Originaire d’Iran où il vécut jusqu’à ses vingt-cinq ans, le poète et romancier belge Ibrahim Baran évoque dans ce quatrième roman le drame social des Forges de Clabecq, dans les années 1990 alors que l’entreprise est sur le point de fermer boutique. Au centre du récit, il y a Eddi, le leader syndicaliste pur et dur (qui, bien que fictif, n’est pas sans rappeler un des mémorables acteurs du combat des travailleurs contre l’autorité) et Afshine, un étranger devenu concierge d’école après avoir quitté les forges et renoncé à toute forme d’action et de lutte, en phase avec les principes quiétistes du soufisme. Tous deux sont de vrais amis malgré leurs divergences d’opinions et sont en quelque sorte arbitrés par Gaëlle, la fille cabocharde et idéaliste d’Eddi,…
" Je sens ses bras autour de ma taille. Il me serre si fort. Je n'ose ouvrir les yeux. La chaleur de sa langue sur la mienne, que c'est doux, que c'est bon. Je profite de ce baiser qui n'en finit pas, de ses mains qui crient tendresse, de ses jambes qui disent caresses, de ce corps qui surgit de l'arbre en chantant l'Amour !". Les sept visages de l'eau, un mariage d'amour et de haine où le passé imprègne le présent et détermine l'amour. FranMi nous emmène à travers une recherche d'identité, d'un rôle social dans une communauté villageoise qui, à l'instar de Saint-Léger, son village d'adoption, présente plein de contradictions. Comment vivre, comment demeurer dans un environnement où les traditions et habitudes anciennes se frottent à la consommation et la vitesse…