Dans ces nouvelles écrites au fil du temps, Foulek Ringelheim évoque avec drôlerie et cruauté l’univers du crime et de la justice. On y croise des juges fantasques et lubriques, des assassins mélancoliques, un greffier en révolte, une paranoïaque héroïque, un braqueur de banque philosophe et même une jambe de femme inconnue. Certains de ces récits relèvent de la satire sociale, offrant une peinture souvent hilarante des travers et faiblesses des gens de justice. D’autres tournent autour du passage à l’acte, ce moment fascinant de basculement dans une autre réalité, sans retour en arrière possible.
À travers ces récits, le lecteur perçoit la tendresse de l’auteur pour les échoués de la vie, les inadaptés, les déshérités qui hantent la rubrique faits divers des journaux.
Auteur de La dernière audience
Contient les nouvelles suivantes : La Jeune vampire, La Silencieuse, Suzanne se venge,…
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…