Les iguanodons (du Musée d’Histoire naturelle à Bruxelles) grognaient-ils à l’oreille du peintre Antoine Wiertz ? Que faisait le sculpteur Idel Ianchelevici au Congo, bien avant l’ouverture du musée à son nom à La Louvière ? Pourquoi Jacques Maes a-t-il fui au Pérou dans la forêt ? Le peintre Léon Devos (du Groupe Nervia) est-il un « chanteur » rock ? À quoi conduit la « libido sciendi » de Suzanne Van Damme ? Albert Crommelynck torturait-il ses modèles avant de les portraiturer « au couteau » ? Georges Grard vouait-il un culte aux déesses-mères ? Enfin, la tapisserie d’Edmond Dubrunfaut cache-t-elle le secret du dieu du rire et de la joie ? Les réponses dans le présent ouvrage, qui réunit les huit présentations d’artistes que Roger Bodart a rédigées, pour une fameuse collection (des années 1950-1960) consacrée aux « Monographies de l’Art belge ».
Auteur de Privé : L’art c’est la chair
Poète, essayiste, académicien, Roger Bodart est l’auteur de nombreuses monographies sur l’art. Préfacé par Florence Richter, L’art, c’est la chair. 8 peintres et sculpteurs belges regroupe en un volume les monographies que Roger Bodart a consacrées à Antoine Wiertz, Albert Crommelynck, Edmond Dubrunfaut, Idel Ianchelevici, Suzanne van Damme, Jacques Maes, Georges Grard et Léon Devos. Davantage qu’une collection de textes rédigés dans le cadre d’une initiative du Ministère de l’Instruction Publique (ancêtre des Ministères de la Culture et de l’Enseignement), publiés entre 1948 et 1963, le recueil affirme une pensée de l’art, est sous-tendu par un questionnement de l’évolution esthétique à travers le temps, par une analyse du phénomène…
Une revue catholique au tournant du siècle : Durendal 1894-1919
À propos du livre (texte de l'Introduction) Lorsqu'on parcourt une histoire de la littérature belge de langue française, le chapitre consacré à cette époque particulièrement florissante, qui va de 1880 à la première guerre mondiale, frappe par l'éclosion soudaine de revues littéraires qui suivirent l'exemple de la Jeune Belgique. Dans la liste de ces revues plus ou moins éphémères, l'attention est attirée par la longévité surprenante de l'une d'elles, Durendal, revue catholique d'art et de littérature . Ce mensuel catholique parut pendant vingt ans, de 1894 à 1914, alors que la Jeune Belgique ne sortit de presse que durant seize années et que la Wallonie disparut au bout de sept ans. Quelle recette a donc permis à Durendal de garder si long-temps ses lecteurs? Et une seconde question vient à l'esprit : à quoi pouvait bien s'intéresser une revue littéraire catholique à un moment où la littérature catholique semble inexistante? Qui a fondé Durendal ? Quels étaient ses objectifs? Autant de questions sur lesquelles bien peu de critiques ou d'historiens littéraires se sont penchés. En faut-il davantage pour désirer examiner avec un peu d'attention cette revue et la sortir de l'oubli, comme ce fut fait autrefois pour la Jeune Belgique et la Wallonie ? C'est ce que nous allons essayer de faire : rechercher les origines de la revue, découvrir son but, analyser la manière dont elle l'atteignit et les raisons qui la maintinrent en vie au-delà de la durée moyenne d'existence des revues littéraires belges. Ce travail ne se veut pas exhaustif: beaucoup d'aspects devront malheureusement rester ignorés, principalement certains problèmes plus particulièrement artistiques qui sortent de nos compétences par leur caractère trop technique. Nous ne proposerons pas non plus, dans chaque chapitre, un relevé détaillé de tous les articles parus dans Durendal et traitant du sujet mais seulement les extraits les plus significatifs. La présentation typographique de la revue, son illustration de plus en plus abondante et le sommaire de chaque numéro ne nous paraissent pas mériter de longs développements. Il suffit de savoir qu'en 1894 chaque numéro comptait vingt pages, tandis que ce nombre…