Dès bounès novèles...

Dispûs a pô près deûs mwès asteûre, tos lès londis, dj’ a sovint scrît dins cès mèssadjes-ci dès novèles qui n’ èstin.n’ nin fwârt plêjantes. Audjoûrdu, dji v’ voreûve causer d’ saquants bounès novèles.
Dj’ a lît su l’ gazète qui lès Flaminds volenut tortos vnu passer leûs condjîs en Walonîye.

Siya ! Come, cite anéye-ci, i n’ pôront nin voyadjî è l’ France oudobin è l’ Èspagne, è l’ Grèce oudobin au Maroc, ou co branmint pus lon… On nè l’s-a jamês vèyu ritnu, èmon nos-ôtes, ostant d’ maujones po leûs condjîs ou d’ tchambes a l’ ôtél.

Dîre qui sacants politicyins do nôrd di nosse payis rwêtin.n’ di crèsse, tos lès côps qui causin.n’ dès Walons. Li batch n’ èst-i nin a s’ ritoûrner su l’ pourcia ?

Èt come lès-Olandès, qu’ ont todi stî lès prumîs, zèls – il ont d’djà acheté l’ mitan dès maujones dins lès ptits amias do payis dè L’ Rotche, ça dispû vint’ ans – dji v’ l’ acèrtine, cite anéye-ci, ça va ‘flameter’…

   lire la suite sur   REVUES.BE
À PROPOS DE L'AUTEUR
Bernard Van Vynckt

Auteur de Dès bounès novèles...

Bernard est né à Meux (La Bruyère) en 1957. Dès le berceau, il entendit son voisin, et néanmoins ami, lui susurrer à l'oreille : "Rastreind, sés' !" Cela commençait bien ! Aux carrefours de ses choix de jeunesse, il a choisi de devenir curé. Il fut ordonné en 1982. En 1981, les professeurs du séminaire - grossière erreur - ne trouvèrent rien de mieux que de l'envoyer en stage à Gembloux, chez les deux André. André Ferard, l'actuel aumônier des Molons. Je ne vous dit pas l'apprentissage ! Et André Henin qui, paraît-il, devait lui apprendre à dire la messe. Il prit la chose au sérieux. Comme il savait que l'apurdice n'avait pas appris le latin à Floreffe. Nenni ! Çà sert à quoi pour un fils de cinsî, décidé à ne pas rester au cul des vaches. Comme il ne se débrouillait pas mal en français, il restait l'apprentissage du wallon. Il mit ainsi le pied à l'étrier. Pour quelqu'un qui était un piètre cavalier ! Vint le temps de prendre le relais, dans les messes en wallon, à Marche, d'abord, à Waha, ensuite pour terminer, cerise sur le gâteau, à la dicauce de Purnode.Etait-ce un soir ou était-ce un matin - à partir d'un moment on ne sait plus trop - au cabaret Emon Henry do Prétery, il rencontra un envoyé spécial du CCW (Comité Central de Wallonie) venu lui promettre un casier de Gauloises ambrées, si l'audacieux curé acceptait de prendre le relais de Pol Malherbe, vieillissant. Poqwè nin ?" fut la réponse, après deux tournées. Il risquait l'aventure, tout en les mettant en garde : "On mitan d' Flamind et one miète NVA", ce n'est pas de la petite bière. Binauje qu'il était. Depuis certains se demande de qui, ce Bernard, tient ce caractère one miète arsouille. Après avoir été vicaire de Marche de 1988 à 1997 et curé de Waha de 1997 à 2006, il est doyen de Marche-en-Faemnne, depuis 2016.


FIRST:èst dj' - "Dès bounès novèles..."
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => )

Ceci pourrait également vous intéresser...

