Autrice de La grande Utö
Ludo est très déçu. Son père, ce héros, cet intrépide policier (en réalité simple planton) n'a toujours pas réussi à attraper Noël Pâques, un dangereux cambrioleur déguisé en père Noël, qui écume la ville au nez (rouge) et à la barbe (blanche) des forces de l'ordre. Ludo, lui, pourrait le coincer, c'est sûr ! Il lui suffirait de faire comme dans les BD de son héros préféré, l'inspecteur Castar Lire la suite La collection « Mille bulles », de l’École des loisirs, que dirige l’écrivain Xavier-Laurent Petit, réédite, dans des albums souples moyen format à petit prix, d’excellentes séries ou one-shot destinés à la jeunesse, publiés quelques années auparavant chez des éditeurs de bandes dessinées. Parmi celles-ci, « Mille Bulles » nous propose Ludo , une série publiée par Dupuis. Après Enquêtes et squelettes et Tranches de quartier, voici donc une troisième aventure de Ludo, un petit garçon très débrouillard, qui voue à son policier de père une grande admiration. Ludo, passionné de bandes dessinées, dévore les aventures de son héros préféré, le fameux inspecter Castar, le policier qui vient à bout de tout et qu’il s’applique à imiter en menant ses propres enquêtes dans la vraie vie. Chaque enquête de Ludo constitue une histoire à part entière, que l’on peut aisément suivre sans avoir lu les autres albums. Comme son père n'est pas parvenu à arrêter un dangereux malfaiteur nommé Noël Pâques, Ludo décide d'intervenir. Sa rencontre avec deux étranges créatures phosphorescentes qui vivent dans les tuyauteries, l'entraîne dans une aventure endiablée que ne renierait pas le fameux Castar. Une histoire à la fois drôle et rafraîchissante, poétique et chaleureuse, où l'on prend autant de plaisir de lire les aventures de Ludo que celles de son héros de papier. Une mise en abîme où l'on ne se perd jamais tant le découpage des récits est intelligemment fait. Le dessin lisible et dynamique…
David MERVEILLE et ZIDROU , Amore. Amours à l’italienne , Delcourt, 2021, 128 p., 20,10 € / ePub : 13.99 € , ISBN : 9782413011224 Pour son entrée dans le monde de la bande dessinée, l’auteur et illustrateur David Merveille s’est associé à un scénariste aguerri, son complice de longue date Zidrou. Avec Amore, le tandem nous emmène en Italie. L’album est sous-titré Amours à l’italienne , au pluriel : ce ne sont pas moins de neuf variations sur le même t’aime qui se déploient au fil des pages. Encadrées par un prologue et un épilogue qui mettent en scène un auteur de romans sentimentaux venu chercher (et trouver) l’inspiration à la terrasse d’un café, sept histoires évoquent les différentes facettes de l’amour. Réciproque ou à sens unique, homo ou hétéro, secret ou public, passé, présent, douloureux, éternel, violent, passionnel, vénitien ou sicilien, il est toujours raconté avec subtilité. Amore a quelque chose d’un (bon) recueil de nouvelles. Par son unité thématique, bien entendu, dont l’explication réside dans la genèse du projet. Dans une interview accordée à Branchés culture , David Merveille explique en effet que lui et Zidrou ont d’abord envisagé un album jeunesse, autour d’une seule des histoires qui composent finalement Amore. Zidrou l’avait écrite, son complice travaillait à l’illustration, quand ils ont réalisé que ce court récit n’était pas destinée à un public d’enfants. Est née alors l’idée d’imaginer d’autres histoires sur le thème de l’amour, pour une bande dessinée tout public. Telles des nouvelles, les brèves séquences qui composent l’album dosent admirablement les dits et les non-dits. Qu’elles creusent un instant dans la vie des personnages ou brossent la trajectoire d’une vie, elles laissent aux lecteurs toute latitude pour combler les blancs et investir le livre de leurs propres rêveries.Si les histoires séduisent par leur justesse, que dire alors de leur mise en images ? Chaque planche est composée de peu de vignettes – une seule en compte neuf, la plupart en comportent quatre ou cinq, tandis que plusieurs cases se déploient en pleine page, voire en double page. Le plaisir est double lui aussi : ainsi mise en valeur, chacune se livre d’autant mieux à l’admiration des lecteurs, et l’album appelle à une découverte lente, paisible. David Merveille recourt aux à-plats de couleurs. Chaque histoire présente une teinte dominante qui en définit aussi l’atmosphère, du jaune chaleureux de « Il.Elle » au rouge sang de « La befana » ou au vert d’eau de « Roll over Venezia ». Dans l’interview déjà évoquée , David Merveille précise avoir bénéficié, pour les couleurs (qu’il applique par ordinateur), des conseils de l’affichiste Laurent Durieux , dont il partage l’atelier. Conseils dont il a tiré le meilleur parti, tant le résultat est remarquable. Le sous-titre du livre, Amours à l’italienne , fait écho à une certaine époque du cinéma italien, les Mariage à l’italienne de Vittorio De Sica (1964) et Divorce à l’italienne de Pietro Germi (1961) – et les histoires racontées penchent aussi bien du côté de la désunion que de celui de la lune de miel. Le travail de David Merveille, ses albums dédiés à l’univers de Jacques Tati notamment , est profondément imprégné par le 7e art. Amore confirme cette influence : l’illustrateur et le scénariste jouent avec les ressources de la voix off, les flashbacks, les filtres, et où l’enchainement des cases évoque les mouvements d’une bien habile caméra.Pour « Pietro & Ada », on assiste d’ailleurs à une projection de La dolce vita au cinéma Royal Tivoli. Quant à la Vespa qui orne la couverture et revient çà et là dans l’album, elle offre un plaisant clin d’œil à la virée d’Audrey Hepburn et Gregory Peck. À moins qu’elle rappelle les tribulations de Nanni Moretti.Surtout, elle nous conduit à plein gaz dans ce formidable…
Les contes classiques en bandes dessinées ! Les lutins de Grimm et autres contes
L’ouvrage reprend les plus grands contes de Perrault, Grimm et Andersen, mis en images par onze dessinateurs. Chacun des auteur est introduit par une page de présentation de sa vie et son œuvre Des contes indémodables qui prennent ici une nouvelle dimension grâce à de jeunes talents de la bande dessinée. Les scénaristes et dessinateurs de cet ouvrage proposent aux jeunes lecteurs une découverte ou une relecture de contes célèbres de Charles Perrault, des frères Grimm et d’Andersen. Cette adaptation graphique apporte une épaisseur nouvelle à ces contes en donnant forme et relief à la noirceur de certains personnages (tels que Barbe Bleue ou le Loup qui s’en prend à la grand-mère du Petit Chaperon rouge), à la dimension poétique et intemporelle des intrigues (dans Le Rossignol ou La Petite fille aux allumettes d’Andersen), et enfin à la morale qui clôt les récits. Images, bulles et récitatifs rendent de ce fait parfaitement hommage à ces contes traditionnels. Ils en en soulignent la modernité en croquant les vices et les angoisses de l’espèce humaine. Le plus de cet ouvrage ? Une page documentaire est consacrée aux différents auteurs et est placée avant les quatre contes mises en images qui leur sont relatifs dans cette « anthologie ». Elle permet au jeune lecteur de resituer l’écrivain dans son époque et précisent…