Cueillir ses rires comme des  bourgeons


RÉSUMÉ

Coincée six pieds sous terre depuis plusieurs décès qui l’ont bien arrangée mais la laissent fermenter dans la culpabilité, Claire fait semblant de vivre en crachant son acidité à voix basse sur un entourage qu’elle aime gentiment asservir. Lorsqu’elle apprend que son fils, encore lycéen, compte finir sa scolarité en Inde, elle sent qu’elle perd pied. Pour faire diversion elle envisage d’échanger sa maison du Cap Ferret avec une certaine Estelle. Sur l’île où elle s’est réfugiée, Claire ne distingue plus vraiment ses contours au point qu’elle s’étonne à peine de trouver chaque nuit, écrits dans des carnets, les récits que son hôte lui fait en simultané de son séjour à Ferret. Alors qu’elle commence à peine à se redessiner et à faire entendre sa voix de sous les gravats, son frère Arnaud lui fait une terrible révélation.



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Cueillir ses rires comme des bourgeons, c’est le titre poético-énigmatique d’un roman qu’on attendait depuis longtemps : le tout premier d’Astrid Chaffringeon, dont on connaissait déjà le sens esthétique et l’acuité idéelle avec son très beau projet de lieu d’art à domicile, Chantier(s) Art House.

Cueillir ses rires comme des bourgeons, c’est le titre poético-énigmatique d’un roman qu’on attendait depuis longtemps : le tout premier d’Astrid Chaffringeon, dont on connaissait déjà le sens esthétique et l’acuité idéelle avec son très beau projet de lieu d’art à domicile, Chantier(s) Art House.


Claire est une mère faite célibataire, qui survit aux deuils successifs autour d’elle et à la médiocrité…


Le Carnet et les Instants

Claire, une traductrice bordelaise, doit laisser partir la prunelle de ses yeux. Son fils, Sacha, s’en va à Pune, en Inde, pour poursuivre son cursus scolaire. Elle craint ce départ, elle qui a vu tant d’êtres aimés disparaître. Elle a élevé son fils seule, le père s’étant tué en voiture alors qu’elle était encore enceinte de Sacha. Fait étrange : ses propres parents sont également morts quelques semaines plus tard dans un accident de voiture.La mort, l’absence et les disparitions rôdent et charrient avec elles une imagerie crépusculaire. Une ruée de scarabées, de coléoptères et bêtes en tout genre ne cessent de se ruer sur Claire, tandis qu’une araignée lui grignote doucement le cerveau. Cet ultime abandon finira-t-il par fermer…


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Le récit que Jean-Marie Dubetz nous donne à lire est composé de fragments de son enfance dans l’ancien Congo belge, depuis ses premiers souvenirs jusqu’à ses dix ans. Il souligne d’entrée de jeu sa volonté de transmettre son histoire au sein de sa famille, mais aussi auprès d’un public plus large intéressé par son vécu particulier et l’empreinte que ce dernier a laissée sur lui, à savoir la capacité d’émerveillement de l’enfant face à la beauté du monde dans lequel il a grandi. Comment tant de souvenirs ont-ils pu rester marqués dès l’âge de deux ans dans ma mémoire ? Oserais-je dire qu’un coucher de soleil sur ce fleuve gigantesque ne pouvait que laisser des traces indélébiles ? La magnificence de la nature au milieu de laquelle je me trouvais a sans doute eu pour effet de stimuler une sensibilité prête à éclore. Est-ce un hasard si aujourd’hui je suis toujours prompt à m’émerveiller ? Mon regard semble en tout cas d’abord à l’affût du moindre signe de beauté. Ce n’est qu’ensuite qu’il relève ce qui malheureusement semble l’altérer. Jean-Marie Dubetz nous raconte ainsi son enfance divisée en deux parties : il passe les six premières années de sa vie sur plusieurs bateaux avec son père (qui est batelier), sa mère et son frère André. Ensuite, il mettra les pieds sur terre pour nous raconter les quatre années suivantes où il emménagera à Léopoldville, son père réparant désormais les cargos. L’auteur a pris le parti de raconter son histoire à travers son regard d’enfant. Une série de souvenirs juxtaposés nous sont donc dévoilés, où l’on devine en filigrane les particularités du régime colonial, la minorité dominante, le monde de privilégiés auquel appartient Jean-Marie. Maman salue, porte son attention à la santé des hommes. Quand il y a un souci, pendant la traversée, c’est à elle que l’équipage fait appel, car c’est connu, la femme du capitaine soigne aussi. Je vois, j’entends, je comprends. Ma langue est blanche comme celle de maman. Au creux des machines, dans les cales, au village, la noire chante, supplie ou crie. Tout en haut du bateau, la blanche prime. Pourquoi, comment ? Quand je parle blanc comme mes parents, le roi c’est moi. J’adore ça.  Vous l’aurez compris, Le rire du jeune crocodile n’est pas un récit engagé qui aurait pour objectif de retracer minutieusement les détails de l’histoire de l’ancien Congo belge. Nous découvrons davantage au fur et à mesure des pages le questionnement d’un enfant, qui nous raconte essentiellement les bêtises qu’il a faites avec son grand frère, inconscient des dangers de la faune locale qui l’entourait (les crocodiles, les hippopotames, les mouches tsé-tsé et les moustiques prêts à transmettre la malaria n’étaient jamais loin). Lorsque le Congo est en passe de devenir un état indépendant, les émeutes, les troubles dans la capitale et le racisme envers les noirs sont en arrière fond, mais n’inquiètent jamais le petit Jean-Marie, dont la principale préoccupation est de s’amuser. Le rire du jeune crocodile est une histoire agréable à lire. Elle est préfacée par Pie Tshibanda, qui salue le travail de transmission et interroge sur le statut de réfugié, dans lequel nous pouvons tous un jour basculer.…