La Bruyère ardente

RÉSUMÉ

Dans le décor de la Campine rurale, des querelles entre deux villages voisins et des amours tumultueuses qui se terminent tragiquement

À PROPOS DE L'AUTEUR
Georges Virrès

Auteur de La Bruyère ardente

Henry Briers de Lumey naît au château de Scherpenberg, à Nederheim, près de Tongres, le 11 août 1869. Son enfance se déroule dans un décor paisible et champêtre, ainsi que dans la ville proche, où sa famille se réfugie pendant les hivers. Avec son unique sœur, il y découvre les joies de la lecture et de la musique. Il effectue ses humanités dans un collège tongrois, tenu par l'ordre des Pépinistes, et y reçoit une éducation sévère. Henry n'est pas un élève brillant, mais il s'intéresse aux drames de Victor Hugo et dévore les livres de Rodenbach et de Picard. En 1887, inscrit en droit à l'Université de Louvain, il fait la connaissance de Firmin van den Bosch et donne des textes à des feuilles estudiantines. Devenu avocat, inscrit au barreau de Tongres, il prend peu à peu goût à la politique locale. En 1897, il participe à un concours littéraire de nouvelles historiques organisé par le journal Le XXe Siècle et obtient le premier prix. Encouragé par ce succès, il publie deux ans plus tard un recueil de contes : En pleine terre. La Glèbe héroïque (1798-1799), où l'héroïsme le dispute à la fureur. Il le signe du pseudonyme de Georges Virrès, qui est à peu près l'anagramme de son nom. Cette même année 1899, ses parents acquièrent une propriété à Lummen. Le jeune écrivain, qui vit avec eux, s'attache au site. Il deviendra bourgmestre de cette petite localité en 1903, fonction qu'il occupera pendant quarante-deux ans, et y passera le reste de son existence. La Bruyère ardente paraît en 1900. Dans le décor de la Campine rurale, Virrès raconte les querelles entre deux villages voisins et des amours tumultueuses qui se terminent tragiquement. Il fait œuvre de moraliste et d'artiste sensible qui sait observer et dépeindre. Catholique convaincu, il s'intègre aux groupes qui se forment, de Durendal au Spectateur catholique. On retrouve sa signature dans La Nervie, dans Le Thyrse ou dans la Revue générale. Les Gens de Tiest (1903) se déroule dans le cadre de la bourgeoisie de province. C'est l'histoire d'un étudiant orphelin qui trouve le bonheur dans une union où raison et nécessité de carrière se conjuguent. Virrès affiche une maîtrise de style qui va s'amplifier dans les œuvres qui paraîtront avant la guerre. Bourgmestre et bientôt conseiller provincial, Virrès est resté célibataire, mais en 1907, il épouse une Française d'origine noble. Ce mariage coïncide avec la pleine maturité de l'homme et de l'écrivain. Jusqu'au premier conflit mondial, il publie deux romans et un recueil de récits et de souvenirs. L'Inconnu tragique (1907) est le récit d'une dramatique passion amoureuse dans le contexte rural campinois. Ailleurs et chez nous (1909) évoque des images touristiques de voyages en Italie et en France, agrémentées de contes naturalistes. Le roman Le Cœur timide (1912) décrit le milieu de la petite noblesse; il donne à Virrès l'occasion de s'attarder avec humour et dérision sur les mœurs de sa région. Le livre retient l'attention par la qualité des descriptions et le souci de la narration pittoresque. L'invasion allemande de 1914 est une période difficile pour le bourgmestre de Lummen. Son refus d'obéir à l'occupant entraîne son arrestation, sa condamnation, sa déportation et une captivité de plusieurs mois. Il consigne ces moments douloureux dans un journal qui paraîtra en 1921 sous le titre À côté de la guerre. C'est un témoignage attachant, non seulement sur son auteur, mais aussi sur les attitudes patriotiques de cette époque. Après la guerre, en dehors de ses souvenirs, Virrès ne publiera plus que six livres, tout en continuant à collaborer à divers journaux et revues. En 1925, Sous les yeux et dans le cœur est un hymne à sa contrée natale. Dans cet ensemble, le narrateur donne libre cours à sa passion pour la nature campinoise, souvent utilisée comme toile de fond de ses récits. Ceux-ci sont imprégnés des sensations, des parfums et des couleurs qui l'enchantent durant ses randonnées solitaires. Il faut attendre huit ans avant de voir la publication d'un roman psychologique, La Route imprévue (1933), peut-être l'ouvrage le plus accompli de Virrès. Il y dépeint un homme en proie à un destin qui fait penser à celui des héros balzaciens. L'intérêt réside dans la description des personnages, qui forment une galerie de portraits sociaux finement observés. Dans la même ligne, Cet adolescent si pur (1937) évoque la lutte entre l'appel de la vocation religieuse et le devoir qui s'impose pour sauver une femme du déshonneur. Ce récit sobre et digne est complété par deux nouvelles. Cornélie Charmoise (1943) s'inspire du mythe ancien de Phèdre et décrit des passions coupables qui se terminent dans le sang. Il faut d'ailleurs noter que plusieurs œuvres de Virrès s'achèveront de manière tragique, et que sa vision de la nature humaine relève d'une forme de pessimisme qui n'exclut pas une profonde foi religieuse. Virrès a publié en 1940 des mémoires littéraires, Souvenir, souvenir, que me veux-tu?, dans lesquels son enfance et son adolescence tongroises sont longuement relatées, mais aussi la vie artistique à laquelle il a activement participé. Il raconte notamment la visite faite à Joris-Karl Huysmans, à Paris. Écrit dans un style alerte et lyrique, ce volume dévoile un homme de cœur. La deuxième guerre mondiale est une nouvelle période de difficultés pour Virrès. Il est suspendu de ses fonctions de bourgmestre. Les Allemands n'ont pas oublié son attitude courageuse lors du premier conflit. Publié en 1945, son dernier volume, Aspects du Limbourg, est l'œuvre d'un érudit qui se penche sur les villes flamandes au passé glorieux et en exalte la grandeur. Georges Virrès est mort le 21 octobre 1946 à Lummen. Il avait été élu à l'Académie royale de langue et de littérature françaises le 10 décembre 1927.

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