In vwèyâdje a Somzéye

Dès souv'nances dèl guêre quatôze dij wit´, dji d'é dès monchas. Pus…

Ayîr èt audjoûrdu : Li frake

C’èst dîmègne. Il èst d’abôrd noûv eûres èt l’ Noré Gayète ronfèle…

Wallon ou portugais? Pôve tièsse, de Guy Cabay (1978)

Guy Cabay (°1950) est musicien, compositeur, chanteur, musicologue et spécialiste de jazz. En 1978, il écrit les paroles et les musiques de Tot-a-fêt rote cou-d’zeûr, cou-d’zos, un album de chansons en wallon liégeois aux sonorités brésiliennes. Ce mélange surprenant mais savoureux lui offre un succès considérable et lui permet d’enchaîner notamment deux autres albums en wallon : Li tins, lès-ôtes èt on pô d’ mi (1979) et Balzin’rèyes (1986), qui seront suivis par un Bièsse Tof en 1999. Parmi toutes les compositions qu’il a réalisées, une chanson a incontestablement marqué les esprits : Pôve tièsse, que l’on désigne également sous le titre Amon Laca, en raison de son refrain lancinant.  Ce n’est pas seulement parce qu’elle a connu un grand succès que nous avons choisi de la retenir ici. Avec Pôve tièsse *, en 1978, c’est une réelle modernisation de la chanson wallonne traditionnelle que Guy Cabay propose, alors qu’elle restait cantonnée dans le genre lyrique ou humoristique. XX Pôve tièsse,  ou Amon Laca    XX     A fwèce di m’èscoler pace qu’i m’ faléve tot k’nohe po viker, on m’a hati l’ cèrvê. N’a-st-ine årmêye d’îdèyes qu’ minèt bacara sins s’arèster. Dj’a l’ tièsse come on sèyê. Refrain: Dji creû qu’il î fêt co pé, ’l î fêt co pé qu’amon Laca, qu’amon Laca, ’l î fêt co pé, ’l î fêt co pé. Dji creû qu’il î fêt co pé, ’l î fêt co pé qu’amon Laca, qu’amon Laca, qu’amon Laca. Ah, qué trikebale ! Ah, qué vôtion ! Ah, qué micmac ! Ah, qué bazår ! Ah, qué cayon ! Ah, qué mahis´ ! I m’ sonle qui m’ tièsse a mèzåhe d’on bon côp d’ ramon, Bon côp d’ ramon, bon côp d’ ramon ! Pôve tièsse, A t’ voleûr trop bin fé, on t’a gourdjî disqu’a t’ fé pèter D’ine kiriyèle d’a-målvå. Faléve tot-ahopler, tot-èton’ler, n’ rin lèyî passer. Faléve infler m’ cèrvê. Èco on pô pus´, èco on pô pus´ ! Refrain   (Lexique XX )                                                                       * D’emblée, le titre , bien qu’il donne peu d’informations au lecteur, suscite son apitoiement à l’égard d’une tièsse. L’absence de déterminant apporte un sentiment affectif à l’exclamation et contribue à faire de cette tièsse quelque chose d’abstrait. Le premier couplet nous permet de comprendre la raison de cet apitoiement : l’acharnement à instruire l’auteur. La tournure A fwèce di laisse penser que cette action a été entreprise au prix d’un large effort et de manière récurrente. Le choix de m’èscoler, a une valeur plus forte que ses synonymes acsègnî ou aprinde: plus qu’un acharnement à instruire, l’auteur estime qu’il s’agit d’une tentative d’endoctrinement. Évidemment, ce terme suscite de nombreuses connotations liées à l’école et semble désigner subrepticement les coupables. La justification de cette action est, elle-même, illogique: pace qu’i m’ faléve tot k’nohe po viker. L’objectif à atteindre est irréalisable, tandis que la récompense, déjà acquise, n’est pas condition de la réalisation de cet objectif. Cette action répétée et contraignante a eu comme effet premier de hati l’ cèrvê. Ce verbe est issu du lexique culinaire et signifie « havir », se dessécher sans cuire en dedans. L’image métaphorique, comparant les enseignants à de mauvais cuisiniers, montre la parfaite incompétence de ceux- ci. Ils ne sont d’ailleurs désignés que par un on impersonnel, vague et informe. Ils gâchent, par leur mauvaise pratique, une pièce de choix. Le recours à la métaphore montre le peu d’estime que l’auteur a envers ce que les endoctrineurs ont fait de son esprit. En outre, la structure syntaxique de ce vers ne respecte pas vraiment les règles grammaticales. Là où on attendrait la présence d’un adjectif possessif, qui manifesterait le rapport