Rosny-Aîné, l’un des pères fondateurs de la science-fiction, commença sa carrière littéraire vingt-cinq ans seulement après Jules Verne. Sa réflexion ouvrit une voie originale à la S.F., celle d’un humanisme cosmique. Puissant sa force de conviction dans La Pluralité des mondes habités de Fontenelle, il développa l’idée – sur champ d’étoiles -, d’une quête infinie de l’autre, d’une approche de la différence qui n’est pas la thématique la mieux exploitée du genre.
A l’instar de Jules Verne, Rosny veut appréhender l’avenir, saisir les mutations de nos sociétés perturbées par les merveilles de la science, exaltées par l’émergence de nouveaux mythes. Mais contrairement à lui, l’essentiel ne se situe pas dans le détail anecdotique, dans l’effervescence déployée par les hommes pour accoucher d’un futur. Il ne jongle pas avec les raccords-image entre passé et prospective, ne substitue pas la technologie à la psychologie, l’inventaire à la narration, la sociologie à la philosophie ; il s’interroge à un niveau supérieur sur la finalité de l’homme sur la Terre et… dans l’espace.
Première édition
Éditeur : Hachette
Date : 1960
Format : Livre
Éditeur : L'harmattan
Date : 2011
Format : Livre
Auteur de Les navigateurs de l'infini
Illustrateur de Les navigateurs de l'infini
Né le 31 mai 1958 à Choisy-le-Roi en France
Graphisme, illustration, Ecole Froment, Paris Dessin, peinture, Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris
graphiste
Je conçois avant tout l'illustration d'un livre comme une rencontre et un échange créatif avec un écrivain et un éditeur. Cela suscite en moi une réflexion sur la technique graphique et la conception des images. J'expose régulièrement mon travail de peintre et graveur, et collabore avec divers éditeurs (Duculot, Casterman, Gallimard) et revues (Le Soir, The Bulletin, ...).
Tout être renferme au creux de lui des étincelles secrètes. « La vocation humaine est de faire jaillir ces étincelles,…
« Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ? Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt dissonent, elles livrent au lecteur une reconfiguration de ce mystérieux Soren, tentant de lui éclairer le mobile de son départ. Chacune y va de sa modulation. « On dira Soren ceci, Soren cela.. on dit tant de choses, mais au fond, qu’est-ce qu’on sait ? » Lire aussi : un extrait de Soren disparu La construction du roman joue sur un décalage entre temps de narration et temps de récit. Tandis que cette volatilisation du personnage principal orchestre les interventions des différents narrateurs – celui-là l’a appris par téléphone, l’autre en écoutant la radio, celui-ci l’annonce à son père, un autre encore y songe à partir d’une photo de chanteuse dans un magazine etc. –, les récits font appel à une mémoire narrative qui reconstruit, rend présente une antériorité qui parcourt la vie du disparu, de son enfance à cette nuit sur le pont. « Un souvenir entraîne l’autre. Quand on commence, on n’en finirait plus… »Cette temporalité se déploie dans une spatialité qui accroît le côté mémoriel des interventions. Le lecteur arpente un Bruxelles d’autrefois ; de l’auditoires de l’ULB au Monty, le piano-bar-cinéma d’Ixelles, près de Fernand Cocq, de la chaussée de Ninove au Mirano Continental, la capitale se fait le lieu de ce festival narratif. [L]es soirs où je glandais, on traînait ici ou là, au Styx, on attendait une heure du mat’, avant ça, rien de bien ne se passait nulle part. À pied la plupart du temps, on allait jusqu’à la Bourse, au Falstaff, à l’Archiduc…, on se faisait parfois refouler à l’entrée quand on était trop murgés ou trop nombreux, ou qu’un truc nous avait énervés, un film ou un bouquin, et que la discussion déraillait. On buvait du maitrank ou des half en half, ou rien, ça dépendait de qui payait la tournée, ensuite, on montait le nord, sous le viaduc, vers l’Ex, ou alors à la rue du Sel parfois. Cent-douze récits rythment ce roman choral où la musique est omniprésente . Fitzgerald, Les Stranglers, Wire, Chet Baker, Branduardi, Kevin Ayers, Neil Young, … La compilation forme une constellation où luisent les traits saillants qui permettent d’appréhender, par fragments, le disparu, de retracer son parcours, avec, en fond, ces musiques qui résonnent et accompagnent la lecture.Le duo Biefnot-Dannemark, déjà connu pour La route des coquelicots (2015), Au tour de l’amour (2015), Kyrielle Blues (2016) et Place des ombres, après la brume (2017), offre un nouveau quatre mains avec Soren disparu . Un roman kaléidoscope où se font échos les témoins de la vie de Soren ; lesquels, dans l’exploration du pourquoi et du comment d’une perte, mettent en lumière le temps qui passe, la complexité de l’existence et sa fugacité.Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n'a eu de cesse d'arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins…