Neel Doff, la postérité douloureuse

[ Choix grammatical: dans cet article le féminin fait office d’indéfini. ]
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Les Bruxelloises connaissent toutes un peu Neel Doff (1858-1942). En tout cas celles qui sont déjà passées, au moins une fois, au bord des Étangs d’Ixelles et à côté de la place Flagey.
Entre les deux, sur un triangle d’herbe, souvent garni de divers accessoires abandonnés, trône une sculpture usée et verdie par le temps. Ce monument rend hommage à Charles De Coster et représente les deux héros de sa grande œuvre, La Légende d’Ulenspiegel.
Le personnage de Nele, penché sur son mélancolique amant, a les traits de Doff qui posa pour le sculpteur Charles Samuel. Ce visage anonyme, à part pour quelques connaisseuses qui viennent rendre hommage, de temps à autre, à De Coster ou à Doff, est l’une des seules traces laissées par l’écrivaine dans l’espace public en Belgique.

Ce peu de reconnaissance – la seule rue à son nom se trouve à Gand et c’est…

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À PROPOS DE L'AUTEUR
Thibault Scohier

Auteur de Neel Doff, la postérité douloureuse

Thibault Scohier est rédacteur, critique culturel et journaliste indépendant. Après des études en sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles, il rejoint plusieurs rédactions culturelles, travaille chez Culture & Démocratie, écrit régulièrement pour Karoo et publie également dans La Revue Nouvelle ou encore Alter Échos. En 2021, il rejoint l’équipe de la revue Politique et continue de produire des critiques sur la poésie, la littérature, le cinéma et les arts. Son travail sur la romancière Neel Doff a été repris sous forme de postface dans la récente réédition de Keetje, parue en février 2021 chez Espace Nord. Il a également produit une étude sur le totalitarisme pour la collection « Neuf essentiels » de Culture & Démocratie (à paraître). Il écrit enfin de la poésie, pour ses ami·es et lui-même.


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