Dans le silence des paumes | Objectif plumes

Dans le silence des paumes

RÉSUMÉ

Assise dans le fauteuil en velours vert de son salon aux murs défraîchis, sans cadre, sans photo, Maryse sourit. Un sourire que la mort a figé dans une sorte de pied-de-nez à une vie qui ne lui a jamais fait de cadeau. Dans cette pièce, réunis pour la première fois depuis longtemps, ses trois enfants – Lélia l’aînée, Colin le cadet et Florent de loin le benjamin – ne savent quelle attitude adopter. Le cadre, à la fois familier et étranger, va peu à peu éveiller des souvenirs, des émotions reconstituant le parcours laborieux  de cette femme qui a pourtant essayé d’être une bonne mère.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Florian Pâque

Auteur de Dans le silence des paumes

Florian Pâque est comédien, auteur et metteur en scène. Pendant dix ans, il suit des cours d’Art Dramatique et de Déclamation à l’Académie César Franck de Visé. Après un baccalauréat en Langues et Littératures françaises et romanes obtenu à l’Université de Liège, il remporte le « Carrefour des Comédiens » du Festival du Film Policier de Liège et poursuit alors sa formation théâtrale au Cours Florent à Paris, où il intègre la Classe libre en 2015, cursus qui lui permet d’écrire, mettre en scène et interpréter ses deux premières créations : – avec le paradis au bout et Pour en finir., qu’il reprendra hors de l’école en France et en Belgique, avec la Cie Le Théâtre de l’Éclat dont il devient le directeur artistique en 2016. En 2018, sa rencontre avec le comédien Nicolas Schmitt lui donne l’argument d’écrire Étienne A., un seul en scène salué par la critique sur le dernier Noël d’un employé Amazon ayant décidé de s’enfermer dans un carton et d’attendre que quelqu’un le commande. Leur collaboration se poursuit ensuite avec les spectaclex Fourmi(s), qui traite du rêve d’ubérisation d’un jeune adolescent, et Sisyphes, une relecture du mythe éponyme abordant la systématisation des schémas de précarité dans une fable socialo-loufoque. Dans ses dernières créations, Florian Pâque développe un théâtre du réel, ancré dans la vie quotidienne des « petites gens », sans complaisance ni misérabilisme, en leur rendant leur dignité malgré leurs petits défauts ou maladresses. Il écrit une fable sur l’homme moderne perdu dans la complexité d’une société de plus en plus inhumaine et individualiste, donne à voir, à entendre et à réfléchir sur le travail précaire et la marchandisation des individus, avec une langue poétique et précise, imagée et directe. En 2021, pour ses deux publications (– avec le paradis au bout, aux éditions Les Cygnes ; Étienne A., aux éditions Lansman), Florian Pâque reçoit le Prix Découverte décernée par l’Académie Royale de Langues et Littératures françaises de Belgique. Ses textes sont publiés aux éditions Les Cygnes et aux éditions Lansman.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Dans le silence des paumes, la dernière pièce en date de Florian Pâque (qui a déjà publié plusieurs textes chez le même éditeur) propose un croisement de séquences documentaires et de passages proprement oniriques, et d’une haute densité émotionnelle.Faire parler les invisibles a, depuis longtemps, taraudé les dramaturges de toutes origines : Tchekhov, Molière avec sa permanence des valets, Brecht et Mère Courage, et, il n’y a pas si longtemps (années 1970) Jean Louvet qui donna voix la première fois à la figure de l’ouvrier enfoui dans la classe ouvrière, …Les invisibles, aujourd’hui, ce sont ceux qui pédalent pour porter une pizza à l’autre bout de la ville, celles et ceux qui se lèvent…


