L’acte de lire (auquel se ramène toute vraie pensée critique) implique la coïncidence de deux consciences : celle d’un lecteur et celle d’un auteur. Or la conjonction de ces deux consciences est précisément ce qui caractérise mieux qu’aucune autre la critique de notre temps. On parle souvent d’elle. On lui attribue dans certains milieux une fonction que, jusqu’alors, à aucune époque, ni à celle de Boileau, ni à celle de Sainte-Beuve, ni à celle de Brunetière, elle n’avait encore remplie, sinon brièvement ou fortuitement. On l’appelle » nouvelle critique « , comme on appelle un certain type de nouveau roman le nouveau roman. Il y a le nouveau roman de Butor, Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute ou Claude Simon. De même, il y a la nouvelle critique de Gaston Bachelard, Marcel Raymond, Maurice Blanchot, jean Rousset, Jean-Pierre Richard ou jean Starobinski. D’un côté comme de l’autre, l’événement littéraire consiste en l’apparition d’un certain groupe composé de personnalités variées mais manifestant un intérêt semblable pour des problèmes semblables
Auteur de La conscience critique
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