Le temps des noyaux

RÉSUMÉ
Belgique. La famille Loizeau n’a pas été épargnée par la Première Guerre mondiale : le fils aîné a été tué dès les premiers jours du conflit et le père, déporté. Au printemps 1918, le cadet, Julien, aide sa mère à la ferme. Un jour, Franz, un jeune déserteur allemand, trouve refuge dans l’exploitation. Une forte attirance naît entre les deux hommes.
À PROPOS DES AUTEURS
Claude Raucy

Auteur de Le temps des noyaux

Claude Raucy est un auteur belge né en 1939 et décédé en 2024. Diplôme d'agrégé de l'enseignement à Nivelles, il fut un enseignant passionné pendant 36 ans avant de quitter le métier pour se consacrer entièrement à l'écriture.
Aurélien Dony

Auteur de Le temps des noyaux

Né à Dinant en 1993, Aurélien Dony entre au Conservatoire royal de Bruxelles en 2015 pour y effectuer un cursus en Théâtre et Arts de la parole. En parallèle de ses études, il écrit et publie plusieurs ouvrages (poésie, nouvelles, roman…). Il représente la Belgique francophone au festival international de poésie de Trois-Rivières en 2013, lors du Printemps poétique transfrontalier en 2018, au Québec en mars 2020, en Acadie en octobre 2022... En novembre 2021, il reçoit le prix du Public dans la catégorie littérature francophone dans le cadre des Prix Fintro (1ère édition). En 2019, il co-crée l’Absolu Théâtre avec le danseureuse Charly Simon. Il crée avec cette compagnie les spectacles A-vide (2020- nommé aux Prix Maeterlinck de la Critique, catégorie Découverte-2022), J'aimerais mourir sous un orme (2021) et  "Paysage-prototype 1" (2022). Aurélien Dony donne également des ateliers d'écriture dans l'enseignement primaire, secondaire et supérieur. De l'initiation à l'écriture poétique en passant par le travail du spoken word (en compagnie de Jérôme Paque, compositeur et guitariste), il partage ses outils de création avec des élèves de tous âges. Entre 2019 et 2022, Aurélien assure des séminaires de création et d'écriture dramatique au Conservatoire royal de Bruxelles et intègre l'équipe pédagogique en tant qu'assistant en art dramatique en septembre 2022. Son travail dramatique et poétique se tourne principalement vers l'intensité du dire, le labour des mots dans le silence du monde et le déséquilibre permanent du sujet.
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Le Carnet et les Instants

La première guerre mondiale fait rage depuis quatre ans. La fin approche doucement, mais personne ne le sait encore. Du côté de Liège, en Belgique occupée, vit la famille Loizeau. Amputée d’une partie de ses membres, cette famille de fermiers essaie tant bien que mal de tenir le cap. La ferme héberge encore trois générations sous son toit : le fils cadet, Julien, la mère et la grand-mère paternelle.

Le père a été déporté en Allemagne pour y travailler, tandis que le fils aîné, Emile, est mort au tout début du conflit, dans l’explosion du fort Loncin. La mère craint que le père ne revienne pas et pleure son enfant disparu. Elle trouve toujours quelque chose à redire à Julien dont une malformation au pied a empêché sa mobilisation.…


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Âme blanche

La postérité est quelquefois injuste, le présent trop souvent amnésique et le public belge francophone peu conscient de son patrimoine littéraire. Ainsi des écrivains de valeur connaissent-ils les affres du purgatoire et leurs œuvres restent-elles absentes des rayons des librairies. Pour les femmes, la difficulté est accrue par le fait que l’Histoire littéraire a été écrite par des hommes. Pourtant, dès le début de la Belgique, certaines ont tenté de percer dans un monde des lettres encore exclusivement masculin et ont bravé les préjugés qui entourent les femmes artistes. Ce sont ces figures oubliées que la jeune maison d’édition Névrosée , dirigée par Sara Dombret, entend sortir de l’ombre en publiant une première série de douze livres de femmes écrivains belges. Parmi celles-ci, certains noms sont connus comme Caroline Gravière ou Madeleine Bourdouxhe, alors que d’autres ont totalement disparu de la mémoire collective. Marguerite Baulu et Jeanne de Tallenay, dont le roman L’invisible constitue une remarquable découverte , se voient ainsi remises à leur juste place grâce à cette initiative. Parmi ces femmes de lettres belges, Marguerite Van de Wiele (1857-1941) est la première à avoir vécu de sa plume. Célibataire, à la fois journaliste et romancière, acclamée par les plus grands écrivains de son temps, chargée de missions officielles, mais aussi souvent en butte à la misogynie ambiante, elle a ouvert des portes aux générations suivantes de femmes de lettres belges. Elle livre, dans ses romans, des portraits de femmes confrontées au corset empesé de normes que leur impose leur milieu. Doivent-elles se soumettre et consentir à se laisser détruire ou tenter de se libérer au risque de voir s’abattre les jugements réprobateurs, de devoir s’endurcir et, peut-être, de se perdre ? Évangéline, le personnage principal d’ Âme blanche, est prise au cœur de ce dilemme. 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