Kalloo, le village imaginé : récit


RÉSUMÉ

Kalloo, Le village imaginé est le dernier ouvrage paru du vivant de Constant Burniaux. Y est mis en scène un héros vieillissant, double fictionnel de l’auteur, jouant avec les souvenirs de son enfance. Ce héros est décrit comme étant à la fois un « souveneur » et un « réinventeur ». Au fur et à mesure des pages, les souvenirs sont ainsi successivement déformés, travestis par trois genres littéraires : le conte fantastique, le récit autobiographique, la nouvelle.

Sous-titré récit, au singulier, Kalloo, le village imaginé se compose donc d’éléments hétéroclites qui se recoupent pour former une image fugace, un sentiment de l’enfance et de la vie d’un héros vieillissant. La première section, intitulée Images de Kalloo, voit se succéder neufs brefs contes à caractère fantastique qui se nourrissent des images de l’enfance. La seconde section, intitulée Souvenirs de Kalloo, se fait davantage autobiographique : en pensées, le héros devenu vieillard se projette auprès des figures de son passé, quand ce n’est pas l’enfant qui lui rend visite. Ces figures du passé et les lieux de l’enfance sont finalement définitivement mis au service de la fiction dans la troisième section, Kalloo, le village imaginé, relevant du genre de la nouvelle.  Un narrateur autodiégétique, Jean Perouse, en pleine crise conjugale, se promène dans le village de son enfance, lieu réinventé aux effluves flamandes. Il y est à la recherche de ses premières amours au milieu des fantômes de ce qu’il fut. Après une errance physique et temporelle, Jean Perouse retrouve son épouse par hasard et regagne, de guerre lasse, le domicile conjugal. S’ensuit une ellipse de plusieurs années. Le lecteur y retrouve un Jean Perouse veuf. Au même titre que les premières femmes de la vie de Jean Perouse, l’épouse défunte rejoint les spectres nostalgiques qui hantent les lieux où le narrateur les a fréquentés.





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