Gedichte


J’essaie de ne pas penser à Marx
Que je n’ai pas lu
J’essaie de ne pas parler
Le langage des livres que tu n’as pas lus
Non sans fierté tu les vois cependant
Murs de chez moi
Ne dis pas que ce sont les outils du pouvoir
N’y pense pas
C’est avec eux que je te rejoins
Et les langues de bois n’y pourront mettre le feu Un mot est plus qu’une image
Il est sa possibilité et son renoncement
Ce qui se cache derrière le poème
Un stylet avec lequel j’arpente
Les rues transpercées Simplement je tente de dire
Te dire simplement
La langue qui nous sépare
Nous relie aussi du côté des inédits

Les mouvements de ton corps dans l’espace,
Echos qui musent près de toi
Le livre non écrit
Le film non vu
Mais toujours derrière l’oeil
Une persistance Parfois le mensonge nous guette
Le silence est son supérieur hiérarchique
Je confonds paternité et
Ressources humaines
Mais toujours le soir
La lampe qui s’éteint trop vite
Sur notre…

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Décomposition

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Le prix Albert Ier. Un prix littéraire français réservé aux Belges [Histoire]

Le 17 février 1934 , une vague d’émotion traversa l’Europe: le Roi Chevalier, Albert Ier, était mort dans un accident d’alpinisme à Marches-les-Dames. Les hommages se multiplièrent et, parmi eux, un prix littéraire fut créé à Paris. L’initiative en vint d’une maison d’édition, Grasset. Celle-ci avait en effet perçu l’intérêt d’exploiter à la fois l’émotion engendrée par ce décès inattendu et la force symbolique de l’image internationale du souverain. Les journaux belges annoncèrent, dès le mois de mars, que l’éditeur avait commandé une biographie du roi à Louis-Dumont Wilden (Albert Ier, Roi des Belges), biographie qui parut en juillet 1934. Au mois de mai 1935, Grasset publia un ouvrage de taille plus modeste, Vie et mort d’Albert Ier de Pierre Daye. À l’occasion de cette parution, l’éditeur annonça le lancement d’un « Grand prix annuel de littérature » doté de 14.000 francs belges. Ce prix Albert Ier serait réservé exclusivement aux écrivains belges et serait arbitré par un « jury composé d’une série d’écrivains de choix ». * La révélation des noms des membres du jury joua un rôle essentiel dans la publicité du prix et la presse belge, manifestement flattée, ne cessa de les répéter. Louis Barthou, ministre des affaires étrangères français et membre de l’Académie française, était annoncé comme Président du jury. L’Académie était aussi représentée par François Mauriac et Paul Valéry. Pol Neveux de l’Académie Goncourt y siégeait ainsi que des écrivains prestigieux comme Paul Claudel, Colette, Georges Duhamel, Louis Gillet, Jean Giraudoux, Daniel Halévy, André Maurois et Edmond Jaloux. À la mort de Louis Barthou, qui fut assassiné en octobre 1934, Gaston Doumergue le remplaça à la présidence. La Belgique se sentit également honorée d’apprendre que le prix serait remis dans la dernière semaine de novembre, c’est-à-dire durant la période-clé de l’année littéraire, au milieu des grands prix d’automne, juste une semaine avant le Goncourt. Pour le monde littéraire belge, ce nouveau prix ouvrait la possibilité aux écrivains, mais aussi aux éditeurs nationaux de recevoir plus facilement une reconnaissance au-delà de la frontière et de percer sur le marché français. Cette tête de pont de la littérature belge à Paris apparaissait d’autant plus nécessaire que, comme le dit l’un des éditorialistes du Soir, les grands prix littéraires d’automne « sont réservés, pour la plupart, à des Français XX ». Cette idée que les Belges sont exclus des compétitions littéraires parisiennes les plus prestigieuses, comme le Femina, le Renaudot et le Goncourt, est alors largement partagée et la raison d’être du prix Albert Ier semble être de corriger ce manque. Or, rien dans le règlement du Goncourt n’a jamais empêché les écrivains étrangers d’être candidats et, le cas échéant, de remporter le prix. Cependant, il semble que, parce qu’aucun Belge n’avait jamais remporté un grand prix littéraire français, le monde littéraire belge s’était persuadé qu’une telle victoire était impossible. Cet état