Publié pour la première fois à Paris en 1919, ce roman dessine, avec Jours de famine et de détresse et Keetje trottin, un triptyque de la famille Oldema et plus spécialement de Keetje, troisième enfant de neuf que comptera le noyau familial.
Bien qu’ayant à sacrifier une partie d’elle-même, Keetje se sent profondément différente de ses parents. Son père, alcoolique, travaille de moins en moins et disparaît pendant des périodes toujours plus longues. Sa mère continue à conduire le ménage d’une main de fer et lui impose régulièrement de ramener de l’argent, quoi qu’il en coûte. Ses frères et soeurs doivent aussi trouver des tâches, ingrates, parfois dangereuses. Au milieu d’un monde surdéterminé, Keetje lit, s’évade, s’individualise.
Écrite avec une très grande simplicité de moyens, l’oeuvre de Neel Doff constitue un témoignage exceptionnel sur ce que pouvait être l’expérience de la pauvreté dans les taudis des grandes villes : la faim, les promiscuités honteuses, la prostitution, la cruauté inhumaine des nantis.
Autrice de Keetje
Neel DOFF, Keetje, préface de Marie Denis, postface de Thibault Scohier, Impressions nouvelles, coll. « Espace Nord », 2021, 358 p., 8,5 €, ISBN : 9782875685377Neel Doff (1858-1942), autrice d’une œuvre toujours crucialement d’actualité, n’a pas la reconnaissance critique et publique qu’elle mérite bien qu’elle suscite l’enthousiasme de fidèles lecteur.rices. Est-ce parce qu’elle est femme ? Qu’elle n’a pas grandi dans le milieu consacrant les grand.e.s écrivain.e.s ? Pourtant elle écrit, aussi bien, aussi justement, la misère du monde que les meilleur.e.s auteur.rice.s de non-fiction ou les romanciers (bourgeois) naturalistes.Son talent de romancière prolétaire, elle l’a nourri et abreuvé de son…
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