de possession sur cette partie du corps, le lecteur trouve une structure pronominale. Et cette structure rappelle le français se havir qui ne peut être employé que pour qualifier une viande. Ainsi, l’idée de distanciation et la dévalorisation de cette partie du corps en sont renforcées XX . Dès la deuxième partie du premier couplet, on entame la description des conséquences de cette action passée. C’est la violence des affrontements d’idées qui surgit d’abord, laissant voir un esprit torturé, en proie aux contradictions. Le choix du terme årmêye témoigne également d’une absence de discernement, d’une inclinaison à suivre les consignes sans se poser de questions. L’expression miner bacara désigne un vacarme immense. L’étymologie exacte de ce terme renvoie à un jeu de cartes, mais c’est également par cette expression qu’on faisait référence à un homme qui faisait du tapage en rentrant saoul chez lui. La confusion et le trouble des idées ne peuvent donc amener vers quelque chose de constructif… Ce conflit incessant et rude est donc parfaitement inutile, en plus d’être ininterrompu. L’auteur conclut ce premier couplet sur une expression, encore souvent employée sous la forme d’un belgicisme, qui désigne par une comparaison, l’état dans lequel cet acharnement l’a placé : une migraine causée par le verbiage lassant d’un interlocuteur. C’est donc avant tout le son assourdissant de toute cette confusion qui perturbe le narrateur. Le refrain, quant à lui, fait appel à une structure et un lexique simples, mais il est opacifié à plus d’un titre. L’allitération des k confère une sonorité bien particulière, apparentant cette phrase à une formule incantatoire. L’alternance de voyelles ouvertes et nasalisées (a et on), l’inversion et la répétition des termes tendent à créer une isophonie avec la langue portugaise. Le portugais compte la nasalisation et l’allongement vocalique parmi ses traits marquants. Le wallon, lui aussi, se distingue du français par ses voyelles longues. L’auteur invite à comparer le désordre de son esprit à celui de chez Laca XX . Ce référent, bien qu’il soit connu de l’auteur, n’est pas partagé par le lecteur. La comparaison est péjorative. Et cet aspect négatif, qui est finalement la seule donnée que le lecteur connaît de Laca, l’amène à envisager ce lieu sous un aspect plus sombre. Le deuxième couplet désigne par divers termes quasi synonymiques l’état de dérangement de l’esprit de l’auteur. La répétition de la structure syntaxique aide le lecteur à comprendre qu’une même idée est répétée, bien que les termes désignent à la fois un brouhaha auditif ou visuel. Mais, alors que cette répétition aide le lecteur à comprendre l’idée générale, elle reproduit et double elle-même ce désordre. Le troisième couplet reprend la plainte à la pauvre tête, en s’adressant directement à elle. Cette fois, le terme pôve est doté d’une seconde signification, dépréciative, celle du manque de ressources suffisantes. Encore une fois, l’auteur cherche à se distancier de cette tête trop pleine. Avec gourdjî disqu’a t’ fé pèter, le lecteur perçoit la profusion d’informations, le souhait de gaver la tête jusqu’à satiété, et même au-delà. D’ine kiriyèle d’a-målvå, tournure plus rare, désigne des choses qui ne servent à rien. Le terme ahop’ler comporte une connotation particulière : celle de l’amas du gain. Avec èton’ler, l’auteur se considère non plus comme un être doué de réflexion, mais comme un simple contenant parfaitement hermétique. N’ rin lèyî passer complète la donne. L’amoncellement de choses, la constitution d’un trésor, progressivement, perd sa valeur dès lors qu’on ne souhaite pas en profiter, que l’accumulation de connaissances ne sert pas au partage ou à la valorisation. En conclusion, l’auteur n’en retient plus l’objectif principal. L’apprentissage n’est plus qu’un prétexte à faire infler l’ cèrvê. Le thème dépeint est un thème récurrent dans la…