Le coeur et la main


RÉSUMÉ

L’homme s’est fabriqué des mots qui, en fin de compte, n’ont cessé de mentir. Bien que ce soit à toi que je parle (toi, la chair de ma chair, le sang de mon sang, et autres périphrases stupides que je rêve d’abord à de vieux patriarches pour la plupart quelque peu prophètes et tous atrocement barbus), je crois que j’abandonnerais l’entreprise de ce texte si, justement, le spectacle que j’ai sous les yeux ne me persuadait du contraire. Je suis revenu, oui, je me suis résolu à revenir là où tu n’es pas né (ne me le reproche pas) : à la maison Ardiano. (…)

Rappelle-toi, Lionel. Au bout du jardin, l’énorme peuplier d’Italie, que ni toi ni moi n’avons planté, emplissait l’espace d’une symphonie enragée de douceur. Ses feuilles, toujours renouvelées, n’ont cessé d’avoir de ces mouvements que l’humeur attribue à la fièvre, ou à l’impatience, ou à la détresse d’être attachées par le pédoncule docile, ou à la joie d’être encore vivante par ce même lien. Je t’écris, Lionel, et, sans l’entendre, j’entends l’arbre myriadaire.  (…)

C’est à cela, Ruth-Esther, que je travaille depuis toujours : à écrire une musique qui vous comble tout entier sans que vous leurre l’illusion. Il me faut sortir de l’espace où les hommes se sentent rassurés pour la raison que la sécurité leur y semble quotidienne, un monde où sans effort jouent leurs facultés et se condense le trésor noir de leurs misérables petits secrets. (…)



À PROPOS DE L'AUTEUR
Gaston Compère
Auteur de Le coeur et la main
Me présenter ? Je ne peux répéter que ce que j'ai déjà dit ailleurs : ma biographie ne présente aucune espèce d'intérêt (sinon à usage privé). Silencieux moi-même, je déteste tout ce qui est bruit (au propre et au figuré). Mon aversion – par exemple – des honneurs que tant de mes compatriotes ont en estime montre bien, je présume, la qualité du silence qu'il me faut. Je croirais volontiers que la raison principale de ce que j'ai entrepris est d'extraire tout ce qu'il est possible de musique des bruits dont je suis investi, et parfois accablé. Je pourrais ajouter que le besoin d'écrire qui m'habite reste un besoin aimable. Les pages blanches n'existent que pour porter des signes, tout naturellement. N'étant nullement masochiste, ni comédien, je n'ai jamais écrit que pour le plaisir d'écrire et rendre plaisantes les journées dont le ciel me gratifie.   2 œuvres que je souhaite faire connaître : Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit L’œuvre de Charles Baudelaire 3 livres de la bibliographie: Le Fort de Gleisse. Anne de Chantraine, ou la naissance d'une ombre. La Musique énigmatique.

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Le coeur et la main"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9548 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Retour à Montechiarro

1849-1889. Le comte Bonifacio Della Rocca fait la connaissance d’Asmodée Edern à Venise.…

Le maître des rêves

Christian LAUWERS , Le maître des rêves , Murmure des soirs, 2024, 260…

Esprits de famille

Le nouveau roman de Sophie Wouters nous immerge en Sicile dans les années 1970. Fernando et…