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Quarante-cinq minutes. C’est le temps d’une mi-temps au football ou le temps qu’il faut à un girafon pour se tenir debout, après sa naissance. C’est aussi le temps réglementaire que dure une visite au parloir, en prison. Et le temps que Louise passe sur un banc, chaque mercredi, face au numéro 44 de la rue Berkendael, à Bruxelles, la prison des femmes.Tout en comptant les trous dans le trottoir, Louise raconte son histoire depuis ce banc. Elle parle de sa mère qui est comme un fantôme à présent. Elle se souvient de sa mère qui visait les pigeons avec son pistolet à billes. Des histoires qu’elle leur racontait. De sa voix réconfortante. Mais aussi de la violence de l’homme qui a partagé sa vie durant dix-huit ans. Quand elle était plus jeune, Louise montait dans sa chambre lors de leurs disputes et ne redescendait que quand elle entendait Vivaldi, signe qu’il était parti et que sa maman ramassait les morceaux brisés. Dix-huit années à voir sa mère s’éteindre à petit feu. Vivaldi était l’échappatoire de celle-ci, sa bouée de sauvetage. Que s’est-il passé le jour du meurtre ? Le jour où sa mère a mis fin à son calvaire en tuant son beau-père ? Louise a plein de questions, mais sa mère ne se souvient de rien. Elle se ferme de plus en plus jusqu’à définitivement refuser de la voir. Quarante-cinq minutes. C’est aussi le temps que Simon, le frère de Louise, refuse de consacrer à sa mère. Depuis son arrestation, il ne veut plus la voir, par peur de ne pas la reconnaitre. Il ne sort plus de chez lui. Il a constamment l’impression d’étouffer. C’est lui qui est arrivé le premier sur les lieux du crime. Ces images le hantent. Simon se souvient aussi des pigeons, de la tendance de sa mère à l’autodestruction, du manque d’amour dont il a souffert. Simon est rongé par un remords : la veille du malheur qui a tout précipité, il devait annoncer à sa mère qu’il allait être père, mais il n’a pas réussi à lui dire. Cette annonce aurait-elle changé cette fin funeste ? Simon ment à tout le monde et fait croire qu’il est parti faire un tour du monde. Parviendra-t-il à pardonner et à assumer son rôle de père ?Telle une partition musicale – précise, méthodique, rythmée et permettant des envolées lyriques –, le texte de Stéphanie Blanchoud est composé de trois mouvements (dont deux monologues). Le premier met en scène la sœur, le deuxième le frère et le troisième rassemble les deux au son de Vivaldi et du concerto n°5 pour violoncelle en mi bémol majeur (2ème mouvement). La musique de Vivaldi se propage dans tout le récit. Dans le prologue, l’autrice donne des détails sur la rédaction du texte, qu’elle a écrit en 2015 suite à une commande de Véronique Olmi pour le festival Le Paris des Femmes et qui s’inspire d’ateliers qu’elle a animés en prison.Partant d’un fait divers, la pièce s’en éloigne pour parler des dommages collatéraux et de la violence qui a marqué à vie deux enfants devenus adultes. Stéphanie Blanchoud choisit de ne pas faire parler la mère, qui est pourtant le personnage central du récit, pour mettre en avant ses enfants, leur incapacité à être au monde et leur relation à la mère. Deux solitudes impuissantes, abîmées habitent ce double huis clos. Elles se mentent l’une à l’autre et cherchent, chacune à sa manière, à mettre des mots sur ce drame familial. Publiée aux éditions Lansman, la pièce a été créée en février 2023 au Rideau, dans une mise en scène de Diane Fourdrignier, avec Stéphanie Blanchoud et Laurent Capelluto. Émilie Gäbele À la Foire du livre 2023 Le temps qu'il faut à un bébé girafe pour se tenir debout, c'est quarante-cinq minutes. Le même temps que celui, réglementaire, des visites au parloir d'une prison. Louise le sait, elle y vient chaque semaine pour rencontrer sa mère. Contrairement à son frère Simon qui était présent au moment des faits et reste cloîtré chez lui depuis l'arrestation. Ce drame familial, lourd à porter, est écrit comme une partition en trois mouvements : la parole de Louise pour le premier, celle de Simon pour le deuxième, et le silence pour le troisième. Un silence meublé par la musique de Vivaldi en lieu et place de la parole de la mère…

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