La grande génération

À PROPOS DE L'AUTEUR
Bernard Gheur

Auteur de La grande génération

Né le 18 février 1945 à Liège

Licencié en journalisme, Université Libre de Bruxelles

A l’origine, mes romans n’ont pas été écrits à l’intention des jeunes mais, comme mes personnages sont très souvent des enfants et des adolescents, dans le contexte des années cinquante et soixante, ils rencontrent le succès en réédition de poche pour la jeunesse, notamment dans les écoles secondaires.


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Après une rupture de dix-huit mois, Iris et Octave partent célébrer leurs retrouvailles dans la maison de campagne de Mamimosa, la grand-mère de l’héroïne. Animés par leur désir de fusion et d’intensité, ils s’isolent pour mieux se ressentir, unir leur corps et se gorger de leur passion réciproque.Ayant tous deux plus ou moins 25 ans, ils se sont rencontrés lors de leurs études à l’université. D’un côté, Iris est une belle jeune femme rousse, intense et flamboyante, un brin dépendante des hommes ; de l’autre, Octave est un héros baudelairien sensible, idéaliste et terrifié par l’ennui. Tous deux épris de lecture et de poésie, ces deux-là étaient faits pour se rencontrer. Exaltés par leur soif d’absolu, ils vivent leur amour comme un royaume à conquérir, possédés par leur passion dévorante qui chasse leur ombre, méprisant les besoins pragmatiques du corps, l’essentiel pour eux étant de vivre l’amour comme une expérience esthétique. Lui avait érigé l’amour fidèle et l’abandon de soi au profit de l’autre en valeurs cardinales de l’amour absolu – un amour pur et propre qui relevait presque de la dévotion, et faisait de lui une sorte de Vierge perpétuelle et sacrificielle. L’ambivalence de la condition d’Iris résidait dans le fait que c’était aussi pour cela qu’elle l’aimait. Si elle avait tendance à considérer la multiplicité de ses propres expériences érotiques comme un mal nécessaire, elle espérait les sublimer, par son talent, en bagage d’expériences esthétiques – pourtant logeait en elle, comme un pou furieux et réfractaire, une part de culpabilité et d’admiration pour l’absence de concessions d’Octave lorsqu’il s’agissait de l’aimer. Iris aimait follement – et pourtant ne pouvait s’empêcher de rêvasser d’un ailleurs, où qu’elle fût. Mais dans cette plénitude romantique, où les frontières entre l’un et l’autre s’estompent, où il n’est possible de vivre qu’à travers l’autre, la destructivité les guette. Non loin de là, la haine tapie les suit à la trace… Ses lamentations s’amplifièrent et Octave la regarda, désarmé. Tout son corps de perle était agité de lourds sanglots qui faisaient hoqueter son dos pareil à une coquille d’huître. Il était un peu en colère, bien sûr : elle n’avait pas le droit de lui faire des reproches. Mais Iris semblait tellement persécutée par son chagrin qu’il la prit en pitié et se précipita pour l’embrasser. Au début, elle refusa un peu, balbutiant entre deux sanglots : « Je suis horrible, horrible, va-t’en, je ne te mérite pas, je t’aime, il faut que tu t’en ailles, va-t’en, je suis la pire, je suis horrible, horrible. » Mais, bien vite, ils s’embrassèrent à pleine bouche, à moitié tombés au sol à cause de la précipitation de leur passion. Les pleurs d’Iris se firent plus bas, puis finirent par s’arrêter. « J’ai encore fait un caprice », pensa-t-elle quelque part loin au fond d’elle, tandis qu’elle retenait Octave de les relever. Dans ce premier roman, Alice Hendschel nous donne à lire un presque huis clos dans un style axé sur le détail des émotions à travers le prisme sensoriel. L’intérêt du récit ne réside pas tant dans l’action que dans le portrait des amants et les scènes passées et présentes qui permettent de palper la complexité de leur relation. Lorsque le terreau de l’amour est constitué de passion et de jalousie sans concession, ce dernier se fait tyrannique. Nos jeunes amants s’aiment tellement qu’ils s’aiment mal et se blessent inévitablement. Iris et Octave nous emmène dans les tourments d’un amour fou, où l’anxiété se fait crescendo , où le passé ressurgit inéluctablement, offrant ainsi aux amants deux voies : la destruction ou une possibilité d’individuation. Les amants réussiront-ils à poursuivre leur relation malgré les déchirures passées ? Séverine Radoux Plus d’information Après une longue rupture, Iris et Octave décident d’accorder une dernière chance à leur amour. Et c’est dans un petit village des Ardennes belges qu’ils trouvent refuge, le temps de sceller leurs promesses réciproques. Pour combien de temps ? Ils l’ignorent eux-mêmes. Ainsi, perdus entre champs et forêts et entre Meuse et falaises, Iris et Octave se promènent, font les courses, cherchent l’inspiration, ratent le bus, discutent, boivent de déraison, lisent, font l’amour et pleurent abondamment. Mais toute escapade, si champêtre qu’elle soit, n’empêche pas le monde extérieur d’exister.…