Mira vit le long d’un canal. Ses voisins la prennent pour une toquée. Elle délire souvent, il y a des cortèges de fantômes, des perroquets-souris, la Mer du Nord implacable et tranquille, d’étranges processions se déroulent, des êtres disparus reviennent. Des crimes ont-ils été commis, ou tout cela n’est-il que le fruit d’une imagination délirante ? Le mugissement du vent du Nord n’en finit pas de souffler sur cet étrange récit qui inquiète et dérange.
Au bord d’un « canal tordu étroit et noir, bourré d’anguilles qui serpente tout au long d’une plaine où souffle le vent du Nord », entre Furnes et Saint-Idesbald, le long du Zwaantje, vit Mira Zabat. Au bord de ces eaux vaseuses du platteland, entourée de ses chats, sous l’escorte de ses perroquets-souris et aux aguets des bergers malinois du voisin, la « demeurée » demeure. Seule, ses oiseaux chéris comme aiguillon, elle enfourche son vélo pour arpenter les berges, dans de petites épopées météorologiques de l’âme. En quelques coups de pédale, elle rejoint un cortège de fantômes lors de la procession des Pénitents, ses morts défilent, ses disparus ressurgissent encore jusqu’à frapper à sa porte.Moi…
Melvile est un jeune trentenaire qui travaille dans une boîte de com à Bruxelles. Depuis…