de fait était accepté sans remise en cause ni indignation particulière. Les Belges se contentaient qu’une petite cage leur soit réservée dans le grand zoo des prix littéraires de l’automne parisien. Seules quelques voix divergentes se firent entendre, comme celle de Paul Prist dans L’indépendance belge XX , qui s’inquiéta de voir les écrivains belges marginalisés. A posteriori, on comprend en effet qu’un tel prix risquait de consacrer le problème qu’il prétendait résoudre. Puisque les auteurs belges auraient une compétition qui leur serait réservée, les jurys des autres prix risqueraient d’être moins enclins à les mettre dans leur sélection et l’ouvrage du lauréat n’aurait aucune chance de recevoir le Goncourt une semaine plus tard. L’annonce de ce prix suscita pourtant l’enthousiasme dans la presse belge comme dans la presse française, qui salua la « généreuse initiative » de Bernard Grasset. Plus de quatre-vingts ouvrages furent reçus par le jury. Au terme des délibérations, Robert Vivier l’emporta, pour deux de ses romans : Folle qui s’ennuie et Non. « Pour un écrivain belge, il n’est qu’une consécration, celle des grands confrères français », déclara le lauréat XX . * Si le prix Albert Ier est aujourd’hui totalement oublié, cette victoire eut un grand retentissement dans les médias et Robert Vivier fut reçu au palais par Léopold III. Pendant plusieurs années, chaque fois que son nom fut cité, le prix Albert Ier y fut accolé. Après cette première édition couronnée de succès, le prix Albert Ier en connut une seconde. Très vite, la mécanique du prix sembla se gripper. Dès le mois de mars, le jury annonça que les livres reçus en 1934 seraient de nouveaux candidats pour 1935 – ce qui est étrange pour un prix annuel. Au début du mois de novembre, à quelques semaines de la date de remise théorique, il fut communiqué que le jury allait intégrer des écrivains belges – Maurice Maeterlinck, Franz Hellens et Maurice Wilmotte –, tandis que Paul Claudel et Gaston Doumergue le quittaient. Le prix ne fut finalement remis qu’avec un important retard, en février 1936. Il récompensa Le voyage aux Îles Galapagos d’Éric de Haulleville et, si le prix reçut de nouveau une belle couverture médiatique, plusieurs journalistes laissèrent entendre que son sort était probablement scellé. Comment expliquer cette subite désaffection envers le prix Albert Ier ?  Pour les Français, cette compétition présentait l’intérêt de découvrir une autre littérature et de nouveaux auteurs. À la deuxième édition, cet exotisme avait disparu. En outre, le prix perdit sa spécificité lorsque des écrivains belges entrèrent dans le jury. Il n’était alors plus cette compétition dans laquelle des écrivains français de renom, supposés neutres par rapport aux amitiés, aux querelles et aux questions belgo-belges, viendraient départager des écrivains belges et permettre à l’un d’entre eux de monter à Paris. On dit aussi que Bernard Grasset, qui revenait à la tête de sa maison d’édition, n’avait jamais réellement aimé cette idée d’un prix fondé sur la nationalité. Surtout, en 1936, les Belges s’apprêtaient à sortir de leur petite cage pour entrer dans la grande arène du Goncourt. Avec la polémique autour de Mariages de Charles Plisnier, qui occupa la fin de l’année 1936 et toute l’année 1937 *  XX , il devint clair que les Belges ne voulaient plus se contenter d’une compétition séparée. © François-Xavier Lavenne, revue Le Carnet et les Instants, n° 205, 1er trim. 2020 *   Voir web: F.-X. Lavenne « Le Premier Prix Goncourt belge a 80 ans», Le Carnet et les Instants, 1er trim. 2018,  prix Goncourt 1937 attribué conjointement à Mariages et à Faux Passeports de Charles Plisnier.  Richard Dupierreux, « Amitié française et Lettres de Belgique », dans Le soir, 1er décembre 1934, p. 1. Paul Prist, « À propos du prix Albert », dans L’indépendance belge, 4 juillet 1934, p. 6. Propos rapportés notamment dans Comoedia, 30 novembre 1934, p. 1. Pour l'attribution du prix Goncourt 1937 conjointement à Mariages et à Faux Passeports par Charles Plisnier, voir F.-X. Lavenne « Le premier prix Goncourt belge a 80 ans», Le Carnet et les Instants…

