Ils sont onze. Onze écrivains à avoir participé à ce projet : un recueil de nouvelles pour adolescents. Onze plumes pour aider les jeunes à penser le populisme, l’obscurantisme, le racisme déguisé en bon sens, l’abandon de l’humanisme au profit d’idées simplistes tenues par des politiciens tantôt marionnettistes, tantôt marionnettes, ou par de simples citoyens passés du côté obscur de la démocratie. Le livre s’ouvre sur un texte de Jang Jin-Sung, poète et ancien haut fonctionnaire nord-coréen. Il raconte sa progressive désillusion face à la propagande de Kim Jong-Il. L’espace séparant la façade montrée par le régime dictatorial et la réalité brutale (à peine) cachée derrière celle-ci est tel que l’effroi pousse l’auteur à fuir son pays au péril…
S’il est surtout connu pour être l’auteur de romans noirs – Chants des gorges ou plus récemment, Si tous les dieux nous abandonnent et L’éternité n’est pas pour nous – Patrick Delperdange signe aussi des romans frais et pétillants. Si vous avez loupé Le cliquetis, ne ratez pas Coup de cœur, paru récemment chez Mijade. Ce beau récit pour ados fera aussi le bonheur des adultes.Même dans sa veine la plus sombre, Patrick Delperdange excelle à raconter la trajectoire de personnages lumineux. Mais quoi qu’ils tentent pour échapper aux ténèbres, aucune souffrance ne leur sera épargnée.Par contre, lorsqu’il écrit pour les ados, le romancier ménage ses lecteurs et donc ses héros.En l’occurrence, il s’agit d’une héroïne, Kristina. Elle a 14 ans, et alors qu’elle…
Voilà un bon Delperdange comme on les aime : rugueux comme la caillasse qui vous explose la tempe, sombre comme la nuit au fond des bois, vif comme une lame dans la chair. C’est qu’il fait mal à nouveau, l’auteur de Si tous les dieux nous abandonnent, et que comme d’habitude, ça nous fait du bien. Un bien de chien.Plongeons donc dans la rivière que Patrick Delperdange dessine au fond d’une vallée dévorée par les ombres, dans les alentours de Valmont. Il y a Lila, prostituée en bout de course qui vivote au gré des passes dans son combi VW avec les rares ouvriers de la carrière, et dont la fille, Cassandre, deviendra bientôt une femme à son tour. Il y a le fils à papa, Julien SaintAndré, qui trimbale sa cour de débiles alcoolisés d’une fête à l’autre, et qui…
Les six premières pages surprennent. En surplomb du roman, soit. Nous avons l’habitude, dans les thrillers, les romans dynamiques, de ces prologues insinuant le suspense, la tension, le drame via une scène/point d’acmé située dans une temporalité décalée par rapport à la trame première. Mais Patrick Delperdange nous offre autre chose, une mise en exergue du thème qui va parcourir son opus, la femme battue et l’appréhension, intime et extérieure, du phénomène :Parce que vous pensez que ça ne se reproduira plus jamais, que c’était juste un écart, un moment de folie, parce qu’il n’est pas comme ça, bien sûr que non, parce que vous ne pouvez pas imaginer que l’homme que vous avez épousé est capable d’actes pareils.Même s’il vient de les commettre. Un page…
Imaginez une demeure de plus d’un siècle, un peu décrépie, mais au pouls vaillant. Prête à vous confier les mystères qui l’ont traversée au fil des ans ou à vous révéler les petits secrets de chacun de ses occupants actuels. Cette maison, c’est elle qui endosse le récit, nous présentant Maïa, la concierge grecque toujours fidèle au poste et Monsieur Godefroid, le chercheur acariâtre qui s’escrime sur ses vieux livres depuis au moins 20 ans. Charles et Marthe Laurent, un couple âgé, discret, et toujours amoureux qui rêve de retourner aux Contamines, où leur histoire s’est scellée. Les Messier qui ont du mal à se parler car monsieur est toujours le nez plongé dans ses recherches chimiques. Leurs deux enfants, Clara, qui adore dessiner, et Jonathan qui pense que…
