Comme il le dit lui-même: «un regard permet parfois de changer une situation, un homme, ou même une vie ». Soutenus par des chutes étonnantes et bien appropriées, ces neuf récits s’articulent tous autour de l’éternel jeu de la vie et de la mort.L’écriture juste et précise installe des suspenses que ne démentirait quiconque! Le texte joue aussi bien avec la religion que les obsessions, une naissance dans l’enfer d’un braquage, les basses vengeances…
Auteur de D’un simple regard
« On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans. » Dix-huit non plus d’ailleurs. Louis Escouflaire, né en 1996, ne déroge pas à la règle rimbaldienne, et ses audaces, son humour, son énergie créatrice, il les communique via la littérature.Ce jeune Athois est le premier lauréat distingué par le Prix de la Fondation Laure Nobels, qui vise des auteurs belges entre 14 et 23 ans, et désire « introduire l’œuvre sur le marché de la littérature, selon toutes les normes en vigueur dans le monde du livre ». Eh bien, si chaque édition annuelle de cette très louable initiative nous révèle des plumes d’une qualité équivalente à celle de Louis Escouflaire, l’apport en sang neuf est garanti à nos Lettres !Certes, le style doit encore s’affirmer…
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…