Mai 68. À Bruxelles. Witold fugue. Il a neuf mois et une obsession, échapper à sa mère pour sauver sa peau. Witold a compris avant de naître qu’il est la folie de sa mère, une femme désaxée, une veuve noire, une mante religieuse. Il est comme un bagnard qui en a pris pour vingt ans. Witold, se souvient de ce qu’on oublie. Il ne connaîtra jamais l’amnésie infantile, ce moment béni où s’effacent les souvenirs de la petite enfance. Aux aguets, jour et nuit, l’étiquette « fugueur précoce » lui colle à la peau. Witold rêve d’horizons lointains.
La lettre volée publie simultanément deux livres d’Alfredo Diaz Perez, un court roman et un recueil de six nouvelles, réunissant sept récits attachants autant que déroutants.Le narrateur du roman Un fugueur précoce parvient à reconstituer des souvenirs remontant à sa première « évasion » : la naissance et l’expulsion du corps de sa mère, une mère qu’il passera les premières années de sa vie à fuir. Avant même de marcher, le petit Witold fuguait ! Mêlant fantasme et obsession de la fuite, le narrateur se souvient des fugues qu’il fit accroché à une « planche de salut » dont une des première tentatives le mena jusqu’à la gare des marchandises de Molenbeek-Saint-Jean. Il avait quelques mois… On devine à lire cet épisode…
Dans le vaste continent des livres, rarissimes sont ceux qui créent un univers-langage aux pouvoirs de…
Tu ne supportais pas cet émoi contraint autour de toi, le visage de ta mère fermé sur une angoisse…