« Zénon, sombre Zénon » (volume 5) : Correspondance 1968-1970

Dernier volume de la série de correspondances D’Hadrien à Zénon, « Zénon, sombre Zénon » couvre les années 1968-1970 qui voient la parution de L’Œuvre au noir quand éclate Mai 68. Nombre de lettres éclairent le regard rétrospectif que Marguerite Yourcenar pose sur son œuvre, délivrent des analyses précieuses de son esthétique, de sa poétique romanesque. D’autres rendent compte des conflits avec le monde de l’édition, avec Plon, ou laissent entrevoir les prémisses d’un vaste projet autobiographique en germe qui deviendra Le labyrinthe du monde. Parmi les innombrables destinataires, des éditeurs, des auteurs, des critiques, des lecteurs, Claude Gallimard, Bruno Roy,  Gabriel Marcel, Béatrix Beck, Patrick de Rosbo, Jean Guéhenno, Marcel Arland, Georges Sion, Carlo Bronne, Marcel Thiry…, auprès desquels elle approfondit des points nodaux de sa pensée de l’art, apporte des précisions quant à la manière d’interpréter ses œuvres. Comme Joseph Brami et Michèle Sarde le mentionnent dans la préface, la position de Yourcenar sur l’expérience créatrice se singularise par un double mouvement. D’une part, l’expérimentation d’un phénomène de dépossession, de rapt (bien des critiques ne saisissent pas que « le livre ‘se fait’ en nous » écrit-elle, qu’il advient de son propre chef), d’autre part, une volonté d’orienter, au travers de préfaces, de notes, l’interprétation que les lecteurs produiront de ses textes. La non-maîtrise en amont, au niveau de l’écriture du livre, des personnages qui s’imposent se double d’une tentative de maîtrise en aval, au niveau de la réception. Étrangère aux modes, aux tendances littéraires, l’autrice du Coup de grâce, de Feux pratique une écriture qui se tient à distance de l’ego, de l’autofiction et privilégie un jeu de monstration et de dérobade.«  Tous comptes faits, toute œuvre littéraire semble construite en partie pour révéler, en partie pour cacher ce soi qui jamais ne se suffit à lui-même mais qui jamais n’est absent, et c’est peut-être ce jeu toujours un peu trouble qui constitue ce qu’on appelle la littérature  » écrit-elle à Lidia Storoni le 27 février 1970.       À de nombreuses reprises, Yourcenar a confié combien elle est habitée, hantée par ses personnages, combien la présence de Zénon à ses côtés est plus palpable, plus réelle que celle de ses contemporains. À contre-courant des mouvements d’avant-garde qui, comme le Nouveau Roman, congédiaient l’importance des personnages ou de l’intrigue, l’autrice des Mémoires d’Hadrien brandit un fervent plaidoyer en faveur de la densité des créatures nées de son imaginaire («  Je sentais à vous entendre le définir si bien, Zénon plus réel que moi  » écrit-elle à Jean-Louis Gourg le 2 mars 1969).La voix de celle qui, quittant la France, s’installa avec sa compagne Grace Frick au cœur de la nature sur l’île des Monts Déserts dans le Maine, laisse affleurer sa vision pessimiste de l’état du monde, la puissance pionnière de sa pensée écologique et sa désolation face aux ravages irréversibles des formes du vivant. Au fil de cette riche correspondance, on découvre aussi les échanges relatifs à son élection à l’Académie de langue et de littérature françaises de Belgique, en 1970, dix ans avant son élection houleuse à l’Académie française, d’éblouissants développements sur la dimension spirituelle, la quête de la liberté et de la vérité menée par Zénon, des réflexions sur Mai 68 lorsqu’elle arrive à Paris ou encore des appels à l’arrêt de la guerre au Vietnam. Les parallèles et les échos historiques qu’elle dresse entre l’époque de la Renaissance dans laquelle vit Zénon et la contestation de Mai 68 insistent sur la force de l’esprit qui dit « non » à un monde tenaillé par la chape de plomb de la religion ou de la société de consommation «  et de destruction  ». Même si leur révolte se dissipe trop souvent en violences qui n’ont d’autres résultats que d’aggraver, au moins momentanément, la situation, elle prouve qu’on ne manipule pas si facilement qu’on le croit l’âme humaine, et que tout comme le christianisme au XVIème siècle, et même bien plus tôt, a eu ses athées, précautionneusement certes, mais aussi virulents (…), la « société de consommation » et de destruction commence à avoir les siens   (Lettre à Jean-Paul Tapie  du 1er février 1969).       Véronique Bergen Plus d’information Au cœur des événements de mai 1968 paraît  L’Œuvre au Noir . À l’automne, c’est la consécration critique et publique avec l’obtention du prix Femina. Tant l’œuvre que la renommée de la romancière changent de stature. Au cours de l’année qui suit, Yourcenar est sollicitée par des journalistes, des amis, des écrivains et philosophes, des éditeurs, des lecteurs inconnus. La correspondance qui en résulte est une leçon de grand style épistolaire. En 1970, Yourcenar est élue à l’Académie royale de Belgique — une décennie avant son élection à l’Académie française. Avec l’ébauche de  La Couronne et la Lyre  et du grand projet autobiographique du  Labyrinthe du monde , on voit apparaître le tableau achevé de l’œuvre, tel que le dispose pour la postérité l’écrivaine, et les lettres de cette correspondance générale sont l’occasion pour le lecteur « de suivre, à travers le brouhaha des faits extérieurs, l’aventure…