Ils s’appellent Céline, Léopold, Josselin. Ils n’ont a priori rien en commun. Elle, sociologue un peu paumée ; eux, voisins dans un patelin tout aussi paumé, noyé dans une nature sombre et inhospitalière… Céline, en fuite après avoir poignardé son violeur ; Léopold, vieux veuf qui la ramassera sur le bord de la route, un soir glacial de décembre, et qui la ramènera chez lui, dans sa vieille ferme délabrée ; Josselin, demeuré obsédé – obsédé demeuré ? – dont les quelques rares neurones en état de marche ont dangereusement élu domicile dans l’entrejambe.L’intrigue s’installe très rapidement ; Patrick Delperdange capte l’attention du lecteur dès les premières pages, à mesure qu’il confronte celui-ci avec les différents protagonistes, dont le…
Son livre précédent chez ONLiT éditions nous apprenait que Patrick Delperdange est un sale type. Son dernier roman, Comme des chiens, paru chez le même éditeur, vient confirmer que Delperdange n’est pas un ange. Dans un registre différent : celui du pur polar.Le prix Rossel 2005 pour Chants des gorges, chez Sabine Wespieser, peut faire preuve d’une écriture au couteau, qui prend aux tripes et noue la gorge. Avec Comme des chiens, Patrick Delperdange propose une enquête de facture plus classique. Son privé, Carlo Salinas, de l’« Agence Miller & Salinas. Enquêtes et recherches » est mandaté par Sylvia Koster pour retrouver son mari Daniel. Auteur de romans policiers violents, il a disparu depuis peu. Parallèlement, l’enquêteur est poursuivi par un Albanais…
Patrick Delperdange ! Un pro ès lettres. Qui vit de sa plume. Bon à tout. Des critiques ou des scénarios, des Bob Morane, des romans noirs ou jeunesse, des pièces de théâtre. Des sauts de mouton au gré de ses envies, d’un pays, d’un éditeur ou d’un exercice à un autre. Les Cahiers de la BD, la Série noire, les Chants des gorges et le Rossel, un Award Sabam. S’il avait choisi d’enfoncer le même clou au fil des décennies, aurait-il aujourd’hui le succès d’une Barbara Abel, le prestige d’un Armel Job ? Mais… être Patrick Delperdange, c’est déjà beaucoup, voire davantage.Quadrature ! La maison d’édition dédiée à la nouvelle ! La référence du genre en FWB, avec la revue Marginales, les collections « Belgiques » (Ker) ou « Opuscule » (Lamiroy).…
On avait lu (et apprécié) le passage du romancier Patrick Delperdange au format court de la nouvelle avec son recueil Les corps sensibles. C’est avec une novella intitulée Un parfum d’innocence qu’il revient en cette rentrée littéraire.Arthur sort de prison. Lorraine, sa sœur, va le chercher et l’embarque dans la voiture qu’elle a empruntée à une amie pour l’occasion. Lors d’une banale halte pour prendre un verre dans une station-service – la chaleur est accablante – Arthur ne peut s’empêcher de voler dans la caisse. Pris sur le fait, il blesse l’employé pour pouvoir s’évader. Ce qui aurait pu être des retrouvailles tendres entre le frère et la sœur se mue en une tentative de fuite désespérée.On sait, depuis Thelma et Louise au moins, que pareil démarrage…
Karoo a élu la réédition du Chant des gorges au rang des meilleures parutions de 2015. Chroniqué avec enthousiasme Si tous les dieux nous abandonnent l’année suivante. L’histoire d’amour Delperdange/Karoo va-t-elle perdurer ?
J’étais perplexe au moment d’attaquer la lecture du Cliquetis, ayant assisté à son vernissage et surpris des informations sur sa… genèse. Il se serait en effet agi d’une commande de l’éditrice, l’auteur aurait reçu un cahier de charges.
Je plonge et suis illico décontenancé. C’est bien écrit, fluide, naturel, on avance rapidement et sans ennui. Mais. On se retrouve à mille lieues de NOTRE Delperdange de prédilection. Comme si… le roi noir des Lettres belges (ou le roi belge des Lettres noires ?) s’était… enrosi…