Étienne A.


RÉSUMÉ

24 décembre 2018. Etienne A., 31 ans, termine son service de nuit à l’entreprôt Amazon de Saran, rentre chez lui dans sa Citroën ZX Tonic et, comme tous les jours quand il s’endort, rêve de cartons à expédier. Son père a un problème à la hanche. Son ex-femme travaille chez Patàpain. Son fils joue à cache-cache sous la plateforme de la voie d’essai de l’aérotrain. Et, en cette nuit de Noël, alors qu’ailleurs on termine la bûche et on ouvre ses cadeaux, Etienne A. s’offre, pour la première fois, l’occasion de rêver sa vie autrement : il entre dans un carton de l’entrepôt, s’y enferme et attend d’être expédié ailleurs. Portrait poétique d’un homme ordinaire, Etienne A. donne la parole à un invisible de nos sociétés, condamné à accepter ce qu’on lui impose, à se taire et à continuer malgré tout. Au milieu des colis, Etienne cherche sa place.


À PROPOS DE L'AUTEUR
Florian Pâque
Auteur de Étienne A.
Florian Pâque est comédien, auteur et metteur en scène. Pendant dix ans, il suit des cours d’Art Dramatique et de Déclamation à l’Académie César Franck de Visé. Après un baccalauréat en Langues et Littératures françaises et romanes obtenu à l’Université de Liège, il remporte le « Carrefour des Comédiens » du Festival du Film Policier de Liège et poursuit alors sa formation théâtrale au Cours Florent à Paris, où il intègre la Classe libre en 2015, cursus qui lui permet d’écrire, mettre en scène et interpréter ses deux premières créations : – avec le paradis au bout et Pour en finir., qu’il reprendra hors de l’école en France et en Belgique, avec la Cie Le Théâtre de l’Éclat dont il devient le directeur artistique en 2016. En 2018, sa rencontre avec le comédien Nicolas Schmitt lui donne l’argument d’écrire Étienne A., un seul en scène salué par la critique sur le dernier Noël d’un employé Amazon ayant décidé de s’enfermer dans un carton et d’attendre que quelqu’un le commande. Leur collaboration se poursuit ensuite avec les spectaclex Fourmi(s), qui traite du rêve d’ubérisation d’un jeune adolescent, et Sisyphes, une relecture du mythe éponyme abordant la systématisation des schémas de précarité dans une fable socialo-loufoque. Dans ses dernières créations, Florian Pâque développe un théâtre du réel, ancré dans la vie quotidienne des « petites gens », sans complaisance ni misérabilisme, en leur rendant leur dignité malgré leurs petits défauts ou maladresses. Il écrit une fable sur l’homme moderne perdu dans la complexité d’une société de plus en plus inhumaine et individualiste, donne à voir, à entendre et à réfléchir sur le travail précaire et la marchandisation des individus, avec une langue poétique et précise, imagée et directe. En 2021, pour ses deux publications (– avec le paradis au bout, aux éditions Les Cygnes ; Étienne A., aux éditions Lansman), Florian Pâque reçoit le Prix Découverte décernée par l’Académie Royale de Langues et Littératures françaises de Belgique. Ses textes sont publiés aux éditions Les Cygnes et aux éditions Lansman.

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Étienne A."
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9212 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

L’endroit défriché par le fou : Carnets d’une Côte d’Or

L’endroit défriché par le fou  : quel titre étrange ! C’est ainsi que le Romains auraient appelé Sclessin, Scloeticinus , où le narrateur a grandi. Quant aux Carnets d’une Côte d’Or , ils font référence à la rue où vécut sa famille. La Belgique est terre de comédiens et de comédiennes. Parmi ces nombreux artistes, Christian Crahay n’est pas le moindre. Il a travaillé aux côtés de Lucas Belvaux, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Peter Brook, Isabelle Pousseur, Benno Besson, Kore-Eda Hirokazu, Chantal Akerman, Adrian Brine pour n’en citer que quelques-unꞏeꞏs. Ce que le public ignorait, c’est qu’il avait également un talent de plumes, comme le révèle L’endroit défriché par le fou . Ce livre est l’évocation sensible de la vie du comédien, à peine déguisée, à travers des notes et des esquisses où il revisite notamment Liège et en particulier Sclessin. Comme l’auteur, son narrateur, Victor, est comédien et passe par les lieux qui l’ont formé. Mais il met surtout en scène une incroyable galerie de personnages dont on devine qu’ils ont dû être proches de Christian Crahay. On pense à l’oncle José, fossoyeur surnommé Tati Cimetière, qui s’est constitué une belle cave à vins dans les sépultures. Il y a aussi le père, Fernand, architecte, qui fut nommé citoyen courageux pour s’être jeté dans la Meuse depuis le Pont d’Ougrée afin de sauver un désespéré. Dans l’orbe familial, il y a aussi la grand-mère Fernande, une féministe avant l’heure, qui officia bénévolement comme écrivaine publique, donna des cours de français aux travailleurs étrangers, fonda le magazine L’action parallèle en 1936, imagina dans un manifeste la Journée internationale des devoirs des hommes, entendez à l’égard des femmes. Elle trouva notamment son inspiration auprès de Lucie Dejardin, hiercheuse de fond durant son enfance qui deviendra la première femme députée socialiste à la Chambre en 1929.À travers des évocations intimistes, écrites avec tendresse, c’est donc aussi un regard décalé sur la Belgique que proposent ces textes. C’est ainsi quel’auteur/narrateur se souvient qu’il a été comédien dans le film de Raoul Peck consacré à l’assassinat de Patrice Lumumba. Tout en citant le discours d’Indépendance prononcé le 30 juin 1960 par le tout jeune premier ministre qui mérite d’être lu et relu, Christian Crahay dénonce clairement le rôle joué par les autorités belges dans l’élimination de cet homme élu par la population congolaise.L’ensemble du livre est empreint d’émotions et de nostalgie, à travers des évocations de la cité ardente et notamment de sa gastronomie avec quelques recettes typiques reprises à la fin de l’ouvrage, sans oublier « les lacquemants, pas lacquements ni laquemants, mais lackmants, ou peut-être lakements, enfin comme vous voudrez . » Michel Torrekens Au commencement, il y a Sclessin, Scloeticinus, ou l’endroit défriché par le fou, comme l’appelaient les Romains. Et il y a le père, dont la prospérité et le déclin incarnent le sort de cette banlieue liégeoise, aujourd’hui sinistrée, au passé industriel prestigieux. Revenu sur le tard habiter le quartier de son enfance, Victor, le fils, comédien, remonte le temps, poussé par le besoin de comprendre un homme attachant…