Bernard Gheur

PRÉSENTATION
Bernard Gheur est né à Liège le 18 février 1945. Son père est armateur fluvial; il se prénomme John, ce qu'explique sa naissance au Canada, pays très présent dans l'imaginaire du petit Bernard et de l'écrivain Gheur (voir Retour à Calgary). En fait, les clefs biographiques permettent d'ouvrir bien des portes pour éclairer et visiter l'oeuvre de Bernard Gheur. C'est pourquoi nous avons choisi de livrer au lecteur ces notes transmises par l'écrivain lui-même, et dans lesquelles il nous offre tout un trousseau de références...Études primaires (1950-56) à l'Institut Saint-Paul, à Liège (voir Le lieutenant souriant); admirable professeur de français, en cinquième, qui lui inculque l'amour de l'encre.Humanités gréco-latines au Collège Saint-Servais, à Liège (voir Le testament d'un cancre); délaisse un peu les maths au profit d'une matière extra-scolaire : le cinéma. A seize ans, choisit François Truffaut comme maître à penser plutôt que Bossuet, ou même que Sartre et Gide. Commence à réaliser, avec des copains, de petits films de fiction 8mm, sur les toits, sur le champ de foire d'octobre (voir La scène du baiser). En rhéto, renvoyé pour trois jours, pour avoir lu Jules et Jim, pendant l'étude du soir. Premiers articles.Candidature en droit à l'Université de Liège. En 1965, envoie à Truffaut un texte de quelques pages, ébauche du Testament d'un cancre. Le cinéaste lui donne confiance et élan, en lui conseillant de développer tous ces thèmes et d'écrire un vrai roman.1966-68 : licence en journalisme à l'ULB. Ensuite, journaliste free-lance (La Revue Nouvelle, Les Amis du Film, Le Ligueur).1969 : août et septembre : écrit le Le testament d'un cancre.1970 : le manuscrit est retenu par Robert Sabatier, alors directeur littéraire chez Albin Michel : Truffaut annote le manuscrit, propose des retouches (dans le sens de la rapidité et de la fluidité), et écrit une préface. En 1970 toujours : mariage puis service militaire.1972 : entre au quotidien La Meuse (informations générales), écrit au présent. Le soir ou pendant les vacances, écrit au passé : La scène du baiser, Retour à Calgary, Le lieutenant souriant.Deux fils : François et Charlie.

BIBLIOGRAPHIE


PRIX


NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Chez Bernard Gheur, la nostalgie est un peu comme une seconde nature. L’essentiel de son œuvre réussit la gageure d’être à la fois ancré dans le quotidien liégeois qui lui est cher, mais aussi de tracer un portait très juste de la jeunesse des années soixante, celle qui, un peu plus tard, communiera à Woodstock ou sera sur les barricades à Paris. De ce point de vue, on peut soutenir que Bernard Gheur a eu des intuitions très subtiles de ce qui évoluait dans l’esprit de la jeunesse, et dans le sien en particulier, dans les années cinquante et soixante : l’opposition au monde adulte dans Le testament d’un cancre, la passion du cinéma dans La scène du baiser, La bande originale ou Nous irons nous aimer dans les grands cinémas, la fascination, déjà, pour la Résistance…


Le Carnet et les Instants

Dans un livre sensible, touffu, entraînant, Bernard Gheur s’est attaché à éclairer un versant inattendu de François Truffaut. Les orphelins de François révèle un « éveilleur de romans », lecteur passionné, exigeant. « Sous le crayon de François – sa baguette magique -, les phrases gagnaient en légèreté, en limpidité, en poésie. La touche Truffaut. »Bernard Gheur avait à peine vingt ans lorsqu’il envoya à François Truffaut, « le dieu de mes seize ans », une nouvelle de quatre pages, Le testament d’un cancre.Merveille : le cinéaste lui répondait et l’invitait à développer son texte, à entreprendre un roman. Il précisait : « Vous en êtes capable ». Mieux qu’un encouragement, presque un engagement, qui exaltait l’auteur débutant.Le testament…