Cuba, une bourgade de l’Alentejo portugais, au bout de l’Europe. Ici, une légende circule, selon laquelle Christophe Colomb serait né en cette terre brûlée par le soleil. Max, fraîchement retraité de l’enseignement, décide de s’y établir, le temps de mener l’enquête à sa manière, iconoclaste. Il est convaincu que, si la vérité existe, elle se trouvera à hauteur d’hommes, dans les tavernes, entre vins, chansons et fresques des églises locales. Mais voilà que Max, à partir d’un défi sous forme de plaisanterie, se prend au jeu. Il revisite les archives sous un angle inédit. Il tente de capter l’âme fraternelle de la région de Cuba, dont il arpente chaque village. Ainsi, de fil en aiguille, grâce à l’ancien professeur, surgit une tout autre histoire que celle racontée, sans recul critique, dans les manuels scolaires. Depuis des siècles nous aurait-on menti sur la véritable nature et l’origine de Christophe Colomb ?
Auteur de Le vrai Christophe Colomb
« Peut-on revendiquer le titre de journaliste en restant dans sa bulle, sans avoir éprouvé sa qualité de citoyen du monde, sans capacité d’empathie avec les populations en souffrance ?» Max, un journaliste à la retraite (un autoportrait de l’auteur ?), a de la suite dans les idées. Ayant développé un lien intime avec l’Alentejo, une région méridionale du Portugal, il décide de réaliser un vieux rêve et de gratter sous le vernis d’une légende croisée des années plus tôt dans l’un de ses villages, Cuba : Christophe Colomb, le Découvreur, y serait né, à l’encontre de tout ce qui se lit dans les livres depuis des siècles.Malgré une écriture simple, parfois naïve ou relâchée (« casser sa pipe », « des…
Dans son magistral travail consacré à la question des nouvelles formes d’engagement littéraire dans la génération d’écrivains belges francophones nés dans les années 1970, la chercheuse Marie Giraud-Claude-Lafontaine repense à nouveaux frais les questions complexes d’engagement en littérature, de fiction critique, de pouvoir de la littérature dans le champ politico-social. Remarquable à plus d’un titre, consacré aux œuvres de Thomas Gunzig, Charly Delwart et Kenan Görgun, l’essai circonscrit préalablement le champ de son étude en émancipant la notion (éminemment plurielle, multiple) d’engagement de sa capture sartrienne, en problématisant la politique de la littérature dans sa spécificité belge. Rendant hommage aux travaux de Marc Quaghebeur, Jean-Marie Klinkenberg, Paul Aron, Benoît Denis…, se penchant sur la singularité du paysage belge et son contexte social, Marie Giraud-Claude-Lafontaine affronte la question de la pertinence de la notion d’engagement en littérature en renvoyant dos à dos deux positions prévalentes : d’une part, celle qui affirme qu’a priori, en soi, par le fait de son exercice et de sa production, toute œuvre littéraire est ipso facto engagée, d’autre part, celle qui soutient qu’aucune œuvre n’est engagée, que sa saisie par les effets réels qu’elle exerce sur le monde rate l’autonomie d’un champ littéraire affranchi d’une réduction à son contexte.À l’ère postmoderne de la fin des métarécits (Lyotard), des grands récits d’émancipation, comment les trois écrivains choisis traduisent-ils une vision du monde, convoquent-ils les problèmes de l’époque, se positionnent-ils face aux urgences sociétales, se branchent-ils sur le collectif ? Les représentations conscientes et inconscientes de ce que signifie la littérature, qui sous-tendent les corpus de Thomas Gunzig, Charly Delwart et Kenan Görgun font l’objet d’un discours métacritique porté par des outils conceptuels qui ne cessent de se réélaborer, de se dynamiser. L’épineuse question de l’intentionnalité littéraire (à la fois celle de l’auteur et celle de son texte) se heurte à une possible objection : l’intentionnalité et plus encore la stratégie littéraire ne sont-elles pas construites du dehors, a posteriori, par le discours critique qui impute au dispositif « auteur/ses textes » un positionnement éclairé, une politique de la forme et du contenu qui, sans être absents de leur imaginaire, de leurs visées, se voient débordés par la pulsion scripturale ?Comment, au travers notamment d’ Anatolia Rhapsody , du Second Disciple, d’ Oublie que je t’ai tuée dans le chef de Kenan Görgun, de Mort d’un parfait bilingue, Manuel de survie à l’usage des incapables, de Rocky, dernier rivage en ce qui concerne Thomas Gunzig, de Chut, Databiographie, Que ferais-je à ma place ? de Charly Delwart, ces trois auteurs habitent-ils le monde, agissent-ils sur lui au travers de leurs écrits ? De la dénonciation de la société actuelle, de l’affirmation de l’individualité face au chaos, des personnages en quête d’émancipation chez Thomas Gunzig, de la pensée de la résistance, de la contestation des mécanismes de la domination, des personnages vecteurs de changements internes et externes chez Kenan Görgun à « l’éthique de l’oblique », à la question de la communauté, au tracer de chemins de traverse à l’ère néolibérale chez Charly Delwart, l’essai s’avance avec finesse dans les manières dont s’articulent la fiction et l’état de choses. Véronique Bergen Enrichissant les principes d’analyse textuelle établis…