(Grands-)mères en lumière

RÉSUMÉ

Elles sont chercheuses, entrepreneuses, artistes, journalistes, juristes et fabriquent chaque jour l’égalité de genre, d’origine, de culture et de classe.
De quelles racines ont germé leurs ailes ? De mères et de grands-mères pionnières qui partagent trois points communs : l’exil, la solitude à leur arrivée en Belgique et la résilience. Toutes ont vécu le déclassement social et le désenchantement pour pouvoir offrir à leurs jeunes héritières une place dans la société belge. Elles peuvent être fières.
En sortant de l’ombre leurs tranches de vie uniques, leurs (petites-) filles racontent la « grande » histoire du déracinement, un récit collectif de l’immigration féminine d’ascendance africaine, souvent négligé, exotisé ou méprisé. Dans ces pages, elles racontent aussi les moments de joie, les rituels, les souvenirs de fêtes et les notes de musique ; car les vies de ces mères et grands-mères ne se réduisent pas à de tristes trajectoires de labeur. Elles sont faites d’éclats de rire, du sens de la beauté, de la force de la communauté, de sagesse et de spiritualité, de dignité et d’humilité, de solidarité avec les proches laissés au pays et d’amitiés inestimables dans le pays d’accueil.
Parce que l’écriture autobiographique est une façon de transmettre soi-même l’Histoire, ce livre est dédié à toutes les héroïnes de l’ombre qui la font.

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Le Carnet et les Instants

L’Association ParagraFes vise à permettre à toutes les femmes de se réapproprier leur parole et leur parcours de vie par le récit autobiographique et, par là-même à favoriser la transmission intergénérationnelle. Ce recueil collectif, publié sous la direction de Manuela Varrasso, s’inscrit dans cette démarche et rassemble des hommages qui saluent l’héritage reçu des mères et grands-mères.Elles sont huit et elles portent à leur manière le combat pour l’égalité sous toutes ses formes. Elles exercent un métier en vue et se sont fait un nom dans notre pays. Elles sont chercheuses, entrepreneuses, artistes, journalistes ou juristes et elles conjuguent souvent plusieurs de ces activités avec bonheur dans des démarches collectives.…


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Léon Leloir. Un Père Blanc au destin contrarié par l’ombre de Degrelle

Qui, après avoir lu le livre de Fernand Lisse sur le Père Léon Leloir, pourra encore soutenir que les ecclésiastiques sont des hommes sans biographie ? Bien sûr, les vœux qu’ils prononcent les engagent sur la voie d’un total sacrifice de soi, dans la mesure où, épousant le Christ, ils se donnent, corps, biens et âme, à Dieu et à l’Église. Mais, pour eux, le renoncement et l’abnégation ne représentent pas la «  perte de soi  » ; ils permettent au contraire la construction d’une destinée spirituelle qui demeure inscrite dans une temporalité séculière, donc inscrite dans ce temps des hommes qu’on appelle l’Histoire. En cela, leur existence individuelle n’est pas moins intéressante à retracer que celle d’un écrivain, d’un militaire, d’un ingénieur, d’un artisan ou de n’importe quel inconnu qui ne mérite jamais de le rester. Il faut néanmoins reconnaître au « cas Leloir » une plus-value d’intérêt, liée à divers aspects de sa vie aussi intense que brève. D’abord l’étrange hasard parental qui en fait le cousin d’un certain Léon Degrelle, par la branche maternelle de son arbre généalogique. Puis la précocité de sa vocation, qui le pousse à requérir du Père Provincial des Pères blancs, Benoît Hellemans, d’être ordonné et envoyé le plus vite possible en mission à Maison-Carrée, en Algérie – l’adolescent de dix-sept ans à peine veut ainsi, comme il le clame dans sa lettre, remporter «  une éclatante victoire sur [s]a lâcheté  ». Enfin, par la multiplicité et le déploiement de ses activités au service de l’Église pendant près de vingt ans.On le voit à Carthage, assister le Père Delattre dans ses fouilles archéologiques, et à Tigazza, relisant Salluste. À Rome, échangeant avec des séminaristes polonais et rencontrant l’abbé Kiwanuka, «  premier homme de couleur élevé à l’épiscopat en Afrique centrale  » comme l’explique Lisse. Après avoir obtenu 48/50 à sa thèse intitulée La méditation mariale dans la théologie contemporaine , le voici nommé professeur au scolasticat de Louvain, où il met à profit son rare temps libre pour étudier Saint-Paul ou le prophétisme hébreu. À l’Université coloniale d’Anvers, il enseigne la missiologie et à Namur, il dirige Grands lacs , la plus importante revue missionnaire de langue française.La Seconde Guerre mondiale, dont il va être témoin et acteur des premiers jours de l’agression à la reddition du IIIe Reich, demeure cependant la période la plus mouvementée de son existence. Réfugié dans le Sud de la France, il prêche dans quatre paroisses rurales des Hautes-Pyrénées, où il commence l’écriture d’un roman. Contraint par Vichy de regagner la Belgique, il reprend la direction de sa revue et crée une collection littéraire. Leloir n’en néglige pas pour autant ses activités pédagogiques, puisqu’il développe un cours par correspondance pour de jeunes gens en carence de diplôme, en vue de leur préparation au Jury Central. Entre 1942 et 1944, sa route croise celle des maquisards, qu’il soutient activement. Insoucieux de toute prudence, Leloir est repéré, arrêté, et se retrouve incarcéré à la prison de Dinant avant d’échouer à Buchenwald, qu’il ne quittera qu’à la libération du camp le 18 avril 1945. Entre juin et juillet, c’est à Rome (où l’a invité l’ambassadeur près le Saint-Siège Jacques Maritain) qu’il témoignera de sa douloureuse expérience concentrationnaire. 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