Étant donnée l’interdépendance étroite entre le temps et l’espace, le moindre changement dans l’espace entraîne une modification au niveau du temps. Si une société se transforme, la manière dont elle vit, perçoit et conçoit le temps se transforme, et l’individu vivant au sein de cette société est contraint de développer de nouvelles attitudes face au temps. Dans une société coincée entre deux civilisations, l’homme vit…
Le panache de l’escargot. Philosophie vagabonde sur l’humeur du monde
Dans ce troisième recueil de chroniques qui recense des textes courts philosophiques chapeautés par des titres parfois surprenants, Pascale Seys nous emmène dans ses réflexions sur des thèmes classiques tels la vieillesse, le bonheur ou la gentillesse, mais aussi des thèmes plus inattendus comme les distributeurs de savon automatiques. En recourant souvent à l’étymologie des mots et en faisant régulièrement référence à des philosophes de toutes les époques, l’autrice nous offre des textes tantôt doux et drôles, tantôt profonds et inspirants, et nous pousse à repenser le monde d’une façon nouvelle. Sans jamais y porter aucun jugement, elle aborde avec un regard authentique et juste les parts obscures de l’homme et du monde, tentant de les appréhender, de les comprendre, loin des certitudes et des réponses toutes faites. Deux mouvements contraires, le désir de faire société d’une part et la monotonie de leur vie intérieure d’autre part, poussent les hommes à se tourner les uns vers les autres. Mais les défauts de chacun, qui inévitablement apparaissent, les dispersent aussitôt : tel est le paradoxe de la vie en commun. Excessivement proche en mode fusion ou trop éloigné d’autrui en mode fission, les risques sont, en réalité, exactement les mêmes pour les hérissons que nous sommes : ceux de la solitude, de la déception conjugale, amicale ou sociale mais avec toujours, au milieu du gué, un corps qui tremble de froid ou qui, s’il se réchauffe, finit par suffoquer. Dans Le panache de l’escargot , Pascale Seys a pris le parti de rédiger ses textes selon un trajet non rectiligne : elle sautille d’une anecdote à l’autre, d’une référence à l’autre, sans perdre le fil de sa pensée, emmenant son lecteur de découverte en découverte, à travers sa propre quête. Car au fond, il n’est question que de cela : tenter d’appréhender la part secrète et mystérieuse de la vie, l’envisager comme une aventure vaste et joyeuse, afin de cheminer vers une meilleure connaissance de soi, pour être plus libre.À l’heure où nous sommes toujours confinés et où nous souffrons de ne plus pouvoir voyager à notre guise, Pascale Seys nous invite à faire un des voyages les plus magnifiques : partir en quête de soi. Cette quête est certes « difficile, périlleuse, pleine d’écueils, indocile », mais ne serait-il pas intéressant d’envisager cette maison confinée où certains d’entre nous étouffent, comme un lieu d’exploration joyeuse, où l’on échappe à « l’ivresse de la vitesse » et la dictature de la rentabilité, pour trouver chacun à son rythme le beau et le bon, là où ils sont invisibles à l’œil nu (« il faut sans doute imaginer qu’il appartient à notre regard de faire en sorte que le monde, pourtant si laid à certains égards, puisse apparaître soudainement outrageusement beau et digne d’admiration »).Quelle belle invitation ! Envisager le panache de l’escargot que nous sommes… Séverine Radoux Un regard philosophique intelligent, décomplexé et décomplexant sur notre vie quotidienne « Regarder loin, humer de près, sentir en profondeur et explorer une dimension supérieure » : c’est ce voyage-là, exactement, que cette diablesse de la philosophie nous fait faire, nous menant à nous et aux autres sous couvert de papillons, de homards, de scorpions et de grenouilles, étrangement et délicieusement accouplés à Dostoïevski, Platon, Socrate ou Thoreau, savoureusement pimentés par Tarantino, Brian De Palma, David Hockney ou Louise Bourgeois, le tout savamment enrobé…
Lamartine critique de Chateaubriand dans le Cours familier de littérature
À propos du livre (4e de couverture) Les historiens contemporains des lettres françaises de Belgique tiennent avec raison que La Légende d'Ulenspiegel en est le livre fondateur. Toute fondée qu'elle soit, cette assertion a tardé à prendre forte d'évidence. Lorsque Charles De Coster fait paraître sont livre, en 1867, seuls quelques lecteurs perspicaces y prêtent attention sans parvenir à lui assurer une quelconque reconnaissance. Et c'est aussi pauvre qu'inconnu que l'écrivain meurt en 1879. Il est vrai que «La Jeune Belgique», quinze ans plus tard, reconnaît son rôle, mais le statut de son livre n'en est en rien changé : il a peu de lecteurs, il n'est pas pris au sérieux. Tel n'est pas le cas du jeune Joseph Hanse dont l'Académie royale de langue et de littérature françaises s'empresse, dès 1928, de publier la thèse de doctorat consacrée à Charles De Coster et dont Raymond Trousson écrit aujourd'hui dans sa préface : «Ce coup d'essai était un coup de maître. Soixante-deux ans après sa publication, ce livre demeure fondamental, indispensable à quiconque entreprend d'aborder l'uvre magistrale qu'il mettait en pleine lumière.» Devenu introuvable, enfin réédité aujourd'hui, le Charles De Coster de Joseph Hanse, qui a ouvert la voie à toutes les études ultérieures et internationales sur le sujet, fera figure, pour beaucoup, d'une découverte et d'une…