J'aime beaucoup ma poésie

À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Pierre Verheggen

Auteur de J'aime beaucoup ma poésie

 Jean-Pierre Verheggen n'accorde que peu d'importance à une biographie académique. Il ne révèle d'ailleurs que l'essentiel, c'est-à-dire ce qui influe directement sur son oeuvre. Comme il se plaît à le souligner, au-delà de cette limite, tout portraicket de lui n'est plus valable.Sa naissance, le 6 juin 1942, à Gembloux, l'inscrit déjà dans la mouvance linguistique. Son père est originaire d'Orléans, sa mère est wallonne. Français et wallon se côtoient et se mêlent dans son oeuvre comme dans sa vie. En effet, si Verheggen vit à Mazy, dans le Namurois, il n'en manie pas moins la belle langue française, mieux même, il l'enseigna à l'Athénée royal de Gembloux. Il fréquenta l'ULB, ce lieu où il n'est pas bon de se prendre pour un écrivain, et, plus précisément, la section de philologie romane. Quelques années plus tard, son mariage avec l'Italienne Gisèle Fusani l'immergera un peu plus encore dans les langues, langues multiples et plurielles d'où naîtra sa langue.Il est malaisé de dénouer le fil des influences qui ont joué sur l'oeuvre de Verheggen. Il se recommande en effet de tous - de tout même! - et de personne. Notons qu'il eut pour professeur de littérature Raoul Vaneigem et qu'André et Cécile Miguel, ses voisins, le guidèrent, sans l'orienter. Rappelons aussi que le Namurois est la patrie de Michaux et de Rops. Pour le reste, demandez à Verheggen quelles sont ses sources d'inspiration. Il vous répondra volontiers, et le plus sérieusement du monde : Badoit, Volvic, Spa Monopole, Chaudfontaine...De plus, pour lui, être écrivain ne veut pas dire limiter sa curiosité au seul domaine littéraire. Toutes les formes d'expression retiennent son attention : la peinture, par exemple, mais aussi les moyens audio-visuels. La langue, en effet, est multiple.L'épisode biographique maoïste résonne dans Le degré Zorro de l'écriture, Divan le terrible, et Vie et mort pornographique de Madame Mao. Le vécu a imprégné ces textes d'un leitmotiv : lézarder les images figées et sacralisées des Pères du monde. Mao rejoint ainsi Nietzsche, Platini, Tintin, Sade, Buck Danny, Lénine et tout autre prétendant au piédestal. L'auteur y compris.À chaque instant, derrière chaque mot, se retrouve donc la biographie rejouée de l'auteur. La vie et la langue s'imbriquent indissociablement. Miséréré, qui clôture Stabat Mater, voit Verheggen nous livrer ses impressions post-opératoires.Le bistouri du chirurgien qui le taillade lacère son texte. Pour l'auteur, c'est très clair : plus rien ne distingue son oeuvre de sa vie. Pénétrer l'une, c'est s'immiscer au coeur même de l'autre.Le voyeurisme est pourtant ardu. La démesure peut occulter la pudeur d'un homme qui se livre avec une sophistication non fardée comme dans cette Lettre d'amour à Gisella Fusani au coeur du Ridiculum vitae.

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