Ça commence ainsi, par une question :
Je sais, nous avons deux corps et même cent et même mille. Mais comment en parler, d’autres l’ont si bien fait avant nous ?
À lire ce Mille corps, on pourrait dire que le parti-pris d’Anne De Roo tient lieu de réponse. En parler, ce serait, alors, tout d’abord, se glisser dans les pas des autres, se laisser traverser par les manières de dire, les stratégies, de ceux et celles qui nous ont précédés, spécialement les Henri Michaux (à qui est dédié le recueil), les Norge et autres héritiers ou cousins du surréalisme. Agir ainsi, qu’est-ce que c’est si ce n’est se donner une famille, une tribu dans laquelle on se sent comme chez soi ? Non qu’il s’agirait…