Les essais critiques d'un journaliste


RÉSUMÉ

Figure essentielle de la jeune Belgique, Georges Rodenbach révèle un regard lucide et visionnaire sur l’art de son époque, qui est d’abord celui d’un journaliste.
Il se sentait le devoir d’informer ses compatriotes, de ce à quoi, du fait de son exil à Paris, il pouvait assister des premières loges.
Les textes sont précédés d’une étude par Paul Gorceix, la préface est de Jacques De Decker.

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À PROPOS DE L'AUTEUR
Georges Rodenbach
Auteur de Les essais critiques d'un journaliste
Naissance de Georges-Raymond-Constantin Rodenbach, le 16 juillet 1855. Famille de lettrés, issus de la bourgeoisie fortunée. Sa mère, Rosalie-Adélaïde Gall, est tournaisienne et son père, Constantin-Auguste, natif de Bruges. Celui-ci, nommé à Gand comme vérificateur des poids et mesures en octobre, la famille s'y installe immédiatement. Georges a deux soeurs plus âgées qui mourront jeunes : il les évoquera plus tard dans Les absentes. Une autre naîtra en 1865. Georges Rodenbach est externe à l'École Moyenne de Gand (1862) puis entre au Collège Sainte-Barbe (1866) où il est le condisciple d'Émile Verhaeren. Il admire les romantiques mais aussi F. Coppée. Études de droit à l'Université de Gand (1874) et publication d'un premier recueil de poèmes : Le foyer et les champs. Docteur en droit (1878), il fait un premier séjour d'un an à Paris, collabore à La Paix et publie un second recueil à propos duquel Victor Hugo lui écrit : Il y a plus d'une joie pour nous dans vos Tristesses. Le poème intitulé Le coffret connaît notamment le succès. Revenu à Gand comme stagiaire au barreau (juillet 79), il collabore à La Flandre libérale puis au premier numéro de La Jeune Belgique et se lie avec Camille Lemonnier (1880-81). Parution de La mer élégante, fondation d'une revue avec Verhaeren La plage, et conférences sur le philosophe Schopenhauer (1882). Banquet offert à Lemonnier par La Jeune Belgique (qui commémore la mémoire d'Octave Pirmez) et discours très applaudi de Georges Rodenbach (27 mai 83), qui s'installe bientôt à Bruxelles comme stagiaire chez Edmond Picard. Parution de L'hiver mondain (1884). Discours pour la célébration des dix ans de la mort d'André Van Hasselt. Plaidoiries littéraires aux succès divers. La jeunesse blanche (1886) reçoit bon accueil. Rodenbach présente à La Jeune Belgique trois amis : Grégoire Le Roy, Charles Van Lerberghe et Maurice Maeterlinck, issus tous trois du collège Ste-Barbe. Il devient secrétaire de rédaction d'un journal politique, industriel et artistique Le Progrès, publie en feuilleton La vie morte, qui deviendra en 69 L'art en exil et travaille à un volume de vers Le livre de Jésus, qu'il laissera inachevé...Le 26 janvier 1888, Georges Rodenbach s'installe définitivement à Paris, comme correspondant au Journal de Bruxelles et bientôt comme collaborateur régulier au Figaro. Il retrouve d'anciens amis (Coppée, Banville, Mendès, etc. ) et s'en fait d'autres (Villers de L'Isle Adam, A. Daudet, O. Mirbeau, E. De Goncourt et surtout Stéphane Mallarmé). Il se marie avec Anna-Maria Urbain (née à Frameries en 1860), mais perd bientôt sa mère (89). Publication d'une nouvelle, L'amour en exil, puis d'un roman, L'art en exil, après un petit recueil de poèmes, Du silence. Rodenbach devient un fidèle des mardis de la rue de Rome, chez Mallarmé. Il écrit Bruges-la-morte, qui paraît d'abord en feuilleton dans Le Figaro (février 1892). Parution d'un recueil, Le règne du silence. Mort de son père (1891) et naissance d'un fils, Constantin (92). Les Rodenbach s'installent rue Gounod. Parution d'une plaquette, Le voyage dans les yeux et d'une pièce de théâtre, Le voile, jouée à la Comédie Française (21 mai 94). Marguerite Moreno, débutante, y joue le rôle principal et le roi Léopold II assiste à une représentation...Rodenbach écrit des contes qui ont Bruges comme décor, Musée des béguines, puis un roman, La vocation, après avoir reçu la Croix de Chevalier de la Légion d'honneur (au titre étranger). Un de ses recueils les plus caractéristiques, Les vies encloses, paraît en 1896...Georges Rodenbach, qui a des ennuis de santé depuis 1895 (fluxion de poitrine et neurasthénie), écrit cependant un beau et long roman, Le carillonneur, 1897, des poèmes d'un style assez neuf, Le miroir du ciel natal et une nouvelle, L'arbre. Ses amis meurent l'un après l'autre (E. De Goncourt, A. Daudet, S. Mallarmé) et c'est bientôt son tour. Atteint d'une typhlite, il meurt le 25 décembre 1898, âgé seulement de 43 ans... Des oeuvres posthumes paraîtront (L'élite, Le rouet des brumes, Évocations) et un monument sera élevé à sa mémoire à Gand en 1903 par Georges Minne, dans le jardin de l'ancien Grand Béguinage...

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