fin ou léger ou dense et épais, ce lien est aussi solide que les artères qui nourrissent mon cœur.
Voici le sac postal contenant ces lettres que je n’ai jamais envoyées. À Joseph Kessel, Alan Moore, Gao Xingjian, Amoz Oz, Amélie Nothomb, Wallace Stegner, Romain Gary et tant d’autres dont l’œuvre m’a enchanté, étonné, subjugué, interrogé ou confronté à des questions saugrenues.
Frédéric KURZ, Poste restante, Murmure des soirs, 2024, 187 p., 16 €, ISBN : 978-2-93123-525-6Dès l’avant-propos, Frédéric Kurz assène un credo :Je n’ai pas parcouru le monde, ma présence en Afrique s’est limitée au Maroc, je n’ai jamais mis les pieds en Asie ni en Amérique du Sud. Mais je connais les aveugles mendiants de Buenos-Aires, j’ai (…) descendu l’Amazone en radeau, dansé dans un bouge congolais. J’ai pris l’air de la montagne dans un sanatorium (…) j’ai parcouru l’Inde et le Japon (…) J’étais avec les survivants dans un monde postapocalyptique (…) J’ai enquêté, aimé, couru, tué, cherché mes parents, trahi, survécu, aidé, soigné, que sais-je encore ? La…