Le Cimetière marin de Paul Valéry




DOCUMENT(S) ASSOCIÉ(S)
Tout semble avoir été dit de Valéry et de son oeuvre. Tout, et même davantage... Cependant, personne n'est demeuré aussi insaisissable que lui. Ce serait sans doute un paradoxe d'affirmer que nous connaissons justement le plus mal ceux qui nous paraissent le plus familiers. Et pourtant, il y a de cela dans le cas de Valéry — je serais tenté de dire : dans le cas Valéry. L'écrivain en est peut-être le premier responsable : s'il n'était pas de ceux qui quémandaient la faveur du public, il s'efforça toutefois de présenter de lui-même, de sa pensée, de son oeuvre poétique, l'image qui, pour ingrate ou subtile qu'elle fût, n'en était pas moins la plus simple — nous dirions : la plus simplificatrice. Qu'on songe à son système de pensée, et l'image de M. Teste surgit aussitôt : abstraction vivante (ou, du moins, possédant les apparences de la vie) et quelque peu monstrueuse, mais figure simpliste de l'idéal le plus malaisément concevable ; aussi les équations établies entre Valéry et M. Teste, quel que fût l'exposant dont on gratifiait le premier, n'ont-elles pas manqué de se succéder en une série impressionnante. Qu'on évoque maintenant sa poésie, et surgissent, mêlées, l'image d'un Narcisse qui finit par troubler l'eau où il se mire (mais on ne retient que l'image du Narcisse intellectuel), celle d'une jeune Parque au langage abstrus, et, dominant ces personnages, la figure d'un poète chimiste (ceci pour l'héritage mallarméen) qui se doublerait d'un alchimiste (cela pour la poésie pure). Ainsi, Valéry, sans jamais verser dans la facilité — ni son personnage ni sa poésie ne sont aisément accessibles —, a eu le génie de se rendre réductible, lui et son oeuvre, à des figures ou à des idées extrêmes, mais d'une surprenante simplicité. De lui, on peut dire, maniant à nouveau le paradoxe, qu'il parut compliqué tout autant à force de se vouloir simple qu'à force de l'être réellement. Mais il doit l'avoir dit lui-même, quelque part…
Table des matières INTRODUCTION HISTOIRE DU POÈME PREMIÈRE PARTIE - ESSAI D'EXPLICATION ET COMMENTAIRE Essai d'explication Commentaire élargi DEUXIÈME PARTIE - STRUCTURE ET MOYENS D'EXPRESSION Structure et mouvement Moyens d'expression Leçons tirées de l'étude de la genèse TROISIÈME PARTIE - ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES Points de vue généraux Bibliographie analytique CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:image - "Le Cimetière marin de Paul Valéry"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9174 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Guido Crepax : L’axiome d’Eros

Véronique BERGEN , Guido Crepax. L’axiome…

Edmond Vandercammen ou l'architecture du caché (essai d'analyse sémantique)

À propos du livre (texte de l'Avant-propos) Edmond Vandercammen a publié 22 recueils poétiques entre 1924 et 1977, et une quinzaine d'études critiques; il traduisait depuis les années trente les poètes de langue espagnole; il entretenait des contacts personnels et épistolaires avec de nombreuses personnalités du monde culturel et littéraire, était membre de l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Plusieurs revues lui ont rendu hommage par un numéro spécial et la célèbre collection «Poètes d'aujourd'hui», aux éditions Pierre Seghers, lui a consacré le tome 124. D'autre part, ses œuvres, reçues lors de leur parution avec un enthousiasme sincère, comme la presse et sa correspondance en témoignent, n'ont guère trouvé de lecteurs hors du milieu proche de la vie littéraire et n'ont plus été réédités. Les enquêtes réalisées auprès des libraires de Bruxelles nous ont prouvé que ses livres, dans la mesure où ils se trouvent en librairie, n'ont plus d'acheteurs. S'agit-il simplement d'un phénomène général lié à la situation sociale de la poésie d'aujourd'hui, ou bien la poésie d'Edmond Vandercammen fait-elle objet d'un paradoxe, d'une contradiction qui demande une explication? Son œuvre, est-elle liée trop étroitement à son temps, et donc périssable, ou bien le dépasse-t-elle au point que seuls quelques initiés et ceux qui étaient proches de lui ont pu mesurer son importance? Jouissait-elle d'une conjoncture littéraire exceptionnelle des années trente ou des années cinquante, conjoncture dont a largement profité la génération née autour de 1900? Toutes ces questions nous ramènent à une constatation et à une réponse d'ordre général : surestimé ou sous-estimé en même temps, Edmond Vandercammen, s'il n'est pas méconnu, est certainement mal connu. Entouré d'amis, de poètes et d'admirateurs, vivant dans un monde paisible et apparemment hors des conflits et des difficultés que connaît notre société, il a pu s'affirmer, s'assurer une estime et une reconnaissance par-fois trop généreuses pour qu'elles puissent comporter aussi un jugement critique. Excepté quelques analyses approfondies. les articles qui lui sont consacrés témoignent avant tout d'une admiration sincère certes, mais qui n'aboutit pas toujours à une appréciation juste de l'œuvre. Si notre but est donc de rendre justice à ce poète mal connu. nous devons tenter un jugement objectif. Et ce n'est pas lui faire une faveur spéciale que de souligner avec lui que juge-ment objectif ne veut pas dire jugement froid, «raisonné», contre lequel, pris à la lettre. il s'est clairement prononcé. Cependant, il nous paraît essentiel de tenter ce jugement objectif à travers ses textes poétiques et de montrer ainsi les correspondances entre l'homme et son univers, entre le poète et son oeuvre, entre la poésie et…

Le Voyage au bout de la nuit de Céline : roman de la subversion et subversion du roman

À propos du livre À travers les différents niveaux de sens que le texte romanesque du Voyage au bout de la nuit superpose, cet ouvrage serre de près le processus d'instauration du langage célinien, de la surface des mots à la totalité de la création. Transposant la rhétorique de l'argot en un formidable discours subversif, ce langage fonde l'identité symbolique de Bardamu, le héros-narrateur, mais aussi celle de Céline dans cette Nuit de l'écriture où, entre vécu et imaginaire, durée et Histoire, désir et néant, l'écrivain triomphe des discours sociaux de son temps par l'affirmation souveraine d'un style. Mythe romanesque du voyageur de la Nuit, hallucinant de vérité désespérée et de révolte ; mythe littéraire de l'écrivainargotier dont le propos embrasse dans sa revanche verbale toute la honte, toute la souffrance du Mal contemporain : deux niveaux de cette «écriture de la parole» qui entretiennent un subtil trompe-l'oeil entre le sens et la représentation. C'est dans ce travail que résident la modernité de Céline, son art réel d'écrivain comme sa compromission authentique de sujet face à la société et à l'Histoire. Cette étude est le fruit d'une technique magistrale et…